La Suisse permet à sa population de déclencher un référendum facultatif afin de soumettre à la votation une loi venant d'être adoptée par le parlement. Un minimum de 50 000 signatures doivent pour cela être réunies dans les 100 jours suivant la publication du nouveau texte de loi dans la Feuille fédérale.
Avant même l'adoption définitive de la loi par le Parlement, l'Union démocratique fédérale (UDF) annonce en son intention de recourir à un tel référendum[1],[2].
Le texte de loi est publié dans la Feuille fédérale le , déclenchant ainsi le délai de 100 jours pour la récolte des signatures, qui court jusqu'au [3],[4].
Au lancement de la collecte des signatures en , deux comités séparés demandent le référendum. Le premier, mené par l'UDF, s'intitule « Non au mariage pour tous » et le second, mené par des parlementaires membres de l'Union démocratique du centre (UDC) et du parti Le Centre[5], rejoints par la suite par le Parti évangélique suisse[6], s'intitule « Non au don de sperme pour les couples de même sexe ». Un troisième comité se lance par la suite, intitulé « Non à l'enfant-marchandise », constitué principalement de députés UDC valaisans sous l'étiquette « Fondation pour la Famille »[7],[8].
Le Blick rapporte fin qu'après 50 jours de collecte, moins de 25 000 signatures sur 50 000 auraient été récoltées. Le président de l'UDF, Daniel Frischknecht, se dit toutefois certain que son comité référendaire réussira à faire aboutir le référendum[9]. Le , les opposants au « mariage pour tous » annoncent déposer à la Chancellerie fédérale 59 176 signatures certifiées[10]. Le , celle-ci constate formellement l'aboutissement du processus, avec 61 027 signatures valables, déclenchant la mise à la votation de la loi adoptée par le parlement[11]. Le , le Conseil fédéral fixe la date de la votation au [12].
Campagne
Le , la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter lance la campagne de votation[13]. Lors de la conférence de presse, elle affirme que cette modification du Code civil met fin à l'inégalité de traitement entre les couples de même sexe et les couples de sexe opposé[13]. Elle met également l'accent sur le bien de l'enfant et son droit à évoluer dans un environnement stable, indépendamment de la configuration familiale[13]. Elle exclut toutefois toute ouverture en matière de gestation pour autrui ou de don d'ovocyte (interdits en Suisse[N 1]), une telle ouverture nécessitant de toute manière une modification constitutionnelle, requérant la double majorité du peuple et des cantons[13].
Le Réseau évangélique suisse SEA-RES, opposant de longue date à la légalisation, réaffirme le son opposition au mariage pour tous, à l’adoption d’enfants par les couples homosexuels et au recours au don de sperme pour les couples de femmes, jugeant les enfants et leurs droits « particulièrement affectés » par ces pratiques. Le réseau affirme ainsi ne pas vouloir que des enfants « deviennent pour des adultes l'objet de la réalisation de soi » au détriment des premiers[14].
Une manifestation en faveur de la légalisation est organisée le à Zurich, sous le slogan « Fais-toi confiance. Mariage pour tous maintenant »[16],[17].
Le mariage pour tous est approuvé à une large majorité de près des deux tiers des suffrages exprimés, et à l'unanimité des cantons[22],[23]. Lors d'une conférence de presse du Conseil fédéral organisée dans la soirée du scrutin, son entrée en vigueur probable est annoncée pour le [24], une décision confirmée le 17 novembre par le Conseil fédéral[25].