Magali naît à Limoux le . Après la mort de sa mère, son père, négociant en vins, la confie à des tantes qui tiennent un commerce de confection[3]. Élève au lycée de Carcassonne, elle écrit une lettre au poète Frédéric Mistral dans laquelle elle lui avoue son admiration. Celui-ci lui répond et une longue correspondance s'installe jusqu'à sa mort en 1914[4]. Dans ses lettres, Frédéric Mistral la surnomme « Magali ».
En 1915, sans terminer ses études, elle s'installe en Algérie où elle devient institutrice. Quelques années plus tard, elle revient en France pour s'occuper d'une ferme qui appartenait à son père. Elle y vit avec sa fille, née hors mariage des suites d'une liaison avec un aviateur[3],[n 1]. En 1927, après avoir fourbi sa plume en étant l'auteur caché de plusieurs romans, elle rencontre le succès avec Le Jardin enchanté, un livre pour jeunes femmes qu'elle signe Magali et qui lui vaut d'être couronnée par le 1er prix Max du Veuzit. Très vite, elle dispute à Delly la prédilection d'un vaste public féminin pour ses aventures à l'eau de rose. En 1929, elle entre dans la collection blanche des Éditions Jules Tallandier. Dès l'année suivante elle multiplie les parutions sous différents pseudonymes, au point de devoir recourir, à son tour, à l'aide de plusieurs prête-plumes : une centaine de titres est en effet publiée en dix ans. Mais en 1940, la liste Otto ayant recensé L'Enveloppe aux cachets bleus parmi les livres censurés en France occupée, elle se réfugie à Toulouse. Là, par la suite, elle se met au service des Éditions Chantal. En utilisant la publication de romans d'amour comme couverture[5], elle imprime toutes sortes de documents pour la Résistance[6].
Après guerre, le succès de « La Femme aux 100 romans » – comme on la surnomme désormais – se renouvelle au Canada, et particulièrement au Québec, où elle se rend régulièrement. En 1947, elle épouse Joseph Corradot, un ancien combattant, écrivain et musicien, et le couple déménage à Rueil-la-Gadelière, en Eure-et-Loir. Leur maison, située dans le hameau de La Tourillière, est immédiatement voisine de celle du grand peintre fauve Maurice de Vlaminck, avec lequel Magali se lie d'amitié et auprès duquel elle est d'ailleurs enterrée dans le cimetière communal. En 1954, elle reçoit la médaille de la Résistance[7] et la croix de chevalier de la Légion d'honneur. De 1976 à 1984, elle reste vice-présidente de la Société des gens de lettres, et, en 1985, elle reçoit le prix Paul-Féval pour l'ensemble de son œuvre.
Œuvres
Le Cœur de Tante Miche, éditions du « Petit écho de la mode nationale », 1929
La Maison du sortilège, éditions du « Petit écho de la mode nationale », 1930
Ève enchaînée, éditions du « Petit écho de la mode nationale », 1931
Martine au cœur secret, éditions du « Petit écho de la mode nationale », 1931
↑Laurence Turetti, Ces Audois qui ont fait l'histoire. Jeanne Philbert-Magali, la femme aux deux-cents romans, Villevayrac, Le Papillon Rouge, , 264 p. (ISBN978-2-490379-64-4), p. 189 à 192
↑Rémy Cazals, Daniel Fabre et Dominique Blanc, Les Audois : dictionnaire biographique, Association des amis des archives de l'Aude, , 347 p., p. 223
↑KAUFFMANN Grégoire, « 16. Le réseau Bertaux », dans : , Hôtel de Bretagne. Une famille française dans la guerre et l'épuration. Une famille française dans la guerre et l'épuration, sous la direction de KAUFFMANN Grégoire. Paris, Flammarion, « Libres Champs », 2021, p. 121-135. URL : https://www-cairn-info.biblioproxy.uqtr.ca/hotel-de-bretagne-une-famille-francaise-guerre--9782081511101-page-121.htm