Sa famille paternelle, établie à Paris dès le début du XVIIe siècle, compte des fonctionnaires de rang honorable, des notaires et des médecins ; son père Adrien Collin fut un temps Directeur du Service des Postes de l’Eure, et un de ses oncles est avoué auprès de la Cour d’Appel de Paris ; sa famille maternelle est établie de très longue date dans la région de Conches, sa mère Euphrosine Legendre descend des familles Le Seigneur et Defougy, ces derniers accédant à une petite noblesse d’épée au début du XVIIIe siècle et occupant plusieurs décennies le poste de maire de cette ville[1].
Il devient donc avocat. Mais la poésie est sa véritable vocation, et plus spécialement la composition de textes musicaux, une activité qui le mettra en relation avec de nombreux musiciens de la fin du XIXe siècle, dont Gabriel Fauré[2], César Franck, Jules Massenet, Clémence de Grandval, avec laquelle il est distingué par la toute première attribution du prix Rossini en 1881 pour l'oratorio "La fille de Jaïre"[3], ainsi qu’avec divers poètes et critiques littéraires du temps, comme Émile Deschamps, auteur de livrets d’opéras et de traductions de Shakespeare, ami de Hugo, Vigny et Nodier, et Jules Janin, journaliste, auteur de romans et nouvelles, et surtout critique littéraire, qui avait connu Talma, Frédéric Lemaître et Mademoiselle Mars, considéré en son temps à l’égal de Sainte-Beuve, à qui il succède d’ailleurs à l’Académie française. Paul Collin contribuait par ailleurs comme critique à la revue Le Ménestrel[4].
Compositions pour œuvres musicales
Musique de Gabriel Fauré : Naissance de Vénus (1900) ;
musique de César Franck : Rebecca, cantate (1881) ;
musique de Jules Massenet : Narcisse, idylle antique pour solo et chœur (1878); Poème d’octobre ;Ulysse à l'île des Sirènes, cantate (1879)
musique de Clémence de Grandval : La fille de Jaïre oratorio (1881); La ronde des songes, scène fantastique (1880) ; "Éternité", chanson (1883)
musique de Pyotr Ilyich Tchaikovsky : Déception, No. 2 des Six chansons françaises, Op. 65,(1888), ainsi que Sérénade ("J'aime dans le rayon"), No. 3 du même, Qu'importe que l'hiver, No. 4 et Rondel, No. 6 idem[5],
musique de Gaston Salvayre, (1847-1918) : aubades Toi, la beauté, toi la jeunesse - J'ai cherché le repos; Chanson mauresque, Les filles d'Afrique - Chansons diverses J'aime dans le rayon (poème aussi utilisé par Tchaikovsky). Viens-tu pas ma belle, c'est l'heure - Réveil d'amour.
Trente Poésies Russes, imitées par Paul Collin, chez Alphonse Lemerre, 1894
Fleurs de givre, chez Alphonse Lemerre, 1899
Notes et références
↑abbé G.-A. Simon, "Généalogie de la famille de Fougy, seigneurs de Fougy et d'Yville, vicomtes de Conches, etc. en Normandie", Éditeur Société d'impression de Basse-Normandie, 1932
↑(en) Kahan, Sylvia, In search of new scales: Prince Edmond de Polignac, octatonic explorer, , p. 346; revue fondée en 1833 par Jacques Léopold Heugel, cette famille a géré la revue sans discontinuer pendant plus d'un siècle « Le Mesnestrel sur Gallica »
↑Ce très jeune compositeur, encouragé par un Second Grand Prix de Rome en composition avec une cantate Frédégonde à l'âge de 16 ans en 1897, avait visé la consécration en 1898 avec cette récidive, sans succès; [1] lien vérifié le 09-06-2012
Bibliographie
Jean-Christophe Branger, "Massenet, Tchaïkovski et Paul Collin : deux adaptations musicales de “Qu’importe que l’hiver” du Poèmed’octobre », Mitteilungen der Tschaikowsky-Gesellschaft, 20, 2013, p. 27-48.