Le Parti révolutionnaire institutionnel ou PRI (en espagnol : Partido Revolucionario Institucional) est une des principales forces politiques du Mexique. Il est né en 1929 sous l'impulsion du général Calles. Il est membre de l'Internationale socialiste et membre fondateur de la COPPPAL.
Le , à l'initiative du général Plutarco Elías Calles, plusieurs organisations nationales, étatiques et locales issues de la révolution de 1910 (dont les communistes de la CGT) fusionnent pour fonder le Parti national révolutionnaire (PNR)[11]. Un décret obligea alors tous les fonctionnaires gouvernementaux à cotiser à ce parti, ce qui lui assura une aisance financière et un statut semi-officiel[12].
Parti de la révolution mexicaine
Le , le président Lázaro Cárdenas déclare formellement la création de l'Assemblée nationale constitutive du Parti de la révolution mexicaine (Partido de la Revolución Mexicana - PRM) qui succède au PNR. Le plus dynamique des secteurs était le secteur ouvrier intégré par la CTM fondée par Lázaro Cárdenas, la CROM (Confederación Regional Obrera Mexicana), les communistes de la CGT[13] ainsi que par les syndicats de mineurs-métallurgistes et d'électriciens. La Confédération nationale paysanne (Confederación Nacional Campesina - CNC) créée en août 1938 représentait le secteur agricole. Les forces armées sont elles aussi intégrées au PRM. Elles en sortiront en 1940.
Le manifeste daté du du président Lázaro Cárdenas lors de la transformation du PNR en PRM[14] indique :
« Es preciso rectificar […] para tranquilidad de nuestras masas y para fortalecimiento de nuestra vida política, haciendo que el PNR se transforma en un partido de trabajadores en que el derecho y la opinión de las mayorías sean la forma fundamental de su propósito, y el bienestar general y el engrandecimiento de la Patria la liga que los una al poder público, haciendo de éste una prolongación de las determinaciones de la colectividad organizada. »
« Il faut rectifier [le parti] pour la tranquillité de nos masses et le renforcement de notre vie politique, en faisant en sorte que le PNR se transforme en un parti de travailleurs où le droit et l'opinion des majorités soient la forme fondamentale de son projet, et le bien-être général et l'exaltation de la Patrie [soient] le lien qui les unisse au pouvoir public, en faisant de celui-ci le prolongement des déterminations de la collectivité organisée. »
Création du PRI
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Enfin en janvier 1946, la seconde grande convention du Parti de la révolution mexicaine donne naissance au Parti révolutionnaire institutionnel (PRI).
Dans les années 1960, un rapport de la police secrète (dont les archives ont été partiellement ouvertes en 2000) décrit la doctrine que doit suivre le PRI dans ses relations avec les médias : « La propagande politique doit utiliser tous les moyens de communication - les mots écrits pour les lettrés, les images graphiques, les utilisations audiovisuelles de la radio, de la télévision et du cinéma pour les moins instruits - [ainsi] nous pourrons concevoir un monde dominé par une tyrannie invisible qui adoptera la forme extérieure d'un gouvernement démocratique »[15]. Pour Mario Vargas Llosa, l’hégémonie quasi-absolue du PRI sur les institutions mexicaines constitue une « dictature parfaite (…) parce que c'est une dictature tellement camouflée qu'elle semble ne pas en être une »[15].
En 1988, Cuauhtémoc Cárdenas, contestant l'orientation droitière de la direction du parti, se porte candidat à l'élection présidentielle. Le soir du scrutin, alors qu'il bénéficiait d'une confortable avance tant dans les sondages pré-électoraux que sortis des urnes, le système de comptage « tombe en panne ». Lorsque les résultats sont finalement publiés, son adversaire Carlos Salinas de Gortari, candidat officiel du PRI, est annoncé victorieux. En 1994, le candidat du PRI Luis Donaldo Colosio menace de rompre avec la ligne de son prédécesseur, mais est assassiné[16].
Après 70 ans à la tête du pays, le PRI perd l'élection présidentielle du au profit du candidat du Parti action nationale (PAN), Vicente Fox. Le nouveau pouvoir, qui avait promis pendant la campagne d'ouvrir les archives de l’État sur certains faits criminels imputés au PRI, pactise finalement avec ce dernier. Le PRI négocie son soutien à certaines réformes en échange de l'impunité[17].
En 2012, le PRI gagne l'élection présidentielle avec son candidat Enrique Peña Nieto, profitant de l'échec du PAN en matière de lutte contre la criminalité et des faibles performances économiques du pays sous sa présidence[18]. Le PRI s'écroule lors des élections de 2018. Son score à l’élection présidentielle tombe à 17 %, contre 39 % six ans plus tôt. Il ne conserve que 8 % des sièges à la Chambre basse et 17 % au Sénat (contre 40 % dans les deux chambres auparavant). La multiplication des scandales de corruption ont joué un rôle important dans sa chute de popularité[18].
Scissions internes
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Affaires judiciaires
En dépit des efforts de « régénération » qu'entendait soutenir le PRI après son passage dans l'opposition, entre 2000 et 2012, une série de scandales éclabousse l’administration du président Peña Nieto[19].
En , l’ex-gouverneur de Veracruz Javier Duarte, autrefois désigné comme l'incarnation de cette régénération, est arrêté au Guatemala après six mois de fuite accusé d'avoir détourné des centaines de millions de dollars par l'intermédiaire d’entreprises fantômes qui bénéficiaient de contrats publics. L'accusation éprouve des difficultés a réunir des preuves opposables devant un tribunal[20],[21].
L'ex-gouverneur de l'État de Chihuahua, César Duarte Jáquez, est en cavale depuis [19] ; quant au gouverneur de Quintana Roo, Roberto Borge Angulo, il est également inculpé pour corruption en juin 2017 après avoir été capturé au Panama.
L'ex-gouverneur de l'État de TamaulipasTomás Yarrington(es) (qui était en fuite depuis 2012) a été capturé le à Florence et emprisonné au Mexique, puis extradé aux États-Unis le , faisant l'objet d'accusations de corruption, d'extorsion, de fraudes, de blanchiment et de liens avec le crime organisé (son procès est prévu pour 2020 et devrait se tenir à Brownsville).
Mercedes del Carmen Guillén Vicente(es), et qui fut secrétaire générale du gouvernement du Tamaulipas (no 2 de l'État) durant la gouvernance de Yarrington, puis procureure générale de cet État, a fait l'objet de sanctions par le pouvoir judiciaire fédéral le pour obstruction à la justice dans les affaires concernant l'ex-gouverneur de l'État du ChiapasJuan Sabines Guerrero et celles concernant l'ex procureur général de la PGR(es)Jesús Murillo Karam(es), alors qu'elle occupait le poste de présidente de la commission fédérale de gouvernance[22],[23].
Le cartel dirigé par le narcotrafiquant Joaquín Guzmán aurait versé des pots-de-vin à tous les échelons gouvernementaux sous le PRI, dont 100 millions de dollars au président Pena Nieto[18].
Idéologie
Le PRI se présente dans sa déclaration de principes comme un parti « nationaliste, démocratique et populaire »[24].
↑(en) David J. Samuels et Matthew S. Shugart, Presidents, Parties, and Prime Ministers : How the Separation of Powers Affects Party Organization and Behavior, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 141.
↑Renaud Lambert, « Au Mexique, la tentation de l’espoir », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) David J. Samuels et Matthew S. Shugart, Presidents, Parties, and Prime Ministers : How the Separation of Powers Affects Party Organization and Behavior, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 141.
↑(es) Lic. Armando Vázquez, Breve Historia y Hechos del Partido Revolucionario Institucional-Archivo confidencial, Hermosillo, Sonora, Editorial J. Costilla SA de CV, .
↑Henry B. Parkes (préf. Jacques Soustelle), Histoire du Mexique, Paris, Payot, , 429 p. (ISBN2-228-12790-6).
↑(es) Lorenzo Meyer, Historia de la Revolución Mexicana, vol. 13 : Los conflictos sociales y los gobiernos del Maximato (1928-1934), México D.F., El Colegio de México, , 335 p. (ISBN968-12-0084-5).