Pierre de La Forest (1490-1536) est un seigneur du XVIe siècle, chevalier, au service de la Maison de Savoie. Il est issu de la famille de La Forest, originaire de Savoie.
Ses descendants sont à l'origine de plusieurs branches (cf. section « Famille »), dont la branche familiale subsistante qui prendra, au XVIIIe siècle, le nom de La Forest Divonne.
Biographie
Origines
Pierre de La Forest naît en 1490[1]. Il est le fils d'Antoine de La Forest (1444-1499)[2] et de Claire Bonivard, dame de La Barre[3][1],[4], titulaires du fief et du château de la Barre (Brégnier-Cordon), en Bugey[5]. Son père est chevalier, gouverneur de Nice et ses environs, conseiller, puis chambellan ducal[6],[3],[4]. Il a un frère aîné, François, qui sera seigneur de Rian, écuyer du roi de France, François Ier, et un frère cadet, Jean, qui sera grand aumônier de Savoie[3],[4].
Pierre de La Forest épouse le Huguette de Sômont (ou Saumont), fille et héritière d'Antoine de Sômont, seigneur du fief et du château de Somont, Yenne (Duché de Savoie)[3],[1],[7], demoiselle d'honneur de la princesse Philiberte de Savoie[4],[Note 1]. La messe de mariage est célébrée par son grand-oncle, Pierre de La Forest, grand aumônier de Savoie[8],[9], dans la chapelle du château de Carignan. La messe de mariage et les fêtes de la noce ont lieu en présence de la princesse Philiberte de Savoie.
Seigneuries
Pierre de La Forest est seigneur de La Barre, Sômont, Fesson, Grignon, Nevaux, Montcharvin, La Valdisère, Rumilly-sous-Cornillon[3],[Note 2].
Au mois de juin 1531, le duc de Savoie nomme Pierre de La Forest son procurateur spécial et plénipotentiaire et l’envoie à la cour de France, avec le titre d’ambassadeur extraordinaire[1]. Sa mission était de tenter de conjurer le péril que les armes menaçantes du roi François Ier faisaient peser sur ses États, par un risque de guerre du royaume de France contre le duché de Savoie. En effet, le duc de Savoie s'était allié aux Espagnols, sous le règne de l'empereur Charles Quint[Note 3], alors que François Ier s'était opposé à l’empereur. Malgré ses efforts, l’envoyé de Charles III ne put fléchir la volonté royale et détourner l’orage prés d’éclater : le duché de Savoie est envahi par les armées françaises en 1536. L'occupation du duché dura 23 ans et le duc Charles III dut se réfugier dans le comté de Nice et à Verceil, où il est mort, le .
Pierre de La Forest est mort à son retour de Paris, au début de l'année 1536, quelques semaines avant l’invasion du duché de Savoie.
Famille
Pierre de La Forest épouse, le , Huguette de Sômont. Ils ont huit enfants [3], dont :
Charles l'aîné, seigneur de La Barre, gentilhomme ordinaire du roi de France, capitaine du château de Chambéry. Il épouse Jeanne-Françoise de La Chesnaye, fille du vice-président du Parlement français de Savoie, Nicolas de La Chesnaye. (branche éteinte ).
Jean de La Forest, seigneur de Rumilly-sous-Cornillon. Il épouse le , Charlotte du Crest de Cruseilles. Colonel d'une unité d'infanterie, il commande le Fort de Bonne. Tué au combat de La Menoge, contre les Genevois.
Georges de La Forest, seigneur de Rumilly-sous-Cornillon. Il épouse le , Hélène de Viry, fille de Jacques, comte de Viry et de Marguerite de Bouvens. Participe aux guerres de Montferrat. Il teste le .
Antoine (1525 — 1574), seigneur de Feisson et de Murs, institué héritier universel de sa mère[18], dont est issue la branche des La Forest Sômont/Saumont jusqu'à sa disparition au XVIIe siècle. Il épouse Philiberte des Terreaux, fille du seigneur de Murs[7]. (Branche éteinte).
↑« vers 1440, les nobles tiennent l'essentiel des hôtels princiers. Chez les La Forest, Guillaume, maître de l'écurie , a un fils homonyme qui appartient à l'hôtel du comte de Genève (1441) ; un demi-siècle plus tard, le lignage détient toujours plusieurs offices importants à la cour: Hugues est maître de l'hôtel, son fils fait partie des pages et surtout , son frère Antoine est tuteur princier, puis chambellan ». (François Demotz, "La Maison de Savoie au Moyen-Âge", mémoires et documents de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, N°CXXIII, année 2021
↑ abcd et eGustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle - XVIII Fel-For., Évreux, (lire en ligne), p. 326.
↑ a et bJean Létanche, Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton de Yenne en Savoie, Paris, Le Livre d'histoire-Lorisse, coll. « Monographie des villes et villages de France » (no 1005), (réimpr. 2007), 2e éd. (1re éd. 1907), 99 p. (ISBN978-2-84373-813-5, lire en ligne), p. 63.
↑À la page 433 , T.2, Tableau 4, de l'Armorial et nobiliaire de l'Ancien Duché de Savoie, le comte de Foras note : « On a souvent fait confusion entre ce Charles (le cadet) et Charles l'aîné, son frère, entre leurs femmes dont les noms et prénoms prêtent à équivoque, et entre leurs fils, chefs des deux branches, tous deux nommés Jean ». Cette confusion fut notamment le cas dans l'oeuvre généalogique de Gustave Chaix d'Est-Ange (voir note n°4).
↑Régis Valette, Catalogue de la Noblesse française, année 2007, p. 112. « Famille de La Forest Divonne » : « Savoie . Extraction chevaleresque . 1398, honneurs de la cour, comte en 1749 », p. 112.
Amédée de Foras, continué par le comte F.-C. de Mareschal, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie (vol.2), vol. 5, Grenoble, Allier Frères, 1863-1910 (lire en ligne), p. 424-441, « La Forest Divonne (de) ».
Albert de La Forest-Divonne, La baronnie de Divonne et ses seigneurs (1123-1930), Toulouse, E. Privat, 1930. (OCLC39259898)