Maurice Gleize (résistant)Maurice Gleize
Maurice Joseph Louis Gleize, né à Nîmes le [1] et mort le à Montfermeil, est un résistant et poète français. BiographieNé en 1907[2], issu d'une famille ouvrière[3], Maurice Gleize entre en apprentissage dans une imprimerie dès l'âge de 12 ans. En 1920, âgé de treize ans[4], il se syndique à la CGT à l'occasion d'un mouvement de grève parmi les ouvriers du livre. Plus tard, il fréquente le soir l'École des beaux-arts de Nîmes, où il apprend le dessin, et le Conservatoire de musique, où il s'initie au violoncelle, qu'il pratique ensuite en orchestre. Marié, père d'un enfant, il exerce son métier d'imprimeur à Paris à partir de 1931, salarié successivement dans deux entreprises d'imprimerie. La seconde est l'imprimerie Gutenberg, dont les clients principaux sont des organisations syndicales CGT et communistes. Il est mobilisé en 1939, puis, démobilisé, il remet en marche l'imprimerie Gutenberg, dont il devient le patron. La Résistance et la déportationÀ partir d', il met ses connaissances de l'imprimerie au service de la lutte contre l'occupant allemand. Contacté en novembre de la même année par l'ancien conseiller municipal communiste de Paris Raymond Losserand, il rompt tout contact antérieur (prétextant « la peur de la répression » !) et imprime sous couvert d'éditions commerciales des tracts, des publications clandestines[5] dont L'Humanité, La Vie ouvrière et les Cahiers du communisme. En , son imprimerie, située 17 rue des Cloÿs dans le 18e arrondissement de Paris, tire le premier exemplaire de France d'abord, journal qui deviendra l'organe des Francs tireurs et partisans français (FTP). Il constitue un réseau d'entreprises qui assurent la linotypie, l'impression, le brochage éventuel, les liaisons et le transport des publications clandestines. Il adhère à ce moment-là au PCF. Il est arrêté le alors qu'il venait de recevoir commande de deux brochures, l'une dénonçant l'étoile jaune, l'autre reprenant un discours de Fernand Grenier à la BBC sur les 27 qui vont mourir (l'exécution des otages de Châteaubriant). Son réseau est démantelé. Après avoir transité dans les prisons de la Santé, de Blois, puis au camp de Compiègne, il est déporté en 1944 au camp de concentration de Neuengamme, où il fait connaissance avec l'ancien chef d'état-major des FTP, Marcel Prenant[6]. Le , il est libéré du camp de Wöbbelin où il avait été transféré. Il retrouve à Paris son atelier, mais ne reprend le travail que « peu à peu », très affaibli par sa déportation et le typhus qu'il y a contracté. Un communiste contestataire : imprimeur pour le groupe « Unir pour le socialisme »En 1945, il reprend son activité d'imprimeur et son activité militante. En 1956, son action pendant la guerre d'Algérie lui vaut la prison. Militant communiste, secoué déjà par la rupture avec Tito en 1948, il rompt avec le Parti communiste à la suite de l'affaire Marty-Tillon. Avec son « franc-parler »[7], il refuse d'avaliser les accusations portés contre les deux militants[8]. Comptant parmi les animateurs du groupe oppositionnel interne « Unir pour le socialisme », créé en [9], il ne rompt pas avec le communisme mais avec la direction du PCF. En 1960, regroupés au sein d'une Amicale, les militants de ce groupe entreprennent d'écrire une Histoire du PCF. Chaque volume est tiré à 3 000 exemplaires[10]. Le premier tome (1920-1940)[11] paraît à la fin de l'année 1960, mais c'est le tome 2 (1940-1944) qui suscite le plus d'intérêt, pour être le premier ouvrage de source interne au PCF à faire état des démarches entreprises en juin/ par des membres de la direction du parti, en vue d'une reparution des journaux L'Humanité et Ce soir, interdits de publication depuis [12]. Ce tome 2 paraît en [13], accompagné par la décision de militants d'Unir, exclus du PCF, de publier un organe public mensuel, Le Débat communiste. Maurice Gleize est membre du Comité directeur de ce mensuel de 30 à 40 pages, placé sous la direction du biologiste Marcel Prenant, et comptant dans ses rangs l'ancien « kominternien » et résistant Jean Chaintron[14]. Celui-ci en livrant ses mémoires n'oublie pas ses compagnons :
En 1964, Maurice Gleize fait publiquement partie d'un « Comité d'honneur pour la réhabilitation d'André Marty et des victimes de la calomnie », constitué de 100 militants historiques du PCF, notamment issus de la Résistance[15]. En , percevant quelques signes d'ouverture de la part de la direction du Parti communiste, il signe en compagnie d'une vingtaine de militants[16], une « Adresse à Waldeck Rochet demandant solennellement l'annulation des sanctions et exclusions du Parti, prises en l'encontre de militants injustement écartés ». Ce n'est qu'en 1998 qu'une réponse positive est apportée, pour la plupart des cas de manière posthume[17]. Maurice Gleize est en vie, et c'est à lui, « premier imprimeur de L'Humanité clandestine », que Robert Hue envoie un courrier annonçant sa réhabilitation en même temps qu'il reconnaissait dans le samizdat « Unir pour le socialisme » le bien-fondé de son action contre le stalinisme à la française. Entre-temps, après la répression qui suivit la fin du « Printemps de Prague », il avait accueilli en à son domicile de Gournay-sur-Marne une réunion de cinq personnalités de l'opposition tchécoslovaque (Eduard Goldstücker, Zdeněk Hejzlar (cs), Jiri Pelikan, Josef Pokštefl (de) et Ota Šik), qui y rédigèrent un « appel aux partis communistes » étrangers[18]. DistinctionsPour son action dans la Résistance :
HommageEn , la ville de Gournay-sur-Marne, où il s'était retiré, inaugure une « Place Maurice Gleize »[19] Œuvres
Notes et références
Sources
Liens externes
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