PantherinaePantherinae
Six panthérinés illustrés par Richard Lydekker. De gauche à droite et de haut en bas : jaguar, léopard, lion, tigre, once et panthère nébuleuse. Genres de rang inférieur Les panthérinés (Pantherinae) constituent la sous-famille de félidés (Felidae) que l'on nomme couramment les grands félins. Cette sous-famille comprend deux à trois genres et réunit sept espèces actuelles de félins : la Panthère nébuleuse, Neofelis diardi[Note 1], le lion, le léopard, l'once, le jaguar et le tigre. Les panthérinés sont des félins de moyenne à grande taille. Historiquement constitué à partir de caractéristiques morphologiques et comportementales, les panthérinés matérialisent la lignée de la panthère, la première branche évolutive des félins ayant divergé de l'ancêtre commun. Les panthérinés se sont répandus depuis l'Asie vers l'Afrique, l'Europe puis l'Amérique. Leur histoire évolutive est marquée par l'extinction de diverses espèces, comme le lion américain (Panthera atrox) ou le Jaguar européen (Panthera gombaszoegensis) sans raison bien définie il y a 12 000 ans. Autrefois largement répandus sur les quatre continents et s'adaptant à de nombreux biotopes allant de la savane africaine aux montagnes de l'Himalaya, les populations des grands félins ont décliné notamment en raison d'une chasse excessive et de la perte de leur habitat. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe les différentes espèces de panthérinés de « quasi menacée » à « en danger » d'extinction. Caractères communs aux panthérinésComportementAu niveau postural, les panthérinés étirent leur queue derrière eux et gardent les pattes antérieures à l'avant du corps lorsqu'ils se couchent tandis que les petits félins enroulent leur queue autour de leur corps et replient leur pattes sous le corps[1]. Structure crânienneLes félins de la sous-famille Pantherinae possèdent un ligament de l’os hyoïde partiellement ou non ossifié, ce qui leur permettrait de rugir mais pas de ronronner[2]. La capacité de rugir grâce à un os hyoïde peu ou pas ossifié est l’hypothèse historique ayant permis de classer les différentes espèces de félins par Owen puis Pocock en 1916 : il existait les félins « rugissants » (donc non-ronronnant) de la sous-famille des panthérinés et les « non-rugissants » (donc ronronnant) de la sous-famille des félinés[3]. Toutefois, la Panthère nébuleuse et Neofelis diardi présentent un os hyoïde totalement ossifié, et cette particularité anatomique ne peut à présent être reliée qu'au genre Panthera[4]. Taxonomie et évolutionPhylogenèseLa phylogénie s'est longtemps basée sur l'étude des fossiles et de la morphologie d'un animal afin de préciser l'apparition et l'évolution d'une espèce. La phylogénie moderne s'appuie essentiellement sur les analyses génétiques en raison du nombre peu important de fossiles de félins. Des travaux effectués sur l'ADN en 2006, effectués sur les chromosomes sexuels et l'ADN mitochondrial de toutes les espèces de félins, conjugués à des recherches paléontologiques, ont révélé que le dernier ancêtre commun des espèces actuelles est un animal que l'on peut placer dans le genre Pseudaelurus et qui vivait sur le continent asiatique il y a environ 10,8 millions d'années[5], date à laquelle les lignées des panthérinés et des félinés divergent. Les genres Neofelis et Panthera auraient ensuite divergé à la fin du Miocène il y a environ 6,4 millions d'années. Le plus vieux panthérinés connu est Panthera blytheae dont on a découvert le fossile en 2010 sur les hauts-plateaux du Tibet. Il daterait de 4,1 à 5,9 millions d'années, or les scientifiques le rapprochent de Panthera uncia ce qui est en contradiction avec l'étude de 2006 qui datait le dernier ancêtre commun des espèces actuelles du genre Panthera à environ 3,7 millions d'années, remettant ainsi en cause la précision de toutes ces datations[6]. La lignée des panthères se répand sur tout le globe en profitant des différentes périodes de glaciations durant lesquelles la baisse du niveau des océans permet l'apparition de la Béringie entre l'Asie et l'Amérique. Les précurseurs du jaguar et du lion conquièrent l'Amérique du Nord à la fin du Pliocène, il y a trois à quatre millions d'années. Il y a deux à trois millions d'années, le niveau des océans baisse à nouveau : l'isthme de Panama émerge et permet aux félins, et notamment au jaguar, d'atteindre l'Amérique du Sud[Note 2],[5]. Le tigre est apparu bien avant le jaguar et le léopard, et est étroitement apparenté à la panthère des neiges : tigre et panthère des neiges auraient divergé il y a deux millions d'années[7]. Il y a 73 000 ans, le tigre frôla l'extinction en raison des éruptions du volcan Toba à Sumatra. Par la suite, l'histoire évolutive des panthérinés est bouleversée par les extinctions du Pléistocène : il y a 12 000 ans, après la dernière ère glaciaire, le dégel s'accompagne d'un cataclysme non encore élucidé qui fait disparaître de nombreuses espèces de mammifères, touchant tout particulièrement l'Amérique du Nord. Le Lion américain (Panthera (spelaea) atrox) et le Jaguar européen (Panthera gombaszoegensis) disparaissent durant cette période. Le jaguar a probablement survécu parce qu'il était bien implanté en Amérique du Sud : la dernière vague d'expansion de ce félin date d'il y a 8 000 à 10 000 ans lorsque les populations se sont à nouveau répandue vers le nord[5]. Systématique des espèces actuellesClassification classiqueLa classification classique range la sous-famille des Pantherinae, qui contient historiquement tous les félins qui rugissent, dans la famille des Felidae[8],[4]. Classification phylogénétiqueLa sous-famille des Pantherinae compte 2 genres et 7 espèces[9].Arbre phylogénétique de la sous-famille Pantherinae[5] :
Genre et espècesLa sous-famille des panthérinés contient deux à trois genres : Neofelis, Panthera et Uncia. Le genre Uncia est considérée comme synonyme de Panthera par de nombreux auteurs[8],[4]. Dans les années 1980 à 1990, Neofelis a pu être considéré comme un sous-genre des Panthera[4] ou encore inclure d'autres félins comme le tigre (Panthera tigris) (basé sur la proximité du répertoire vocal de ces deux félins[10]) ou le Chat marbré (Pardofelis marmorata) (basé sur la ressemblance du pelage de ces deux félins)[4]. Notes et référencesNotes
Références
AnnexesArticles connexesLiens externes
Bibliographie
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