Pembrolizumab
Le pembrolizumab (anciennement lambrolizumab, nom commercial : Keytruda) (Merck) est un anticorps monoclonal dirigé contre la protéine PD-1 et utilisé comme médicament anticancéreux. C'est un traitement par immunothérapie plus facile à supporter par les patients que la chimiothérapie. Il a toutefois un taux de succès variable selon le type de tumeurs et des effets secondaires liés à des réactions auto-immunes souvent réversibles. Très coûteux, il a rapporté 17 milliards de dollars à Merck & Co. en 2021[1],[2]. EfficacitéIl a été testé dans un premier temps dans les mélanomes réfractaires à l'ipilimumab[3]. Il permet la régression de certaines lésions avec une amélioration de la durée de rémission[4] et s'avère meilleur que l'ipilimumab, tant en termes de tolérance que de durée de survie sans aggravation[5]. En tant que traitement adjuvant des mélanomes stade III réséqués, il permet une augmentation du taux de rémission[6]. Les résultats sont améliorés si un traitement néoadjuvant est combiné au traitement adjuvant[7]. Dans le carcinome à cellules de Merkel, le taux de réponse dépasse 50% dans les formes avancées[8]. Il a également une certaine efficacité dans le cancer bronchique non à petites cellules[9], en particulier pour les tumeurs exprimant le PD-L1[10] ou dans le carcinome urothélial résistant[11] ainsi que dans le cancer du rein en tant que traitement adjuvant[12]. Il est actif dans les formes récidivantes ou métastatiques des cancers des voies aérodigestives supérieures[13], dans certains cancers du sein, dit « triple négatifs »[14]. Ce traitement concerne aussi des malades atteints d’un cancer colorectal qui a continué de progresser après une chimiothérapie[15]. En dehors des cancers, il a une certaine activité dans la leucoencéphalopathie multifocale progressive[16]. IndicationsLe pembrolizumab dispose d'une autorisation de mise sur le marche (AMM) pour le traitement du mélanome, du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC), des carcinomes épidermoïdes ORL et du lymphome de Hodgkin classique (LHc). Le , l'agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) a autorisé la mise sur le marché du pembrolizumab afin de traiter des tumeurs qui sont inopérables et porteuses de traits génétiques particuliers (MSI-H et dMMR) détectables par des bio-marqueurs[17]. Le , le pembrolizumab obtient une extension d’indication en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d’un carcinome urothélial localement avancé ou métastatique ayant reçu une chimiothérapie antérieure à base de sels de platine ou inéligibles à une chimiothérapie à base de cisplatine[18]. En FranceEn France Keytruda 25mg et 50mg, commercialisé par MSD-France, n'est disponible qu'à l'hôpital et sa prescription est réservée aux spécialistes en oncologie ou médecin compétent en cancérologie. Il peut être prescrit en monothérapie ou en association avec une chimiothérapie à base de sels de platine ou de 5-fluorouracile (5-FU). Son utilisation a été évaluée dans le cancer épidermoïde de la tête et du cou, le cancer du rein, le cancer bronchique non à petites cellules, et le mélanome[19]. Un flacon de Keytruda 100mg/4ml étant vendu en France par Merck au prix de 2 400 €, le prix élevé de ce produit encourage le vol et le trafic malhonnête. C'est ainsi qu'une palette d'une valeur 2 000 000 € a été volée à Nanterre début 2024[1] Voir aussiLe nivolumab (BMS) est un autre anticorps monoclonal ciblant le PD1. Notes et références
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