Maternité des Lilas
La maternité des Lilas est une maternité française qui a le statut établissement privé d’intérêt collectif. Elle est située aux Lilas dans la Seine-Saint-Denis au 12 - 14 rue du coq Français. Cette maternité fait figure de pionnière pour son rôle dans les droits des femmes[1]: l'accouchement sans douleur, la pratique d'avortements clandestins avant l’arrivée de la loi Veil, et les assauts des commandos anti-IVG jusqu’à l'adoption en 1993 de la loi Neiertz pour les rendre illégaux mais aussi pour la façon dont les accouchements sont gérés à ce jour[2],[3]. ServicesOutre les services de maternité, l’établissement est centre référent pour les interruptions volontaires de grossesse (IVG) et centre de planification familiale et d'orthogénie[4],[5]. Entre 900 et 1200 IVG y sont pratiquées chaque année[5],[6]. 1 278 femmes y accouchent en 2020[6],[7] et 15 000 consultations prennent place[4]. En 2021, 1 107 accouchements et 600 IVG ont lieu[1]. Les parturientes restent en moyenne plus longtemps dans la maternité que dans les hôpitaux publics (4,7 jours, contre 2,7)[2]. Les taux de naissance par césarienne sont plus faibles que l’hôpital voisin de Livry-Gargan[7]. Le modèle de cette maternité repose sur la présence constante de sage-femmes ce qui double le coût d'un accouchement selon l'agence régionale de santé (ARS)[1]. HistoriqueLa maternité des Lilas est fondée en 1964 par la comtesse de Charnière[8],[9] et a le statut de clinique privée[5]. L'objectif de cette création est d'introduire la méthode d'accouchement sans douleur rapportée d'URSS en France par Fernand Lamaze[5]. Cet établissement pratique des avortements clandestins avant l’entrée en vigueur de la loi Veil en 1975[2]. En 1976, la maternité des Lilas risque la fermeture à cause de sa faible rentabilité mais est sauvée par son personnel[5]. En 1977, le statut de la maternité change et elle devient un hôpital privé à but non lucratif[9]. En 1980, l’établissement devient une association à but non lucratif[9] puis un établissement privé d’intérêt collectif quelques années plus tard[10]. En 1990 le mouvement américain pro-life est à l'origine de la première attaque d’un « commando anti-IVG » qui prend place à la maternité des Lilas. Les assauts de ces commandos sont nombreux[2]. Ainsi Xavier Dor est condamné le 30 mai 1994 (1 mois de prison avec sursis et 5000 F d'amende) pour entrave à l'interruption volontaire de grossesse lors d'une intervention sur la maternité le 16 mai 1992[11],[12]. En 2014, l'Agence Régionale de Santé prévoit le déménagement de la maternité au centre hospitalier intercommunal de Montreuil. Marie-Laure Brival, cheffe de service, intervient[13]. Catherine Ringer, chanteuse des Rita Mitsuko, qui connaît cet établissement[14], s'oppose au projet. D'autres personnalités telles que Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Marie-Georges Buffet et Stéphane Troussel se mobilisent[3]. En 2022, la fermeture menace encore la maternité et une pétition pour la sauver recueille 34000 signatures[7]. Karine Viard apporte d'ailleurs son soutien[15]. Cette même année, le projet de fusion avec la clinique Vauban de Livry-Gargan est abandonné mais une fusion avec l’hôpital de Montreuil ou la maternité des Bluets est à l'étude[16]. HommageCarole Trébor réalise un documentaire Un p'tit bout d'Humanité, consacré aux sages-femmes de la maternité des Lilas qui est sélectionné au 23e Festival international du premier film d'Annonay[17] en 2006. Références
Articles connexesLiens externes
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