Fernand Lamaze

Fernand Lamaze
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Conflit

Fernand Lamaze, né le à Mirecourt[1] (Vosges) et mort le dans le 6e arrondissement de Paris[1],[2],[3], est un obstétricien et résistant[1] français, reconnu comme le développeur de la méthode d’accouchement sans douleur qui porte son nom[4].

Biographie

Fils d’instituteur lorrain, Fernand François Eugène Lamaze naît à Mirecourt.

Il se distingue en permettant l’accouchement sans difficulté d’une femme qui est atteinte d’une crise d’appendicite aiguë, alors qu’il n’est encore qu’étudiant[5].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint le Comité national des médecins, organe de la Résistance intérieure française et se rapproche du PCF.

Il dirige à partir de sa création en 1947 la maternité de la polyclinique des Bluets, financée par le syndicat CGT des métallurgistes de la région parisienne[5].

Après une visite en URSS[6] en 1951, où il a étudié les techniques de psychoprophylaxie obstétrique à l’institut Ivan-Pavlov, Lamaze rentre en France et développe une nouvelle approche à l'obstétrique moderne, en insistant sur l'implication paternelle et le soutien à la mère, mais aussi sur des techniques de relaxation et de respiration.

En 1953, il rentre en contact avec Simone Gillot, la présidente de l'Union des femmes françaises, pour obtenir son soutien avec cette nouvelle méthode[7].

Œuvre

  • Qu'est ce que l'accouchement sans douleur par la méthode psycho-prophylactique, coll. « Savoir et connaître », Éditions La Farandole, Paris, 1956

Critique

Lamaze fut critiqué par Sheila Kitzinger, militante britannique en faveur de l'accouchement naturel, pour être excessivement disciplinaire et anti-féministe; "la nature disciplinaire de l'approche de l'accouchement par Lamaze est évidente dans la description par Sheila Kitzinger des méthodes qu'il employait dans une clinique parisienne dans les années 1950. Selon Sheila Kitzinger, Lamaze classait systématiquement la performance des parturientes 'd'excellente' à 'échec total' à raison de leurs 'agitation et cris'. Celles qui 'échouaient' étaient, croyait-il, 'elles-mêmes responsables car elles nourrissaient des doutes ou ne s'étaient pas suffisamment entraînées', et, comme on pouvait s'y attendre, les femmes 'intellectuelles' qui 'posaient trop de questions' étaient considérées par Lamaze comme les plus 'disposées à l'échec'"[8],[9].

Hommages

L'avenue longeant le Centre hospitalier de Saint-Denis porte son nom, tout comme une voie du 19e arrondissement de Paris[10] ainsi qu'une rue à Nîmes.

Notes et références

  1. a b et c BNF 11535007
  2. Le Maitron
  3. Mattea Battaglia, « Tu enfanteras sans la douleur », Le Monde magazine, no 4, 10 octobre 2009, p. 52
  4. Marianne Caron-Leulliez, « L’Accouchement Sans Douleur. Un enjeu politique en France pendant la guerre froide » CBMH/BCHM 2006;23(1):69-88. [PDF]
  5. a et b Mattea Battaglia, « Tu enfanteras sans la douleur », Le Monde magazine, no 4, 10 octobre 2009, p. 50.
  6. Union des femmes françaises, « Au rendez-vous du 9 mars 1952, les Arts, les Lettres et les Sciences étaient presents » Accès libre, sur Gallica, Femmes françaises, France d'abord, (consulté le ), p. 16-17
  7. Evelyne Vander Heym, « Célébrations nationales 2002 - Le docteur Lamaze met au point l'accouchement psychoprophylactique dit sans douleur », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  8. (en) Jane Clare Jones, « Idealized and Industrialized Labor: Anatomy of a Feminist Controversy », Hypatia, vol. 27, no 1,‎ , p. 99–117 (ISSN 1527-2001, DOI 10.1111/j.1527-2001.2011.01217.x, lire en ligne, consulté le )
  9. Amy Tuteur MD, « The philosophy of natural childbirth hurts women », sur The Skeptical OB, (consulté le )
  10. Maxime Braquet, « Le docteur Lamaze Un grand homme méconnu », des-gens.net, (consulté le )

Bibliographie

  • Marianne Caron-Leulliez, Jocelyne George, L'accouchement sans douleur. Histoire d'une révolution oubliée, coll. « Patrimoine », éditions de l'Atelier, Paris, 2004, 251 p. (ISBN 2-7082-3751-9)

Liens externes