QadiriyyaQadiriyya
La Qadiriyya (arabe : القادريه) ou confrérie de Qadir est une confrérie soufie fondée au XIe siècle par le cheikh Abd al Qadir al-Jilani érudit né en Perse (on prononce aussi Al-Jilali), dont le sanctuaire et le mausolée se trouvent à Bagdad, ville où il enseigna pendant de nombreuses années. HistoireLa Qadiriyya est tenue pour la première confrérie soufie[1],[2]. Afrique du NordLa Qadiriyya était observée dans l'Ouest de l'Algérie, sauf à Nedroma et à Tlemcen qui suivaient la Chadhiliyya[3]. Au centre de l'Algérie, les habitants étaient des adeptes de la « tariqa yusufiyya », durant la période ottomane[3]. L'émir Abdelkader était un dignitaire de la confrérie. En 1838, il a assiégé pendant des mois le village fortifié d’Aïn Madhi pour obliger la famille du cheikh de la confrérie rivale, la Tijaniyya, à rallier sa cause contre les Français[4]. Au Maroc, la zawiya Qadiriyya existe toujours dans l'ancienne médina de Fès. Afrique de l'OuestDurant le premier tiers du XIXe siècle, des changements particulièrement importants interviennent en Afrique de l'Ouest avec la mise en place de gouvernements musulmans à l'issue de luttes ouvertement prosélytes présentées comme des actions de djihad[5]. Ces djihad sont menés par des membres des élites intellectuelles et religieuses peules[5] fortement sous l'influence de la Qadiriyya et aboutissent à la formation des États du Fouta Bondou, du Fouta-Djalon et du Fouta-Toro. L'influence de la confrérie soufie se renforça encore au début du XIXe siècle avec l’établissement du califat de Sokoto dans la région du Soudan central, entre le fleuve Niger et le lac Tchad[5],[6]. Sékou Amadou, fondateur de l'empire du Macina, en était également membre[7]. La Qadiriyya fut la première tariqa soufie introduite au Mali. Elle a joué un rôle majeur dans l’expansion de l’islam dans cette région au XIXe siècle[7]. Afrique de l'EstLa tariqa qadiriyya était déjà présente en Afrique de l'Est notamment en Ethiopie actuelle ou en Somalie (dans les localités de Harar ou Zayla') mais aussi dans le monde swahili. Elle se diffuse au XIXe siècle sous l'influence du Shaykh Uways al Barawi (1847–1909). Cette voie est encore présente aux Comores, à La Réunion, Est du Congo, Tanzanie, Kenya, Somalie ou Ouganda. Ce dernier est considéré comme un mujadid. Fils de Muhammad b. Bashiir, il est initié aux sciences religieuses très tôt. En 1870, il intégra la Qadiriyya par l'intermédiaire de son shaykh al Shashi Abd. Al Rahman bin Abdullah (1829-1904) dit Shaykh Sufi à Mogadiscio. Il se rendit ensuite à Bagdad où il gravit les maqamat auprès d'un descendant du Shaykh Abd al Qadr al Jaylani puis se rendit au pèlerinage, hajj. Il retourna dans la région est-africaine et resta quelque temps à Zanzibar où il initia plusieurs disciples à sa voie, tariqa qadiriyya uwaysiyya. A son retour dans l'actuelle en Somalie, il fit face à des conflits dont les partisans de Mohammed Abdullah Hassan (surnommé le Mad Mullah). Il est assassiné en 1909 ainsi que plusieurs de ses partisans mais l'un de ses disciples ayant survécu écrira plus tard son hagiographie[8]. IndeLa Qadiriyya est un des grands ordres soufis de l'Inde. Elle a connu un important développement sous la dynastie moghole et le prince Dara Shikôh en fut un membre éminent. Aujourd'hui, on la trouve partout dans le sous-continent indien, et elle est probablement la confrérie qui compte le plus d'adeptes[9]. BranchesIl existe treize branches de cette confrérie :
Membres influents
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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