Alshat est le nom propre aujourd’hui approuvé pour Nu Carpricorni / ν Cap par l’Union astronomique internationale (UAI). En 2016, l'UAI a organisé un groupe de travail sur les noms d'étoiles[4] afin de répertorier et de normaliser les noms propres pour les étoiles. Le groupe de travail a décidé d'attribuer des noms propres aux étoiles individuelles plutôt qu'aux systèmes entiers[5]. Il a approuvé le nom Alshat pour la composante Nu Capricorni A le 30 juin 2017 et il figure désormais dans la liste des noms d'étoiles approuvés par l'UAI[6].
Le nom Alshat vient du ciel traditionnel arabe où الشاة al-Šāt est « la Brebis », que la tradition a voulu voir comme l’animal égorgé par الذابح « le Sacrificateur », probable épithète divine antique[7] liée à l’istisqā’, soit une cérémonie d’imploration de la pluie devenue, dans le cadre islamique, une demande faite à Allāh. Certains auteurs, comme c’est le cas d’ᶜAbd al-Raḥmān al-Sūfī al-Ṣūfī (964), considèrent cette partie étoile comme faisant partie de la XXe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », nommée سعد الذابح Saᶜd al-Ḏābiḥ, « la Propice du Sacrificateur », qui s’applique, dans le ciel arabe traditionnel, au couple αβ Cap[8].
Christian Ludwig Ideler (1806) donne, dans don édition du traité d'al-Qazwīnī (XIIIe s.) [9], la transcription El-Schâ, reprise sous la forme Al Shat par Richard Allen (1899)[10], d’où elle prise comme nom propre dans des catalogues du XXe siècle. C’est le cas de celui de Mansur Hanna Judak (1950)[11], ou de celui de Jack W. Rhoads (1971)[12].
↑ (fr)Roland Laffitte, « Des étoiles et des dieux », in Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 35-43.
↑ (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 191.
↑ (ar/de) Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, pp. 198-199
↑ (en) Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 142.
↑ (ar/en) Manṣūr Ḥannā Ǧurdāq / Mansur Hanna JUrdak, Al-Qamūs al-falakī / Astronomical Dictionary, Beyrouth : American Mission Press, 1950, s.v..