Hemme adem zatidinla erkin, izzet-hörmet we hoquqta babbarawer bolup tughulghan. Ular eqilghe we wijdangha ige hemde bir-birige qërindashliq munasiwitige xas roh bilen mu’amile qilishi kërek.
L'ouïghour a d'abord été écrit dans un alphabet dérivé du sogdien. À partir de l'an 1000, des textes ouïghours en alphabet arabe apparaissent, à la suite de la conversion des Ouïghours à l'islam. En 1956, l'alphabet cyrillique est adopté, mais, dès 1959, on l'abandonne pour l'alphabet latin. En 1981, les autorités chinoises décident du retour à l'écriture arabe pour satisfaire les revendications des élites musulmanes ouïghoures[4].
Écritures sogdienne, ouïghour et Orkhon
On retrouve sur les pièces de monnaie de l'époque de Boquq qaghan (règne 795-808) du khanat ouïghour (744-848, à peu près l'actuelle Mongolie), son nom en écriture sogdienne[5]. L'alphabet de l'Orkhon était généralement plus spécifiquement utilisée pour les pétroglyphes des différentes langues turques, bien qu'utilisé parfois en début de texte manuscrit, à l'instar de la capitale romaine[6]. L'alphabet sogdien a été adaptée à la langue turque des Ouïghour, et a probablement existé en même temps que l'alphabet ouïghour. La cour de Chine, a notamment envoyé au khagans türk, au milieu du VIe siècle, des textes bouddhiques sur papier, écrits en alphabet sogdien[7].
L'écriture mongole a été adaptée de l'alphabet ouïghour, par Tata Tonga, à la demande et sous le règne de Gengis Khan, elle a ensuite été modifiée pour écrire le mandchou, et différentes langues toungouses, comme le Xibe. Ces écritures sont toujours utilisées en Chine de nos jours (ouvrages, vidéogrammes, panneaux, billets de banque, etc.), principalement en région autonome de Mongolie-Intérieure et quelques régions avoisinantes.
L'UKY (« Uyghur Kompyutér Yéziqi » ou écriture latine ouïghoure), créé par un comité d'utilisateurs, d'informaticiens et de linguistes en 2001 comme forme unique de romanisation dans le contexte informatique, utilise l'alphabet latin avec la valeur des lettres la plus commune dans la communauté internationale et en limitant au maximum le recours à des signes diacritiques. Il vise ainsi à résoudre les problèmes d'entrée du ouïghour écrit dans les alphabets actuellement en usage (arabo-persan, pinyin, cyrillique ou même turc) sans pour autant ajouter la difficulté d'apprentissage d'un système de transcription trop complexe. Il faut préciser ici que jusqu'à l'apparition du UKY, les Ouïghours se trouvaient contraints d'avoir recours au chinois ou de créer leurs propres transcriptions, souvent peu systématiques, pour utiliser l'ordinateur ou communiquer sur le web. Ainsi, la lettre x représentait le plus souvent le son [ʃ] (fr. ch), et la lettre q pouvait transcrire tantôt le son [q] (consonne uvulaire), tantôt le son [tʃ] (fr. tch)[8].
Les autorités du Xinjiang ont décidé de permettre l'utilisation du UKY à titre expérimental, ce qui lui a permis de prendre un essor rapide. Aujourd'hui, certains sites Internet ouïghours et quelques livres ouïghours en ligne utilisent cette transcription. Il existe plusieurs logiciels pour convertir entre l'UKY, le cyrillique ouïghour et l'écriture arabo-persane.
L'introduction de l'UKY ne vise pas à mettre fin à l'existence de l'écriture arabo-persane. En effet, il existe de plus en plus de programmes informatiques en écriture arabo-persane mais les réalités socioéconomiques des régions ouïghoures se combinent aux difficultés techniques pour en limiter la portée.
Les Ouïghours constituent aujourd'hui la plus importante (officiellement, près de 25 millions)[3] des minorités nationales reconnues de la région autonome ouïghoure du Xinjiang (« nouveau territoire ») de Chine, que les Ouïghours appellent le Turkestan oriental. Les Ouïghours, peuple de langue turque dont le nom signifierait « alliance, unité », habitent traditionnellement en Asie centrale, dans les oasis du Taklamakan, les bassins de Turfan et de la Dzoungarie et dans une partie du Ferghana. L'Empire ouïghour de Mongolie et les royaumes qui lui ont succédé en Asie centrale (Abdushükür Muhemmetimin, 2002) ont connu une brillante civilisation, jusqu'à leur absorption dans l'Empire mongol au XIIIe siècle. Au cours de cette histoire, les Ouïghours ont adopté le chamanisme, le manichéisme, le bouddhisme et le nestorianisme pour finalement se convertir à l'islam sunnite à partir du moment où les conquérants arabes battirent les Chinois en 751, ouvrant la voie à l'islamisation de l'Asie centrale. Sous l'influence de ces religions, les Ouïghours ont utilisé successivement et parfois de manière concurrentielle un grand nombre de systèmes d'écriture (turco-runique, brahmi, tokharien, sogdien) avant de développer sur la base de l'un des alphabets sogdiens leur propre système graphique, appelé depuis écriture ouïghoure ancienne. L'arrivée de l'islam et l'absorption des régions de peuplement ouïghour dans l'empire turco-mongol musulman des descendants de Gengis Khan (empire Djaghataï) ont amené le remplacement progressif de cette écriture par un alphabet arabo-persan, mais elle est passée aux Mongols puis aux Mandchous.
Aujourd'hui, les Ouïghours de la Région autonome ouïghoure de Chine, après vingt ans de romanisation sur base d'un système inspiré du pinyin chinois, utilisent de nouveau l'alphabet arabo-persan (dorénavant « écriture ouïghoure »), mais sous une forme modifiée. La dernière réforme d'alphabet ouïghour a été réalisée en 1983. Aujourd'hui, l'arabe modifié est l'écriture officielle de la région autonome ouïghoure de Chine, qui se compose de vingt-quatre consonnes et huit voyelles. Elle comporte vingt-sept lettres arabes modifiées et cinq lettres d'origine persane[1].
Les dialectes recensés sont l'ouïghour central, le hotan (ou hetian), parlé à Khotan et le lop (ou luobu).
Phonologie
La structure syllabique peut être CV, CVC ou CVCC. L'ouïgour et les autres langues turques ne sont pas des langues tonales.
Grammaire
L'ouïghour est une langue SOV, elle emploie des postpositions, les compléments d'un nom se trouvent avant celui-ci. Les mots interrogatifs se trouvent en début de phrase. Il s'y trouve des préfixes et des suffixes. Les noms peuvent se trouver sous 8 cas différents, indiqués par des suffixes. Les verbes portent le nombre, la personne et l'un des 3 degrés de respect.
Vocabulaire
La majeure partie du vocabulaire ouïghour est hérité du proto-turc, et trouve des cognats dans les autres langues turques. Par ailleurs, à l'instar de l'ouzbek, l'ouïghour a intégré de nombreux mots du persan (famille indo-européenne) — mots eux-mêmes empruntés, dans certains cas, à l'arabe (groupe sémitique).
Enfin, de nombreux mots modernes se sont introduits en ouïghour via le russe.
Exemples
sens
mot ouïghour
turc de Turquie
persan (farsi)
beaucoup
köp, jiq
çok
nuit
keche
gece
šab
jour
kün
gün
ruz
eau
su
su
âb
manger
yimek
yemek
xordan
boire
ichmek
içmek
nušidan
ciel
asman
gökyüzü
asman
feu
ot
ateş
âtâš
terre
zimin
zemin
zamin
petit
kichik
küçük
kučak
homme
adem
adam
adam/mard
femme
ayal (xotun)
kadın
zan
Notes et références
↑ a et b(fr) Recherches sur le traitement informatique d'une langue turcique agglutinante : le ouïghour (Waris A. Janbaz 2004-2009)
(en) Henry G. Schwarz, « Uigur », dans The minorities of northern China: a survey, Western Washington University, coll. « Studies on East Asia » (no 17), (ISBN0-914584-17-0, présentation en ligne)
(en) Henry G. Schwarz, An Uyghur-English dictionary, Western Washington University, coll. « East Asia Research Aids & Translations » (no 3), (ISBN0-914584-89-8, présentation en ligne)
François Thierry, « Les monnaies de Boquq Qaghan des ouïgours (795-808) », Turcica, Leuven, Peeters, Association pour le Développement des Etudes Turques.; Université Marc Bloch, Strasbourg, vol. 30, no 0, , p. 263-278 (ISSN0082-6847, DOI10.2143/turc.30.0.2004301)