Pierre d'Éboli

Pierre d'Éboli
Autoportrait dans le Liber ad honorem Augusti, 1196.
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Œuvres principales

Pierre d'Éboli, en latin Petrus de Ebulo, en italien Pietro da Eboli[1] est un chroniqueur et poète de langue latine vivant dans l'Italie méridionale des XIIe et XIIIe siècles.

Biographie

Né dans la seconde moitié du XIIe siècle, Pierre d'Éboli (du nom d'une petite cité située en actuelle Campanie) est un moine du sud de l'Italie. C'est également un poète passé à la postérité grâce à un précieux ouvrage parvenu jusqu'à nous : « Liber ad honorem Augusti sive de rebus Siculis »[2], rédigé à partir des années 1190. Divisé en 3 livres, 52 chapitres, et 1670 distiques, cet ouvrage a pour base chronologique le couronnement du nouveau roi de Sicile, Henri « le Sévère », dit aussi « le Cruel », de la dynastie impériale germanique des Hohenstaufen, qui vient d'évincer la Maison normande des Hauteville (). Pierre consacre son premier livre aux événements concernant le royaume normand de Sicile entre les années 1120 et 1190. Le second est consacré aux années 1194 et 1195, c'est-à-dire la chute des Hauteville et l'ascension des Hohenstaufen. Enfin, le troisième livre est une sorte de panégyrique glorifiant le roi Henri de Sicile.

Peut-être par intérêt — étant donné qu'il écrit pour les Hohenstaufen — Pierre se montre assez dur envers Tancrède de Lecce, qu'il traite notamment de « Tancredulus » (« Petit Tancrède »), se moquant de sa petite taille, tout en lui prêtant un visage simiesque le représentant avec une tête de singe sur les illustrations de son ouvrage. Lors du conflit opposant Tancrède au prétendant au trône normand Roger d'Andria (1189/1190), Pierre semble prendre parti pour ce dernier, tout en critiquant le principal soutien de Tancrède, l'influent Matthieu d'Ajello, qu'il accuse de bigamie et de sorcellerie tout en prétendant qu'il prend des bains de pied dans le sang de jeunes enfants.

Vivant parmi la Cour, il meurt après l'an 1220.

Pierre d'Éboli est également à l'origine de deux ouvrages connus dont l'un a été perdu. Il s'agit d'un poème épique à la gloire de Frédéric Barberousse, poème intitulé « Gesta Federici » (perdu). L'autre ouvrage est connu et s'intitule « De balneis puteolanis » (« Sur les bains de Pouzzoles », 1212 ou 1220[3]). Il s'agit d'une œuvre à caractère médical qui célèbre les qualités curatives d'une trentaine de sources des thermes phlégréens, près de Naples, œuvre destinée au roi de Sicile et empereur germanique Frédéric, la Stupor Mundi[4].

Notes et références

  1. ou Petrus Eburensis
  2. Le titre original est inconnu, Liber ad honorem Augusti correspond au livre III tandis que sive de rebus Siculis correspond aux deux premiers livres.
  3. Benoît Grévin, « Autour des Bains de Pouzzoles de Pierre d'Éboli (circa 1212 ?) : Une note de travail », Mélanges de l'École française de Rome, vol. 125, no 2 « Cittadinanza e disuguaglianze economiche : Le origini storiche di un problema europeo (XIII-XVI secolo) »,‎ , « À propos de la date de rédaction des Bains : Validité d’une hypothèse médiane (1212) ? », § 10-14 (lire en ligne).
  4. Pierre d'Éboli, De balneis puteolanis, avec une table analytique attribuée à Arnaud de Villeneuve, codex antérieur à 1494 (lire en ligne).

Bibliographie

  • Edoardo D'Angelo, « Le Manuscrit de Pierre d'Éboli et la Satire du pouvoir », Dossiers d'archéologie, no 299,‎ , p. 132-137.
  • (de) Petrus de Ebulo, Theo Kölzer (éd.) et Marlis Stähli (éd.) (trad. de l'allemand par Gereon Best-Jördens), Liber ad honorem Augusti sive De rebus siculis. Codex 120 II der Burgerbibliothek Bern : Eine Bilderchronik der Stauferzeit, Sigmaringen, Jan Thorbecke Verlag, , 304 p. (ISBN 3-7995-4245-0, présentation en ligne)

Articles contextuels

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