Les cancers bronchiques non à petites cellules sont un type de cancers du poumon, généralement traité par chirurgie (lobectomie pulmonaire ou pneumonectomie) ou radiothérapie et chimiothérapie. Les cancers non à petites cellules sont regroupés parce que leur pronostic et leur traitement sont semblables. L'acronyme CBNPC est utilisé dans le langage médical. Ils représentent environ 85 % des cas de cancers du poumon[1].
Fréquence des carcinomes non à petites cellules (%)
Carcinomes non à petites cellules : fumeurs et jamais-fumeurs[2].
Survie après traitement
La survie après traitement est variable. Une étude récente (2017), basée sur l'analyse d'échantillons de Cancer bronchique non à petites cellules provenant de 100 patients atteints de ce cancer en phase précoce, a montré une fréquente hétérogénéité génomique intratumorale (induite par une l'instabilité chromosomique, traduite par des mutations et des anomalies du nombre de copies de gènes)[3]. Elle a conclu qu'une hétérogénéité intratumorale plus élevée aggravait le risque de récidive ou de décès, constat en faveur de la valeur potentielle de l'instabilité chromosomique comme prédicteur pour le pronostic[3].
Le crizotinib approuvé en 2011 est un inhibiteur de la kinase du lymphome anaplasique de première génération ciblant plusieurs tyrosine kinases, notamment la kinase du lymphome anaplasique, le récepteur du facteur de croissance des hépatocytes et la kinase proto-oncogène ROS1[7]. Deux essais randomisés de phase III ont établi la supériorité du crizotinib sur la chimiothérapie chez les patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules avancé avec réarrangement du gène ALK, et il constitue désormais le traitement médicamenteux standard pour le cancer bronchique non à petites cellules ALK-positif métastatique[8],[9]. Malheureusement, la plupart des patients développent mutations résistantes au crizotinib dans les 12 mois, en particulier les mutations L1196M et G1269A du gène ALK, pouvant entraîner une rechute[10]. L'apparition de métastase cérébrale est le site de rechute le plus fréquent chez les patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules traités par crizotinib, probablement en raison de sa faible perméabilité à la barrière hémato-encéphalique[11].
Le lorlatinib (un inhibiteur d'ALK de 3e génération) permet d'améliorer notablement le traitement avec 60 % des patients sans évolution de la maladie à cinq ans[12],[13].
↑(en) A. Bryant et R.J. Cerfolio, « Differences in epidemiology, histology, and survival between cigarette smokers and never-smokers who develop non-small cell lung cancer », Chest, vol. 132, no 1, , p. 1 (PMID17573517, DOI10.1378/chest.07-0442, lire en ligne)
↑(en) J. Jean Cui, Michelle Tran-Dubé, Hong Shen et Mitchell Nambu, « Structure Based Drug Design of Crizotinib (PF-02341066), a Potent and Selective Dual Inhibitor of Mesenchymal–Epithelial Transition Factor (c-MET) Kinase and Anaplastic Lymphoma Kinase (ALK) », Journal of Medicinal Chemistry, vol. 54, no 18, , p. 6342–6363 (ISSN0022-2623 et 1520-4804, DOI10.1021/jm2007613, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Alice T. Shaw, Dong-Wan Kim, Kazuhiko Nakagawa et Takashi Seto, « Crizotinib versus Chemotherapy in Advanced ALK -Positive Lung Cancer », New England Journal of Medicine, vol. 368, no 25, , p. 2385–2394 (ISSN0028-4793 et 1533-4406, DOI10.1056/NEJMoa1214886, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Benjamin J. Solomon, Tony Mok, Dong-Wan Kim et Yi-Long Wu, « First-Line Crizotinib versus Chemotherapy in ALK -Positive Lung Cancer », New England Journal of Medicine, vol. 371, no 23, , p. 2167–2177 (ISSN0028-4793 et 1533-4406, DOI10.1056/NEJMoa1408440, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Daniel B. Costa, Alice T. Shaw, Sai-Hong I. Ou et Benjamin J. Solomon, « Clinical Experience With Crizotinib in Patients With Advanced ALK -Rearranged Non–Small-Cell Lung Cancer and Brain Metastases », Journal of Clinical Oncology, vol. 33, no 17, , p. 1881–1888 (ISSN0732-183X et 1527-7755, PMID25624436, PMCIDPMC4451171, DOI10.1200/JCO.2014.59.0539, lire en ligne, consulté le )