Oppidum de La Chaussée-Tirancourt
L'oppidum de La Chaussée-Tirancourt est un site fortifié de la fin de l'âge du fer et de la guerre des Gaules, situé sur le territoire de la commune de La Chaussée-Tirancourt, dans le département de la Somme, à une douzaine de kilomètres à l'ouest d'Amiens. Il porte localement le nom de « camp César », et est situé à proximité de l' archéosite de Samara. HistoriqueDepuis le début du XVIIIe siècle, les érudits se sont intéressés aux collines fortifiées de la vallée de la Somme sans réaliser de fouilles. Ces sites ont la particularité de présenter plusieurs points communs :
Des fouilles ont été effectuées au XIXe siècle en 1822 et 1891. Au XXe siècle, le site est de nouveau étudié. En 1962, Roger Agache, précurseur de l'archéologie aérienne en France, découvre lors de prospections un second rempart arasé à l'intérieur de l'oppidum, présentant un schéma jusque là inconnu, et découvre également à l'extérieur du camp une série d'enclos délimités par des fossés. De 1983 à 1991, des sondages permettent de réaliser une coupe du rempart principal, d'étudier la porte principale et le rempart intérieur[2]. Des sondages géophysiques menés en 2014 montrent des anomalies antérieures à l'occupation romaine. Des fouilles effectuées en 2015 sur le fossé intérieur remettent en cause les interprétations de 1989. Le rempart intérieur révèle la présence d'un murus gallicus, antérieur à l'arrivée des Romains. De plus, ce mur d'enceinte gaulois s’appuie sur une enceinte datant du Néolithique (environ 5000 à ). CaractéristiquesEn majorité, les oppidums sont situés sur des hauteurs et bénéficient d'un relief naturellement défensif. Les Gaulois comme d'autres peuples, choisissaient des collines faciles à défendre, protégées sur une bonne partie de leur pourtour par de forts abrupts naturels. C'est le cas de La Chaussée-Tirancourt, de Bracquemont près de Dieppe et d'Incheville sur la Bresle, de Pommiers (Aisne) qui sont des sites défensifs de confluence en « éperon barré », reliés au reste du plateau par un espace puissamment fortifié grâce au creusement d'un fossé, parfois deux, et l'édification d'une levée de terre. Le bassin de la Somme est ainsi riche en collines fortifiées, d'est en ouest en suivant le cours du fleuve côtier : Méricourt-sur-Somme, Chipilly, La Chaussée-Tirancourt, L'Étoile, Liercourt-Érondelle et Mareuil-Caubert. Dans le Nord de la France, la quasi-totalité des sites archéologiques ont été nivelés par l’agriculture, sauf dans de rares cas où le relief subsiste comme au « camp César » de La Chaussée-Tirancourt. ![]() L'oppidum de La Chaussée-Tirancourt occupe une surface de trente-cinq hectares entre vallée de la Somme, le vallon de l'Acon et le « fossé Sarrazin », creusé par l'homme. L'espace ainsi enclos, d'une surface de plus de vingt hectares, pouvait contenir plusieurs milliers d'hommes avec les bagages et troupeaux. Du sommet de l'oppidum, on a une vue remarquable sur le plateau, le parc de Samara, les marais et les villages de la vallée de la Somme et la ville d'Amiens. La porte d'entrée de l'oppidum était située au milieu du rempart, précisément là où passe le chemin actuel. L'oppidum de La Chaussée-Tirancourt est de type « éperon barré », relié au reste du plateau par un espace puissamment fortifiée grâce au creusement, en arc de cercle, dans la craie, d'un fossé — le « fossé Sarrazin » — sur une longueur de 457 m et une largeur de 12 m et l'édification d'une levée de terre de 27 m d'épaisseur à la base[2]. Les fouilles archéologiques des années 1980 ont permis de mettre au jour :
InterprétationLe site de La Chaussée-Tirancourt a bénéficié d’une étude d’envergure, avec onze campagnes de fouilles effectuées successivement lors de l’aménagement du parc de Samara. Elles ont donné lieu à des interprétations divergentes :
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
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