Nicolaï Greschny nait en 1912 à Réval, dans le Gouvernement d'Estonie qui fait alors partie de l'empire russe. Il est issu d'une famille de peintre d'icônes[2] qui doit fuir la Russie où les Bolchevickspersécutent les chrétiens et émigre en Silésie en 1917, alors qu'il n'a que cinq ans. Son père est diacre, d'origine russe ; sa mère est allemande, d'un père allemand et d'une mère française. Nicolaï, qui peint sa première fresque à l'âge de sept ans (une locomotive), commence sa formation de peintre sous l'égide de son père, en s'appuyant sur les canons et les recettes de son Podlinnik. Il fait ses études à Wrocław, au Collège des Jésuites, où il obtient l'Abitur et prépare son admission au Russicum de Rome[3].
À vingt ans, Nicolaï part étudier à l'école des beaux-arts de Berlin. En janvier 1933, Hitler devient Chancelier du Reich, fonction qu'il cumule avec celle de président du Reich après le plébiscite du 19 août 1934. Il met alors en œuvre la Gleichschaltung et impose un pouvoir total sur l'Allemagne et entreprend de subvertir le catholicisme[4] en s'en prenant notamment aux groupements et aux organisations de jeunes catholiques[5]. Fuyant le nazisme, Nicolaï devient stagiaire au musée de Nysa en Pologne avant de partir pour Vienne où il continue de se perfectionner en peinture et en théologie. Avec l'annexion de l'Autriche par le troisième Reich en mars 1938, Nicolaï quitte Vienne pour Venise, puis Rome, d'où il repart finalement pour sa ville natale qui a été renommée Tallinn en décembre 1918 ; il continue de peindre des icônes pour gagner sa vie. Il s'installe ensuite en Belgique en 1938, il y reste deux ans pour étudier la théologie à l'université de Louvain[6].
En 1940, l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes oblige Nicolaï à fuir vers la France. Il est arrêté à Orléans avant d'être envoyé au camp de Saint-Cyprien[7]. Il s'évade au bout de deux mois et rejoint Toulouse pour y reprendre ses études de théologie à l'Institut Catholique. Il peint une première fresque à la chapelle de Lagarde, aujourd'hui détruite. L'arrivée des Allemands, en novembre 1942, le pousse à partir à Albi où il va terminer ses études de théologie au Grand Séminaire[6].
En 1949, il achète le hameau en ruine de la Maurinié pour quarante mille francs, somme qu'il emprunte à des amis faute d'avoir le moindre sou vaillant. Il entreprend sa restauration et commence à y construire une chapelle en 1951, avec l'accord de l'archevêque d'Albi. Le chœur et la nef sont achevés en 1953[8],[9]. Dans le même temps, il entreprend de réaliser des fresques dans la Haute-Garonne, l'Aveyron, Puy-de-Dôme, Haute-Savoie, Tarn, etc. Il se marie en 1957 et aura deux enfants.
Vers 1970, il commence à organiser des stages de formation artistique où il enseigne les techniques de peinture traditionnelle (Icône, Tempera, Fresque, Caséine, etc.)[10].
Nicolaï Greschny a peint de très nombreuses icônes et plus de 100 fresques, principalement sur les murs d'églises situées dans le Sud et le Sud-Ouest de la France[11]. À son décès, le 24 avril 1985, il est enterré dans sa chapelle de la Maurinié.
1934: Alors qu'il réside en Allemagne, Nicolas Greschny doit fuir vers Vienne en Autriche, persécuté cette fois-ci par les nazis, puis il gagnera la Tchécoslovaquie au moment de l'Anschluss.
1939: Nicolas Greschny est au Danemark d'où il rejoint la Norvège, puis l'Angleterre en 1940.
1940: Nicolas étudie la théologie à l'université de Louvain en Belgique. Rattrapé par la guerre, il est encore en fuite, en France, où il sera arrêté, puis interné au camp d'Argelès-sur-Mer.
1940-1942 : caché chez les Jésuites de Toulouse, Nicolaï passe sa licence de théologie.
Après 1945 : Le vicaire général d'Albi, Gilbert Assémat, l'encourage et lui ouvre de nombreuses paroisses des environs.
1948 : en parcourant la région albigeoise à vélo, il découvre à Marsal un tas de ruines et de ronces, la ferme de la Maurinié qu'il a acheté en 1949. Il y a construit sa chapelle selon les canons de l'art roman[12].
1985 : Il meurt dans son hameau de la Maurinié et repose dans la chapelle qu'il y a construite[13].
Œuvres
Liste des œuvres[14] réalisées dans des chapelles, églises et autres bâtiments, classées ici par départements. Les quatre départements Haute-Garonne, Tarn, Aveyron et Hérault qui en comprennent un plus grand nombre sont présentés dans une section particulière.
800 m2 de fresques réalisées en 1956, par un hiver si froid que le mortier gelait… Il s’agit selon Greschny d’une de ses œuvres les plus réussies car il a pu s’y exprimer pleinement et librement.
Gilbert Assémat, Un Peintre d'icônes Nicolai Greschny, Nouan-le-Fuzelier, 1990, (ISBN978-2-90548063-7)
Gilbert Assémat, Les fresques de Nicolaï Greschny, Nouan-le-Fuzelier, Editions du Lion de Juda, , 222 p. (ISBN978-2-84024024-2)
Thierry Allrd, « Les fresques byzantines de Nicolaï Greschny en Charente-Maritime », dans Le Festin, été 2018, no 106, p. 64-69
Gilbert Assémat, Pierre Bertrand, Michaël et Claire Greschny, Hiéromoine Jean, Michel Paillé, Yves Rouquette et René Rouquier, Nicolaï Greschny, Des fresques aux icônes, Valence d'Albigeois, Vent Terral, , 156 p. (ISBN978-2-85927-125-1, lire en ligne)
René Rouquier, Revue du Tarn, Albi, Archives départementales, coll. « La revue du Tarn / 3 » (no 31), (lire en ligne), p. 370-374
Vidéos
[vidéo] Nicolas Greschny, les couleurs de la foi, de Vladimir Kozlov, sur un scénario de Vladimir Kozlov, de coproduction À ProPos / CFRT, 2012-2013 - [vidéo] « Disponible », sur YouTube