Massacre anti-tamouls (1977)
Le pogrom anti-Tamoul de 1977 du Sri Lanka[1],[2],[3] est survenu juste après les élections législatives de 1977 où le parti politique séparatiste Tamil United Liberation Front est devenu le Parti de l'opposition, à la surprise générale. Près de 300 Tamouls ont été tués dans des émeutes qui sont survenues dans plusieurs provinces cingalaises[4], et des milliers de communistes du Janatha Vimukthi Peramuna ont été chassés de leurs maisons. Les massacres ont été initiés et ont activement été soutenus par le gouvernement sri lankais cingalais au pouvoir. Contexte HistoriqueAvant les colonisations portugaises, néerlandaises puis britanniques, les tamouls vivaient dans des royaumes distincts des royaumes cingalais pendant près de 2 000 ans. A l'indépendance du Ceylan britannique, le pays devient le Dominion de Ceylan, un pays unifié, dirigé uniquement par les cingalais. En 1956, alors que des crises économiques se suivent, les dirigeants cingalais ont joué du nationalisme en accusant les tamouls des maux du pays. Il établisse alors le Sinhala Only Act, qui interdisent l'utilisation de la langue tamoul dans tous les établissements publics. Petit à petit, les différents partis politiques tamouls réclamaient certains pouvoirs spécifiques aux Provinces du nord et l'est du Sri Lanka où les Tamouls sont majoritaires. Avec le temps, les dirigeants tamouls désespérés ont décidé que la cohabitation ne servait à rien et que la seule solution était un État séparé. En 1974, tous les principaux partis politiques représentant les Tamouls dans le Nord et Est se sont regroupés pour former un seul parti uni, le Tamil United Liberation Front (TULF). En 1976, lors de la convention du parti à Vaddukoddai, ils ont adopté une résolution appelant à la création d'un État séparé, le Tamil Eelam. En 1972, le pays est devenu une république, mais la transition a été rude. Le parti Sri Lanka Freedom Party a été entièrement tenu responsable et a été boudé aux élections législatives qui ont eu lieu le [5]. Sa 3e position aux élections fut un choc dans tout le pays, car le parti séparatiste tamoul Tamil United Liberation Front devient le parti de l'opposition, propre au système politique de Westminster des pays du Commonwealth. Depuis plusieurs années, il y avait des attaques sporadiques sur des militaires et des polices dans la région de Jaffna, par des militants de la jeunesse tamoule, qui ne voyait la séparation que par la violence. Le nouveau premier ministre, Junius Richard Jayewardene, était convaincu qu'il y avait un lien entre le TULF et les militants, et voulait arrêter les deux. PogromAttaques anti-communistesAvant les élections de 1977, le premier ministre Jayewardene a accordé à la police une semaine de congé afin que ses partisans puissent attaquer les membres des partis adverses. Après sa victoire, son gouvernement a lancé une violence sans précédent contre tous les partis d'opposition, qu'ils soit tamouls ou non, ciblant les partisans du Sri Lanka Freedom Party, du Lanka Sama Samaja Party, du Parti communiste du Sri Lanka, et Parti démocratique populaire. Au total, quelque 9000 familles de partisans du dirigeant du LSSP NM Perera à Yatiyantota ont été chassées de leurs maisons pour être détruites[2]. Pogrom anti-ethniquePlusieurs hypothèses existent quant à la façon dont les émeutes ont commencé. La première version de l'histoire serait qu'une dispute ait commencé quand quatre policiers sont entrés dans un carnaval sans billets, en état d'ébriété et ont attaqué les organisateurs quand ceux-ci leur ont demandé leurs billets d'entrée. La dispute s'est intensifiée et les policiers ont été battus par le public, qui en représailles, a ouvert le feu. D'autres estiment que l'incident du carnaval était un prétexte, des enquêtes révèlent qu'il s'agissait d'une attaque planifiée. L'émeute a commencé le , moins d'un mois après l'entrée en fonction du nouveau gouvernement. Walter Schwarz écrira dans son livre Tamouls du Sri Lanka[6] :
Edmund Samarakkody écrira un article dans le Workers Vanguard (en), journal marxiste new yorkais[2] :
Réponse du gouvernementQuestionné au parlement par le chef de l'opposition tamoul, Amirthalingam, le premier ministre Jayewardene a accusé le TULF d'être à l'origine des émeutes.
Après 8 jours de violence dans toute l'île, le gouvernement déploie l'armée le pour réprimer les émeutes. ConséquencesPlus de 75 000 Tamouls ont été victimes de violences raciales et ont été contraints de s'installer dans des parties du nord et est du Sri Lanka. Les événements du pogrom ont radicalisé les jeunes Tamouls, convaincus que la stratégie du TULF d'utiliser les moyens légaux et constitutionnels pour parvenir à l'indépendance ne marcherait jamais, et que l'insurrection armée était la seule voie à suivre. Le déclenchement du pogrom a mis en évidence l'incapacité du TULF à assurer la sécurité des Tamouls. Ce n'est qu'après le pogrom, le TELO et le LTTE, que les deux principaux groupes de libération tamoul ont commencé une campagne active pour un Tamil Eelam. Uma Maheswaran, une militante du TULF, a rejoint les LTTE en 1977 et a été nommée présidente de l'organisation par Velupillai Prabhakaran. Beaucoup de ces militants tamouls ont commencé à se joindre à divers groupes militants tamouls pour se battre pour un État séparé[3]. Voir aussiBibliographieArticles connexesLiens externesNotes et références
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