Les mâles mesurent de 3 à 5 mm et les femelles de 7 à 11,5 mm[5].
L'abdomen va en s'élargissant vers l'arrière, et reste plus ou moins arrondi postérieurement. Chez la femelle le céphalothorax est blanc ou jaune avec une large bande brun-jaune de chaque côté et l'abdomen blanc, jaune ou vert très pâle avec de façon inconstante dans la moitié antérieure deux bandes longitudinales rouges. Par homochromie, la couleur de la femelle peut varier entre le jaune et le blanc, voire vert pâle, suivant la fleur sur laquelle elle chasse.
Chez le mâle le céphalothorax est brun-rouge ou noir avec une large bande jaunâtre dans la partie céphalique et l'abdomen blanc mat, orné de deux lignes parallèles bordées de noir[6].
Les deux premières paires de pattes sont plus longues ; elles marchent sur le côté comme les crabes[7].
L'homochromie adaptative est connue chez les araignées dans deux cas : les Misumena et les Thomisus[6]. Le changement de couleur est rendu possible en 24 heures par la sécrétion d'un pigment liquide jaune composé de kynurénine et de 3-hydroxykynurenine dans les couches de cellules extérieures du corps[8]. Lorsque l'araignée est sur un fond blanc, ce pigment est transporté dans les couches profondes laissant apparaître les glandes de guanine blanche[9].
Si l'araignée séjourne longuement sur une plante blanche, le pigment jaune est souvent excrété. Pour repasser au jaune, il faudra donc que l'araignée prenne le temps de sécréter à nouveau ce pigment[10].
Éthologie
Les adultes sont visibles de mai à juillet.
Les mâles, beaucoup plus petits que les femelles, parcourent les fleurs à la recherche de femelles et sont souvent vus avec une ou plusieurs pattes en moins, probablement du fait d'attaques de prédateurs ou d'autres mâles en compétition. Quand un mâle trouve une femelle, il grimpe sur son céphalothorax à la recherche de son orifice sexuel, où il insère son pédipalpe pour l'inséminer.
Les juvéniles atteignent une taille de 5 mm à la fin de l'automne et hivernent sur le sol. Ils muent une dernière fois au mois de mai de l'année suivante.
Misumena vatia se tient tapie sur les fleurs pour se précipiter sur les proies. Elle est fréquemment associée au Solidago qui lui sert de support à la chasse à l'affût, et qui a l'avantage d'attirer beaucoup d'insectes[11].
Clerck, 1757 Svenska spindlar, uti sina hufvud-slågter indelte samt under några och sextio särskildte arter beskrefne och med illuminerade figurer uplyste. Stockholmiae, p. 1-154.
↑Meyer, 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
↑ Nom vernaculaire en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
↑J.Felix / J. Toman / K. Hisek, Guide du promeneur dans la nature, Paris, Éditions du Club FRANCE-LOISIRS S.A.R.L., , 422 p. (ISBN2-72-42-1461-7), p. 206
↑ a et bHubert, 1979 : Les araignées : généralités, araignées de France et des pays limitrophes. éditions Boubée, p. 1-270.
↑Chinery, 2012 : Insectes de France et d'Europe occidentale. Guide nature, Flammarion, p. 1-320.
↑Oxford & Gillespie, 1998 : Evolution and Ecology of Spider Coloration. Annual Review of Entomology, vol. 43, p. 619-643.
↑Insausti & Casas, 2008 : The functional morphology of color changing in a spider: development of ommochrome pigment granules. Journal of Experimental Biology, vol. 211, no 5, p. 780-789.
↑Exposition co-produite par l’Espace des sciences de Rennes et le Muséum National d’Histoire Naturelle, Au fil des araignées, dossier pédagogique, p. 47
↑Morse, 2007 : Predator upon a flower : life history and fitness in a crab spider. Harvard University Press, p. 1-377.
↑Clerck, 1757 Svenska spindlar, uti sina hufvud-slågter indelte samt under några och sextio särskildte arter beskrefne och med illuminerade figurer uplyste. Stockholmiae, p. 1-154.