Manso
Manso est une commune française, située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. La commune appartient à la microrégion du Falasorma. GéographieLocalisationManso est une commune à l'ouest de la Corse, sans façade maritime. Elle se situe dans la microrégion du Filosorma composée des communes de Galéria et Manso et d'une petite partie de celle de Calenzana, toutes trois adhérentes au parc naturel régional de Corse. Au XVIe siècle, son territoire se trouvait encore dans l'ancienne piève de Chiomi qui était inhabitée à l'époque. Le hameau de Barghiana est enclavé dans les contreforts ouest de la chaîne centrale. La commune comprend la Punta Minuta (2 556 m) et la Paglia Orba (2 525 m), qui la séparent de la Caccia et du Niolo. Elle est limitée au nord par le Capu a u Ceppu (1 951 m) qui la sépare de la Balagne, et au sud par le Capu a a Ghiallichiccia (1 619 m) qui la sépare des Deux-Sevi et plus généralement de l'Au-Delà-des-Monts (ou Pumonte). Géologie et reliefManso occupe la profonde vallée du Fango, une microrégion appelée Filosorma (U Falasorma en langue corse), du « delà-des-Monts » ou « Corse granitique », à roches magmatiques, qui se trouve à l'ouest d'une ligne Calvi-Solenzara. La commune est adossée à la dorsale de l'île, sur les flancs occidentaux du massif du Cinto. Les limites de la commune sont :
Des autres côtés, la commune est ceinturée de montagnes ;
Une ligne formée par plusieurs cols et sommets la sépare de la commune d'Evisa : Punta di Campu Razzinu (1 943 m), Pointe de Curia (1 964 m), Bocca di Capronale (1 329 m), Capu a a Pena (1 591 m) et Capu Tosu (1 434 m).
HydrographieLe Fango petit fleuve côtier prend sa source sur la commune, au pied du Capu Tafunatu à près de 2 000 m. Il porte alors le nom de ruisseau de Capu di Vetto. Il prend le nom de fleuve un kilomètre plus bas, à 1 049 m d'altitude. Son cours est de 24 kilomètres. De nombreuses "piscines naturelles" jalonnent son parcours au milieu de roches polychromes, de granit rouge et de porphyre rouge. Il se jette à la mer dans le golfe de Galéria, à l'extrémité sud de la plage de Riciniccia bordant le site naturel de la vallée du Fango. Plusieurs ponts sur la commune permettent de le franchir. Un premier pont le plus bas sur le cours d'eau, le pont génois au lieu-dit Ponte Vecchju, « à cheval » sur les communes de Galéria et de Manso, permet d'accéder à l'ancien hameau abandonné de Chiumi (345 m) sur le flanc occidental de la Punta di Chiumi (727 m). Un deuxième ouvrage à Tuvarelli-Chiorna, à 100 mètres d'altitude, permet d'accéder par la route au hameau de Chiorna. En remontant le cours, à une altitude de 153 m se situe le pont de Manso. Ce pont à une dizaine de kilomètres de la mer, permet de rejoindre le hameau de Manso. Plus haut dans la vallée un autre pont (altitude 200 m) permet d'atteindre le hameau de Mont Estremo à partir de Barghiana. Enfin, il existe un dernier pont, l'admirable pont des Rocce (altitude 326 m) sur la D351, laquelle est une piste après le hameau de Barghiana. Climat et végétationLa haute vallée du Fango abrite De grandes forêts : la forêt communale indivise du Filosorma (6 390 ha) propriété des cinq communes du Niolo (Corscia, Calacuccia, Casamaccioli, Lozzi et Albertacce), et qui s'étend sur la commune voisine de Galéria, la forêt territoriale du Fango (4 352 ha) ensemble des forêts de Tetti (Galéria) et de Perticatu, de Piriu, et d'Omita. Cette forêt territoriale a été déclarée réserve mondiale de biosphère par l'UNESCO à ses débuts en 1977. Depuis, la Réserve de biosphère s'est étendue au bassin versant du Fango. La forêt est peuplée d'eucalyptus, de pins maritimes, de pins laricio et de chênes verts qui seraient dit-on, les plus vieux du monde (250 ans environ). Ces forêts font partie d'une couverture boisée formée par la forêt territoriale de Bonifatu au nord, la forêt communale de Calenzana-Moncale au NO, la forêt communale d'Asco et la forêt de Carrozzica au NE, la forêt communale d'Albertacce au SE et la forêt territoriale de Valdu Niellu au sud. 78 ha de la forêt territoriale du Fango à Malazanca, sont non exploités depuis 1850. Été 2012 : la sécheresse est très forte, les sources sont pour la plupart taries. Selon les habitants, le Fango n'a jamais connu de débit aussi bas. Voies de communication et transportsAccès routiersOn accède à Manso par la route D 81 puis en empruntant la petite route D 351 qui remonte la vallée du Fango et se termine en cul-de-sac au hameau de Mont Estremo. La jonction des D 81 et D 351 s'opère au lieu-dit "le Fango" sur le territoire de Galéria. Des chemins communaux permettent d'accéder aux différents hameaux. TransportsIl existe un service de navette Falasorma - Calvi mis en place par les mairies de la vallée, chaque mercredi sur réservation, au départ de Mont Estremo, via Galéria. La gare ferroviaire, le port de commerce et l'aéroport les plus proches sont ceux de Calvi. Communes limitrophes
UrbanismeTypologieAu , Manso est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[1]. Elle est située hors unité urbaine[2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Calvi, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[2]. Cette aire, qui regroupe 15 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[3],[4]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (99,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (99,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (44,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (32,7 %), forêts (22,2 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[5]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Tuvarelli-ChiornaTuvarelli et Chiorna sont deux hameaux accessibles par le pont de Tuvarelli-Chiorna (93 m) sur le Fango. Le site est sur le parcours du sentier de grande randonnée Tra mare e monti Nord. S'y trouve un gîte d'étape. MansoHameau situé à l'adret de la vallée du Fango, sur la rive droite du cours d'eau, composé des quartiers de U Rinicciu et du Pont 153 m, Manso (U Mansu) donné son nom à la commune. Ses habitants sont les Mansacci. BarghianaLe village de Barghiana est le lieu habité le plus important de la commune. S'y trouvent la mairie (Casa cumuna), l'église paroissiale Saint-Pancrace et le cimetière. Ses habitants sont les Barghjanacci. Mont EstremoMont Estremo est le hameau en bout de la route D351 ; il est le plus élevé avec une altitude moyenne de 276 m et le deuxième plus étendu après Barghiana. Ses habitants sont les Montestrimacci. Mont Estremo se distingue avec sa partie quasi abandonnée dès les années 1950, le vieux Mont Estremo, accessible par un sentier depuis la fin de la route goudronnée. Hormis une petite maison qui a abrité une famille de 7 enfants au milieu du siècle dernier, et qu'Antoine un des héritiers a « retapée » pour y séjourner l'été, toutes les autres habitations sont à l'état de ruines. ToponymieLe nom corse le mieux adapté pour faire référence au territoire communal dans son ensemble est Falasorma. Originellement, le toponyme Filosorma désigne en effet la partie supérieure de la vallée du Fango, qui correspond à la commune de Manso. Ses habitants sont les Falasurminchi. Les principaux lieux habités de la commune se transcrivent sous les formes Montestremu, Barghjana (ou Bardiana[6]) et u Mansu, dont les habitants respectifs sont nommés Montestrimacci, Barghjanacci et Mansacci. HistoireLe Filosorma (Falasorma) est un lieu chargé d'histoire de ces bergers du Niolo qui, au long des siècles, l'ont façonné ou peuplé au rythme de la transhumance. Région désertifiée à cause de la malaria et de fréquentes incursions barbaresques, elle n'avait pas de lieux habités durant des siècles. La commune a été créée en 1864, en même temps que celle de Galéria, à partir de territoires de Calenzana. L'histoire de la commune est donc récente. AntiquitéTémoin du passé génois, le Ponte Vecchiu sur le Fango. À partir de ce pont, un sentier permet de rejoindre les vestiges d'un sanctuaire paléochrétien qui constituait le centre d'une piévanie sous la Punta di Chiumi. Celui-ci conserve encore une grande partie de ses murs bâtis avec des dalles de granit rouge taillées. Il est doté d'une abside semi-circulaire et d'une piscine baptismale. Moyen ÂgeReprésentées par le Filosorma et le Marsulinu, les pievi de Chiumi et d'Armito comportaient les villages : Luzzipeo (Lo Cipeo), Chiomi, Filasorma, Marzolino, Galéria et d'autres lieux encore, la plupart habités en hiver par les bergers niolins transhumants. Au sud de Punta di Chiumi, à 425 m d'altitude au NO de la commune, se dressent aujourd'hui les ruines de la chapelle Santu-Petru (Saint-Pierre) à l'édification non datée. Temps modernesAu début du XVIe siècle, la région de Balagna comprenait les pievi de Toani, Aregnu, Santo Andrea, Pino et Olmia. Calinzana constituait la principale agglomération de la piève d'Olmia, devant son nom à un culte antique pour l'orme, arbre alors sacré. Vers 1520 Olmia comptait environ 1 250 habitants qui demeuraient à Calensani et à Mucale. Toujours vers 1520, existait aussi la pieve de Chiomi qui était inhabitée hormis le village de Luzzipeo[7], lieu de Calenzana aujourd'hui rayé des cartes. Tous les villages précités du Filosorma et du Marsulinu, sont abandonnés par leurs habitants, par craintes des infidèles ou à cause des incursions continuelles des corsaires. Cette désertion de sols fertiles entraîna la détresse et une grande famine en 1584[8]. Au début du XVIIIe siècle, la pieve de Chiomi prend le nom de pieve de Filosorma. Avec la cession le de la Corse à la France par les Génois, la pieve de Monte Grosso est créée avec la fusion des pievi d'Olmia et de Filisorma. Avec la Révolution, les pièves prennent en 1790 le nom de cantons. La pieve de Monte Grosso devient le canton de Calenzana.
Époque contemporaine
La commune de Manso comptait 201 habitants en 1954[7]. ÉconomieManso était il n'y a pas longtemps encore marquée par une forte activité pastorale qui faisait sa prospérité. De nombreux bergers niolins venaient avec leurs troupeaux en transhumance hivernale. Quelques rares bergers la pratiquent encore. L'agropastoralisme demeure l'activité principale sur la commune. Bovins, caprins et ovins sont aujourd'hui élevés. Certains troupeaux sont déplacés en bétaillères pour les estives. Les fromages de chèvre, de brebis, y compris le brocciu, fabriqués dans toute la vallée du Fango, proviennent de six bergeries dont une seule à Manso :
De nos jours, la commune s'est tournée vers des activités qui lient l'écotourisme et l'agropastoralisme. Elle entretient de nombreux sentiers de randonnée. En 2007 le sentier de grande randonnée Tra mare e monti a été réhabilité. La fête des bergers a été remise au goût du jour. La fin d'estives en 2010 a eu lieu le samedi . Politique et administrationTendances politiques et résultatsListe des mairesLa commune de Manso fait partie de la communauté de communes de Calvi Balagne. Population et sociétéDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1866. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[10]. En 2021, la commune comptait 118 habitants[Note 2], en évolution de +4,42 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %). SantéIl n'y a pas de professionnels de la santé établis dans la commune. Les médecins les plus proches se trouvent à Calenzana et à Calvi, les infirmiers à Moncale et Calenzana. L'hôpital le plus proche est le centre hospitalier de Calvi-Balagne, ex-antenne médicale de Balagne (AMU de Calvi) - adresse : lieu-dit Guazzole - 20260 Calvi. SportsRandonnéesLa commune est fréquentée par de nombreux randonneurs pédestres. Il existe un gîte d'étape à Tuarelli et un autre à Montestremo. Capu Tafunatu, une remarquable roche trouée de 35 m de large et 11 m de haut dans un cadre de porphyre, est le but de nombreux randonneurs.
CultesManso où n'existe qu'un seul lieu de culte, catholique, relève du diocèse d'Ajaccio. La fête patronale de la Saint-Pancrace se déroule chaque année le . Culture locale et patrimoineLieux et monumentsManso ne compte pas de monuments répertoriés à l'inventaire des monuments historiques ni de lieux et monuments répertoriés à l'inventaire général du patrimoine culturel. Néanmoins, la commune recèle quelques ouvrages remarquables : Architecture sacrée
Architecture civile
Patrimoine culturelSite archéologique Inferno (grotta dell')La commune de Manso possède un site archéologique sous le nom de Grotta dell'inferno où ont été découverts des ossements d'ours brun (ours (Français) - Ursus arctos Linnaeus, 1758) datés des temps modernes[13]. Patrimoine naturelRéserve de Biosphère, zone centrale Vallée du FangoToute la vallée du Fango qui concerne 3 communes pour une superficie de 23 400 ha[14], a été déclarée réserve de biosphère de la Vallée du Fango. Sa zone centrale, qui couvre 4 416 ha des communes de Manso et de Galéria, fait l'objet de la fiche Vallée du Fango (zone centrale) (FR6300002)[15] ZNIEFFManso est concernée par quatre Zones naturelles d'intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) :
ZNIEFF940004204 : partagée avec Galéria. Les chênes verts majoritaires, s'étendent principalement sur la rive gauche du fleuve à l'umbria (ubac). La limite occidentale est matérialisée par le col de Palmarella et à l'est par le col de Capronale. La zone concernée comprend également deux autres secteurs séparés : la haute vallée de Prezzuna (Luca) d'une part et les bords de la Cavicchia d’autre part[16].
ZNIEFF940004233 : Manso fait partie des 16 communes incluses dans cette zone. C'est dans un ensemble montagneux où culmine le Monte Cinto (2 706 m) que prennent naissance plusieurs fleuves dont le Fango[17].
ZNIEFF940004236 : la zone qui s'étend essentiellement sur l'adret situé sur la rive droite du Fango et comprend également la vallée de Marsolinu, concerne Calenzana, Galéria et Manso[18].
ZNIEFF940013188 : La zone limitée à l'arête culminale du Cinto, ne concerne que cinq communes. Elle comprend d'ouest en est les sommets suivants : - la Punta Minuta, qui domine le cirque de Trimbolaccia - le Capu Rossu - le Capu Larghia - la Punta Crucetta - la Pointe des Éboulis - le Monte Cinto - le Capu a u Verdatu. C'est un secteur constitué d'éboulis et de blocs de rochers avec çà et là des pelouses rases. Les conditions climatiques y sont extrêmes avec un enneigement prolongé qui persiste huit à neuf mois et des névés permanents aux ubacs[19]. Réserve de chasse et de faune sauvage d’OmitaLe plan de gestion (2011-2015) de la réserve de chasse et de faune sauvage d’Omita en forêt territoriale, - Rapport no 2011/E7/238, a été validé par arrêté no 07.61 CE de 2011 du Président du Conseil Exécutif de Corse. La gestion de la réserve a été confiée à l'ONF. Natura 2000
Personnalités liées à la commune
Pour approfondirBibliographie
Articles connexes
Liens externesNotes et référencesNotes
Cartes
Références
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