Le patrimoine syrien durant la guerre civile syrienne et depuis l'année 2011, a fait l'objet par ses protagonistes, d'importantes et étendues destructions par tirs et bombardements, et aussi par occupations illégales et pillages des sites.
La plupart des centres anciens des villes importantes ont été atteints par des projectiles de tous calibres. Presque tous les sites syriens classés au patrimoine mondial à l'UNESCO ont été endommagés ou détruits.
Et pour compléter ce désastre, le pillage des sites archéologiques est devenu une source de revenus pour les combattants et certains habitants soudoyés par de riches trafiquants internationaux d'œuvres d'art[1].
À partir du , le conflit syrien très fortement médiatisé en Occident, a commencé dans le Machrek (Proche-Orient) par six longs mois de manifestations dans les grandes villes syriennes. Les auteurs de ces insurrections semblant inspirés par les soulèvements du printemps arabe du Maghreb (Afrique du nord), étaient soutenus par plusieurs pays occidentaux et encouragés par certains acteurs anonymes du web.
Dès le milieu de l'année 2011, en Syrie, pays de 22,5 millions d'habitants (en 2011), de sanglantes batailles sont déclenchées contre les forces du régime loyaliste syrien par une rébellion multipartite soutenue financièrement et médiatiquement par certains pays étrangers.
À l'été 2011, des premiers combats sporadiques ont débuté. Mais les véritables combats militaires n'ont réellement commencé qu'à partir de l'automne 2011.
Et en fin de l'année, cette phase d'insurrections armées a laissé la place à une guerre complexe à triple orientation :
une guerre civile : les Syriens du sud et de l'ouest contre les Syriens et autres populations (Kurdes, entre autres) du nord et de l'est du pays ;
à l'acheminement du pétrole et du gaz arabe (sur une ligne: Qatar - Arabie saoudite - Irak - Syrie - Turquie - Europe),
et à des intérêts politico-militaires : certains pays limitrophes de la Syrie désirent être les leaders politiques du Machrek et imposer leur suprématie militaire.
En fin d'année 2011, des foyers centraux de guérillas ont été implantés dans la plupart des 14 provinces de la Syrie ; Damas, la capitale en étant leur point central et directeur.
Dès l'été 2012, le conflit armé s'est transformé en une véritable guerre d'usure sur la moitié du pays. La moitié restante de la Syrie étant désertique, est laissée - en dehors de quelques points de contrôle - non défendue par les camps en présence.
À cette époque, dans cette Syrie divisée, et hors désert (50 % environ) : le camp loyal au président Bachar el-Assad y contrôle environ 25 % du territoire national : Provinces de : Damas {4}, Tartous {14} et de Lattaquié {10} (le « pays alaouit e», la confession du président syrien), alors que dans le camp rebelle : les sunnites, islamistes et djihadistes étrangers se partagent environ 20 % du territoire (Provinces de : Idlib {9}, Alep {1} et Raqqa {12}) et celui des Kurdes seulement 5 % du territoire syrien, et situé au nord-est de la Syrie (Partie nord de la province de Al-Hasaka-Hassaké {2})[2].
Les provinces du nord (Idlib, Alep et Raqqa), celles du Sud (Quneitra {11}, Deraa {5}, et As-Suwayda {3}) et la province de l'est (Deir ez-Zor {6}) sont devenues stratégiques pour la rébellion qui désire atteindre Damas pour y prendre le pouvoir. Car ces provinces sont les points de passages des aides et soutiens militaires à partir des pays frontaliers de la Syrie : Turquie (au nord), Irak (à l'est), Jordanie (au sud), Israël et Liban (au sud-ouest).
Les provinces du centre (Hama {7}, Homs {8}, et Rif Dimashq {13}) points de jonction entre ces sept provinces frontalières stratégiques font ainsi l'objet d'âpres combats des deux camps qui désirent en prendre la possession pour isoler les armées de l'ennemi.
Internationalisation de la guerre dès 2013
Dès le , alors que l'UNESCO était en passe de classer en péril, les sites syriens inscrits à notre patrimoine de l'humanité, l'ONU décomptait déjà 93 000 morts depuis le début du conflit[3].
À l'été 2013, malgré une grande offensive générale rebelle intitulée « bataille de l'Armageddon » (lancée en début de février 2013) dirigée vers la capitale Damas, les choses n'ont pas évolué comme souhaité par les Occidentaux et les nombres de victimes et de dégâts sur le patrimoine syrien ont encore augmenté de manière exponentielle.
Le , à la demande officielle d'« aide militaire » du président Bachar el-Assad et de l’État syrien, débute l'intervention militaire de la Russie pour protéger sa base portuaire syrienne, détruire les nombreux foyers terroristes et annihiler les multiples conflits armés déclenchés et alimentés sur le sol syrien. Peu à peu et mois après mois, la moitié ouest du pays qui est très peuplée, est pacifiée.
Malgré les fortes aides financières et importants soutiens militaires plus ou moins officieux (armements, observations satellite, encadrements militaires, , etc.) des pays du golfe persique et des occidentaux (qui aujourd'hui, ne s'en cachent même plus[4],[5]), les forces rebelles ont perdu du terrain sur les provinces de Darā, Idlib, Lattaquié, Quneitra, Hama et Homs. Certaines de ces provinces (Hama, Alep et Lattaquié) sont même définitivement perdues par la rébellion et ses associés. L'Est peu peuplé de la Syrie reste occupé illégalement et ses ressources exploitées sans autorisation par une coalition sous direction des États-Unis.
Situation de l'année en cours 2018
En début de l'année en cours, dans cette très longue (13 ans, 9 mois et 14 jours) et dévastatrice guerre multipolaire les combats continuent encore dans les parties nord ouest du pays (Afrine), à l'est sur le fleuve Euphrate et aussi au Sud (Région Goutha et frontière jordano-israélienne). Les combats n’en finissent pas de détruire l'ensemble des êtres et des biens de la Syrie.
En janvier et février 2018, dans le nord-ouest de la Syrie, l'armée turque et ses mercenaires attaquent l'enclave kurde syrienne d'Afrine. Leurs projectiles endommagent le temple néo-hittite d'Ain Dara âgé de 3 000 années. Les avions du régime turc bombardent Brad, un site archéologique situé à 15 km au sud de la ville d'Afrin qui comprend notamment plusieurs églises et monastères byzantins et des tombes de la période romaine. L'ensemble de ces sites étaient inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2011[6].
Au sud, en mars, après un conflit armé de sept années contre l'armée syrienne et ses alliés russes, irakiens, iraniens et palestiniens, les groupes rebelles syriens Jaish al Islam et Faylaq Ar Rahman capitulent au sud de la capitale Damas (sa banlieue de Goutha). Puis ces milices et leurs chefs sont évacués avec leurs familles hors des territoires de la Ghouta orientale. Depuis 2012, les forces Armées loyalistes syriennes et leurs milices associés assiégent le district Jobar et ses immenses réseaux souterrains construits pour relier les localités rebelles de Douma, Ain Terma, Hazah, Zamalka, Irbin et autres (Goutha orientale). La région de la Ghouta, bastion de la contestation de 2011 contre le régime de Bachar el Assad, a subi de lourdes destructions et pertes civiles dues aux bombardements de l'Armée Syrienne et de l'aviation russe, incriminées et accusées de crimes de guerre pour avoir entre autres visé des hôpitaux et des écoles[7].
Au nord de la Syrie, les bombardements turcs du 17 mars ont détruit de nombreux bâtiments anciens et secteurs archéologiques dont l'église et mausolée Julianus, l'une des plus anciennes églises chrétiennes dans le monde (construite à la fin du quatrième siècle), ainsi que le tombeau de saint Maron, le saint patron chrétien maronite. Une mission archéologique française avait découvert le tombeau de saint Maron en 2002 dans le village de Brad qui était devenu un site renommé attirant les touristes du monde entier et aussi la communauté maronite qui y avait rétabli un certain nombre d'activités culturelles et rituels religieux. Les sites atteints comprennent également de nombreuses églises et monastères byzantins, temples, bains et maisons antiques, ainsi que des tombes datant de la période romaine (IIe et IIIe siècles). Ces agressions patrimoniales surviennent à la suite de la destruction de plusieurs sites archéologiques dans la région d'Afrin, y compris le temple d'Ain Dara et l'emplacement du prophète Hori (Qurosh), et Tal Jendyres[8].
Les experts ont exprimé des préoccupations au sujet d'une quarantaine de villages chrétiens de la région d'Afrin, que l'Unesco qualifie d'anciens villages du nord de la Syrie» et qui ont été inclus dans ses sites du patrimoine mondial. En plus des destructions de biens et patrimoines liées aux combats, les organisations de défense de l’héritage culturel syrien dénoncent aussi d'incessants pillages de sites archéologiques et des vols de musées(tels ceux commis dans la province de Hama).
La Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie appelle une fois de plus les organisations internationales concernées, qui ont inscrit ces sites sur leurs listes, à s'acquitter de leur devoir moral et humanitaire de condamner la poursuite des agressions sur les sites du patrimoine archéologique syrien[9].
L'Unesco informe que : « L’inscription sur la Liste en péril vise à mobiliser tous les soutiens possibles afin d’assurer la sauvegarde de ces sites reconnus par la communauté internationale comme présentant une valeur universelle exceptionnelle pour l’humanité tout entière. »[10]
Ces sites patrimoniaux de haute valeur culturelle, et bien d'autres sites syriens non encore classés, sont en danger. Ils ont été soit endommagés ou détruits et/ou pillés. Presque tous les sites historiques syriens sont actuellement sans surveillance et donc en très grand danger. Mais il faut saluer le courage des nombreux lanceurs d'alertes locaux qui se rendent sur place et signalent ensuite les dégradations et vols. Leurs photographies et vidéos seront les bienvenus sur cette page qui se veut, une tentative d'état des lieux du patrimoine culturel de la Syrie; et ceci en vue de sauvetages et restaurations futures (si cela s'avère encore possible).
Alep (Ḥalab ou Alepp)
Ville d'Alep, Halab en arabe ou Alepp, Aleppo en anglais et en italien :
Ce site subit les dommages de la bataille d'Alep depuis le 20 juillet 2012 (soit au total: 12 ans, 5 mois et 9 jours de combats et guerres, à ce jour)
La ville d’Alep connaît ses premières dévastations lorsque les rebelles décident d’y donner un premier assaut, dès le 20 juillet 2012.
Ses quartiers sont : Bab al-Faradj au nord-ouest, Jdeïdé au nord, , etc.
Cette gigantesque citadelle élevée au XIIe siècle abrite les vestiges de mosquées, de palais et de thermes. Elle est touchée en août, à la suite de l'assaut rebelle de juillet 2012[11].
La mosquée des Omeyyades d’Alep, édifice qui date du XIIIe siècle, est inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité. La plus grande mosquée de la ville d'Alep est en grande partie dévastée[12].
Son minaretseldjoukide datant du XIe siècle est détruit dans les combats.
Une église byzantine en ruines qui est un exemple remarquable de l'architecture du Ve siècle. Elle est située à l'emplacement où vivait sur son pilier, l'ascète saint Siméon le Stylite. Cet ensemble fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Hendrat, localité située à seulement quelques kilomètres au sud de la ville d'Alep :
: après l'attentat meurtrier du 18 juillet 2012 qui a touché l'appareil d’État, ce site a subi les dommages de l'embuscade d'Hendrat en juillet 2012 (Reprise et positionnement des loyalistes)
Son 1er nom Chabbat remonte à l'Antiquité (Ier ou IIe siècle de notre ère). Au IIIe siècle, elle fut renommée Philippopolis (en grec, la « ville de Philippe ») et promue colonie romaine par l'empereur Philippe l'Arabe (244-249) qui était lui-même originaire de la région. Il y fit construire : un rempart, un théâtre, un aqueduc avec des thermes, et des temples.
Ce site subit les dommages de la bataille de Damas depuis le 15 juillet 2012 (soit au total : 12 ans, 5 mois et 14 jours de combats et guerres, à ce jour[évasif])
Damas, la capitale de la Syrie, est aussi une province à part entière (urbaine) qui est divisée en 16 quartiers principaux.
Bab Charki, Porte de l'Orient, une des huit portes de la vieille ville de Damas
Caravansérail Khan Assad Basha dans la banlieue d'Alep et qui relie la ville au reste de la province : Des dommages le 22 juillet 2013, lorsque les rebelles de l'ASL se seraient emparés du site.
Cet édifice, construit entre 706 et 715, fut en son temps le plus grand bâtiment du monde musulman. Elle servit de modèle à toutes les autres mosquées de l'empire omeyyade. Elle se situe sur le très saint emplacement de l'ancienne église Saint-Jean-le-Baptiste (IVe siècle).
Al-tel, ville sunnite (100 000 habitants) située à 8 km au nord de Damas :
: Ce site où était placé le quartier général de l'ASL, a subi les dommages de la bataille d'al-Tel du 25 juillet au 17 août 2012 (Reprise et positionnement des loyalistes)
Avant la guerre civile, cet antique théâtre romain accueillait encore des spectacles, il y a quelques années. Avant le conflit civil, il était considéré comme l'un des théâtres romains les mieux préservés au monde. Au cours du conflit, les lieux ont été rapidement occupés. Et les murs d’un temple romain voisin ont vite été drapés de slogans favorables à la rébellion. « Ils avaient remarqué qu’ils pourraient ainsi jouir d’une attention internationale », expliquait à France 24 en juillet 2012 Mathilde Gelin, archéologue et chercheuse au CNRS et à l’Institut français du Proche-Orient.
Photographies des sites endommagés par la guerre civile syrienne de 2011, sur cette région :
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Doura Europos ou Dura-Europos (Salhieh), au sud de Deir ez-Zor : pillages
Située à l’extrême Sud-Est de la Syrie, non loin de la frontière irakienne, Doura-Europos est surnommée la « Pompéi du désert » et comprend des vestiges d’une ville primitive datant du IVe siècle av. J.-C., dont une synagogue et une église. Les fouilles archéologiques sont en cours. Le musée du site ainsi que le centre de recherche ont été l’objet de pillages en juillet 2012.
Photographies des sites endommagés par la guerre civile syrienne de 2011, sur cette région :
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Hama (Hamah ou Hamath)
Avant la guerre civile, le patrimoine de la province de Hama a déjà été mis en danger de 1976 à 1982. Sur cette période se déroule épisodiquement une insurrection armée islamique Sunnite (surtout des Frères musulmans). Finalement brutalement réprimée par le régime (à majorité ChiiteAlaouite), elle prend fin avec le massacre de Hama perpétré par l'armée syrienne en 1982.
Ce site a subi les dommages du siège de Hama en juillet et aout 2011 (Reprise et positionnement des loyalistes), de l'offensive de Hama depuis le 16 décembre 2012.
Apamée ou Afamia, (au nord-est de Hama) : arrachages et vols de mosaïque, bombardements[1], pillages[18],
Au début de 2012, Interpol, organisation internationale de police, a été informée du vol d’une mosaïque antique de grande valeur au musée qui jouxte les ruines d’Apamée, dans le nord-ouest du pays[19].
Située près des ruines antiques d’Apamée, depuis avril 2012, cette citadelle médiévale révèle de grands pans de muraille effondrés après que les rebelles qui s'y été fortifiés furent attaqués par les forces syriennes[1].
Château de Chmémis (Qalaat Chmémiss), à 5 km au nord-ouest de la ville de Salamyeh et à 30 km au sud-est de Hama
La première construction du Château de Chmémis remonte à la fin de la période hellénistique et au début de la période romaine. Cette forteresse a survécu jusqu'à ce que les Perses l’aient détruite et brûlée. Le château a été reconstruit par l’Ayyoubide Cherkouh (1228).
Rafanée (ou Raphanée) située à quelques kilomètres au sud de la forteresse croisée de Montferrand-Ba`rîn entre les villages actuels de Ba`rîn et de Nîsâf
C'est une ville antique qui a fait seulement l'objet de reconnaissances menées par des équipes syro-germaniques2. Rafanée est citée par Flavius Josèphe dans La guerre des Juifs.
Mentionné en 1142 en possession des Hospitaliers, il est le plus grand des châteaux de l’Ordre. Cette forteresse des Croisades, où les rebelles s'étaient fortifiés, a été à plusieurs reprises le théâtre de combats, depuis juin 2012.
Cette grande et ancienne cité, située dans le désert, au sud-est de Homs et au nord-est de Damas, fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Des ONG ont pourtant alerté à plusieurs reprises des menaces de pillages qui pèsent sur cet ancien fief de la reine Zénobi.
Au XVIe siècle Fakhr ed-Din al Maany fit construire un château-fort : le Qalat Ibn Maan, sur la montagne qui domine la cité de Palmyre à l’ouest. Ce château verra la cité péricliter dès l’époque ottomane.
C'est l'une des plus grandes villes du Gouvernorat de Homs. Rastane, qui au centre des zones peuplées de Syrie, possède l'un des plus vieux barrages qui peut contenir 225 millions de mètres cubes d'eau de l'Oronte1. Rastane est le site de l'ancienne Aréthuse.
Qatna, cité antique située à 200 km au nord de Damas
Qousseir ou Al-Qusayr située à environ 35 km au sud de Homs, et à 540 mètres d'altitude :
Ce site subit les dommages de la première bataille de Qousseir de février à avril 2012 (Reprise partielle par les loyalistes), seconde bataille de Qousseir (Reprise par les loyalistes) depuis le 20 mai 2012 (soit au total : 12 ans, 7 mois et 9 jours de combats et guerres, à ce jour)
Appelée Arra dans l’antiquité, c'est le site d'une forteresse utilisée au temps des croisades et connue sous le nom de La Marre. Son riche patrimoine: un musée des mosaïques, un caravansérail, un minaret, une grande mosquée, une madrasa construite en 1199, une citadelle médiévale et la tombe du calife omeyyade `Umar ben `Abd al-`Azîz.
Jisr al-Choghour, entre Lattaquié (75 kilomètres à l'ouest) et Alep (104 kilomètres à l'est) :
Ce site a subi les dommages du siège de Jisr al-Choghour en juin 2011 (Reprise et positionnement des loyalistes)
Située dans la riche plaine alluviale de la plaine de Ghab sur le versant oriental des montagnes Djébel Ansariyeh, la région a été habitée sans interruption depuis plus de dix siècles. La ville antique de Qarqar se trouverait à quelques km au sud de la ville moderne.
Qarqar, ville antique et site archéologique au nord-ouest de la Syrie. La grande bataille de Qarqar s'y déroula en 853 av. J.-C.
Les « cités mortes » (Dead Cities) ou « cités interdites » (Forgotten Cities) forme un groupe de 700 habitats ruraux antiques et byzantins (environ 40 villages construits entre le Ier et le VIIe siècle) répartis dans le nord-ouest de la Syrie entre Alep et Idlib (sur les gouvernorat d'Alep et de Idleb). Pour exemples, l'on peut citer ces quelques sites (photos en galerie en bas de page) : Ain Dara, Brad, Qalb Loze, Bara, Sergilla, Ruweiha, Jerada, Baqirha, Barisha, Ebla :
Ain Dara temple néo-hittite au nord-est d'Alep : Destructions
Ce site a subi les dommages du siège de Lattaquié à partir du 13 aout 2011 (soit au total : 13 ans, 4 mois et 16 jours de combats et guerres, à ce jour[évasif])
Cette ville chargée d'Histoire était dénommée Laodicée, dans l'Antiquité.
Ce site est constitué d'anciennes résidences royales, de tombeaux et d'une ancienne résidence palatiale du XIIIe siècle av. J.-C., rattachée au royaume d'Ougarit. Plus tard, à l'époque hellénistique, une forteresse y fut construit.
Photographies des sites endommagés par la guerre civile syrienne de 2011, sur cette région :
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Ville étape sur la route caravanière de Damas, Kuneitra a été fondée à environ mille mètres d'altitude, sous le règne des Ottomans. Aujourd’hui, elle est une ville fantôme syrienne sur le Golan annexé par Israël.
Ce site comprend un monument mégalithique composé de cercles concentriques de pierres avec tumulus, des grottes funéraires et des centaines de dolmens répartis sur le plateau. Il est situé sur le plateau du Golan (à 16 kilomètres à l'est de la côte orientale de la mer de Galilée) et datant du Bronze ancien II (3000-2700 avant notre ère).
Ce site subit les dommages de la bataille de Racca depuis le 3 mars 2013 (soit au total: 11 ans, 9 mois et 26 jours de combats et guerres, à ce jour[évasif])
Château situé sur la rive gauche du Lac el-Assad et entouré d'eau. Il est resté dans les mains de la dynastie Uqaylide jusqu'à la fin du XIIe siècle. Les croisés en avaient pris possession et aussitôt reperdu en 1102. L'invasion mongole endommage sérieusement le château avant qu'au XIVe siècle des travaux de restaurations ne soient entrepris.
Site mésolithique de la vallée de l’Euphrate (sur le nord de l’actuelle Syrie, et le nord-ouest de l’ancienne Mésopotamie), qui a été le siège d’une occupation humaine entre 9500 et 5900 av. J.-C. Il a été en partie engloutis sous les eaux du lac Al-Assad à la suite de la construction du barrage de Tabqa en 1976. Ce site porte des traces parmi les plus anciennes de la domestication des plantes et des animaux.
Photographies des sites endommagés par la guerre civile syrienne de 2011, sur cette région :
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Rif Dimashq (Rif Dimachq)
Rif Dimachq, que l'on peut traduire par Damas-campagne, et qui correspond à la partie non-urbaine de la capitale Damas. Cette vaste région rurale s'étend des frontières du Liban jusqu'à celle de la Jordanie.
Village chrétien à refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme. Comme à Seidnaya, on y parle encore l'araméen, la langue du Christ (Jésus est l'appellation romanisée de Yeshua, son vrai nom aaraméen) et des premiers chrétiens.
Deir Mar Takla, le Monastère de Sainte-Thècle (St Takla)
Amrit, un site archéologique phénicien près de Tartous, en Syrie
Ce centre commercial très actif du nord de la Phénicie faisait face à Arwad. Les rois venus de Mésopotamie et de Perse s'y arrêtaient quand ils faisaient route vers la Méditerranée.
Arwad (« Arouad » ou « Rouad »), une ile fortifiée en face de Tartous
Les Templiers arrivés sur l'ile, ils y construisent une forteresse. Ils y resteront jusqu'en 1302, faisant de l'île le dernier territoire croisé, en « terre sainte ».
Banias, sis sur la mer Méditerranée, entre Lattaquié et Tartous :
Ce site a subi les dommages du siège de Banias en mai 2011 (Reprise et positionnement des loyalistes)
Cette ville portuaire de Syrie remontent à l'époque phénicienne. Elle est appelée « Leucas », ou bien « Balanea » (par Pline l'Ancien). Les Croisés s'y établirent en 1098, la nommèrent « Valénie », et en firent une ville fortifiée. Elle appartenait à la principauté d'Antioche et était stratégique : le ruisseau qui passe au sud la séparait du comté de Tripoli. C'est à cette époque que fut alors construit la forteresse du Margat (Qalaat Marqab).
C'est une forteresse franque et templière de trois cents mètres de long qui appartenait au Comté de Tripoli. Gardienne de la plaine de la Bocquée, elle était de haut intérêt stratégique.
Qalaat Marqab, « Le Margat », situé à quelques km au sud du port de Baniyas sur la côte syrienne
Cette forteresse (un krak) est « le Margat » du temps des Croisés. En 1281, « le Margat » est assiégé par 7000 musulmans. Les 420 défenseurs croisés les mettront pourtant en fuite…
C'était le port du royaume d'Ougarit (voir à Lattaquié), situé aujourd'hui un kilomètre vers l'intérieur des terres. Les marins de Mahadou menaient des expéditions sur un rayon de plus de 600 km autour du port.
Safita, ville au sud-est de Tartous et au nord-ouest du Krak des Chevaliers.
Dans le cadre des forteresses templières, la tour templière du Chastel Blanc n’était pas l'unique fortification de la ville syrienne de Safita. Mais c’est la seule du site à avoir résisté au cours du temps.
Photographies des sites endommagés par la guerre civile syrienne de 2011, sur cette région :
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Réactions
À l'image de ce qui s'est passé dès l'année 2003 pendant la guerre d'Irak, ou aussi en Égypte en 2012, l'ensemble de la communauté internationale assiste impuissante à la destruction quasi systématique d’un patrimoine architectural inégalé dans la région du Machrek ou Proche-Orient. Les protestations contre ce massacre du patrimoine syrien affluent de toutes parts. Mais les pilleurs et combattants n'en ont cure. Ils restent sourds à toutes protestations internationales :
Au début de 2012, l'archéologue et chercheur Ali Othman, aidé par plusieurs archéologues et chercheurs syriens et européens (dont Ghayad Daoud, Shaker al Shbib et Taysir al Halebi), a créé le groupe "Le patrimoine archéologique syrien en danger".
Le but de cette organisation est de recenser et documenter les dommages subis par le patrimoine historique syrien.
Dès le 1er mars 2012, Irina Bokova, la directrice générale de l’Unesco, a appelé à l’arrêt des violences et à la protection des richesses archéologiques de Syrie.
Le 30 mars, madame Bokova a lancé un appel public international pour la protection du patrimoine culturel de la Syrie. Et elle a exprimé sa «grave préoccupation au sujet de possibles dommages sur des sites si précieux."[23]
Le 2 octobre, Mme Bokova a publié une nouvelle déclaration spécifique au sujet de l'incendie qui a détruit le très ancien souk de la vieille ville de Alep. Elle l'a qualifié de «carrefour des cultures depuis le IIe millénaire avant notre ère". Elle a appelé les parties concernées à se conformer strictement à la Convention de La Haye de 1954 (sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé). De plus, elle a promis d'envoyer une équipe dans la province d'Alep, pour évaluer la situation et fournir une assistance d'urgence[24].
En juin 2013, et après toutes ces alertes, l'UNESCO a fini par placer les sept sites classés du patrimoine mondial de la Syrie sur la liste des sites en péril[25]. Mais cet organisme reste totalement impuissant face à tous les autres sites syriens en danger…
Selon un rapport publié le 21 octobre 2015 par Near Eastern Archaeology et rédigé par Jesse Casana, professeur et spécialiste d'archéologie du Moyen-Orient de l'université de Dartmouth, 26 % des sites occupés par les rebelles et les Kurdes ont été pillés ainsi que 21,4 % des sites tenus par l'État islamique et 16,5 % des sites tenus par le régime syrien. Cependant 42,7 % des dégradations opérées par l'EI sont qualifiées de « lourdes », ainsi que 22,9 % dans les zones tenues par le régime, 14,3 % du côté des rebelles et 9,4 % chez les Kurdes. Le rapport se base sur l'analyse de données satellites de 1 300 des 8 000 sites archéologiques que compte la Syrie[26].