Odon Vallet est fils de Jean Vallet, dirigeant de la compagnie d’assurances GPA-Athéna, et d'une infirmière, née Aubin de Blanpré. Son père décède en 1954 d'un accident de voiture, laissant à sa veuve et à ses deux fils, Odon et Jean-Daniel, un portefeuille de 5 % d'actions. En 1989, lors du rachat de la société par Generali, la vente de ces titres rapporte 320 millionsfrancs (soit 78 millions d'euros de 2020[2]). Cet argent est ensuite légué à une fondation en 1999, la « Fondation Vallet », dont les fonds sont cogérés par la Fondation de France[3],[4],[5].
En 1985, il obtient deux doctorats : en droit et en science des religions.
Parcours professoral
Odon Vallet devient, dès sa sortie de l'ENA, maître de conférences à l'IEP de Paris. Il enseigne notamment au sein de la classe préparatoire aux concours de la haute fonction publique, et prépare les étudiants au grand oral de l'ENA. Il conserve ses fonctions jusqu'en 1989[6].
Entre 1976 et 1977, Odon Vallet est administrateur du Groupe des populaires d'assurances, puis d'Athéna entre 1977 et 1989. Il dirige Eurassur, une institution de courtage en assurance, de 1990 à 2002. Il est administrateur (entre 1995 et 2003) puis vice-président (1998-2003) de la banque Eurofin.
Il dirige les éditions Gallimard Jeunesse entre 1998 et 2002, puis Madrigall entre 1999 et 2006. Il est également administrateur de la société des lecteurs du journal Le Monde depuis 2002.
En 1999, il crée la « Fondation Vallet »
Il a été contributeur à la revue homophile Arcadie[7].
Dans les années 2000, il est souvent invité de l'émission C dans l'air au côté d'Yves Calvi, où il s'exprime sur différents sujets d'actualité.
Fondation Vallet
Estimant que ses ressources d'enseignant et d'écrivain couvrent largement ses besoins, Odon Vallet crée en 1999, avec son frère Jean-Daniel, la « Fondation Vallet »[8],[9]. Placée sous l'égide de la Fondation de France, elle remet des bourses d'études[1] aux étudiants brillants mais défavorisés de Paris, du Bénin et du Vietnam[10],[11]. Ainsi, elle attribue chaque année 300 bourses à des élèves de lycées ou d'écoles d'art publics de l'académie de Paris, 2 250 bourses à des élèves et étudiants vietnamiens et 1 050 bourses à des élèves béninois. En 25 ans, elle a remis 74 000 bourses. Elle serait la plus généreuse d'Europe en la matière[12]. Au Bénin, elle a créé 9 bibliothèques accueillant plus de 7 000 lecteurs par jour et 4 laboratoires de langues (anglais, allemand, espagnol et Fongbé) recevant quotidiennement plus de 1 000 élèves.
Odon Vallet a déclaré : « Je possède de quoi vivre. J’ai décidé, en hommage à mon père, de redistribuer cet argent dans un domaine que je connais bien : l’éducation[13]. ». En effet, « avant de faire fortune dans les assurances, mon père, qui était fils d'ouvrier, a connu de gros problèmes pour mener à bien ses études. C'est pourquoi j'ai souhaité, grâce à son argent, aider des jeunes qui vivent les mêmes difficultés. J'ai également choisi cette cause parce que je suis enseignant », précise-t-il. « Je connais les soucis de certains élèves qui ne savent pas toujours où et comment trouver de l'aide, d'autant que les professeurs ne s'intéressent pas forcément à leur situation personnelle. »
En 2006, Odon Vallet est désigné par le journal Capital comme l'un des Français les plus généreux, méritant à ce titre la « médaille de l'altruisme ».
En 2009, en récompense de l'action de sa fondation, il reçoit le prix BNP Paribas « pour la philanthropie individuelle » (catégorie « Grand Prix »)[14].
Citations
« Mon père, fils d'ouvriers, gardait les chèvres à 12 ans et je défends une conception de l'école publique où les seuls critères sont intellectuels et où le porte-monnaie ne compte pas[12]. »
Il a qualifié le pape Benoît XVI de « brillant réactionnaire »[15].
« Moi si j'avais 18 ans dans le nord du Nigéria, peut-être que je serais à Boko Haram »[16].
« L'« ordi » et le bouquin se complètent : on demande au premier l'information et au second la réflexion. Taper Google et tourner les pages vont de pair ; quand Internet vous renseigne, le manuel vous instruit. (…) Bill Gates n'a pas tué Gutenberg si l'on sait marier nouvelles et anciennes technologies[17]. »