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Elle entra très jeune au Conservatoire, suivit les cours de Samson et obtint un second prix de comédie en 1839 puis le premier en 1840[2]. Bien qu'elle ait un talent reconnu, c'est sa beauté qui va faire sa renommée en début de carrière. Elle est admise à la Comédie-Française en 1850, à l'âge de dix-sept ans[2], et son triomphe dans Les Contes de la reine de Navarre la font remarquer par Louis-Napoléon Bonaparte, futur président de la République, dont elle devient la maîtresse[5].
Mariée à Mario Uchard (orthographié Mario Huchard[2]) le [6], et séparée deux ans plus tard, elle passe quelques années en Russie, où elle joue au Théâtre français de Saint-Pétersbourg. Pour se venger de son délaissement, son mari écrit la comédie La Fiammina rapportant son infortune[7].
Elle rentre à la Comédie-Française en 1858, mais elle doit faire face à des problèmes de voix, qui l'obligent à s'éloigner parfois plusieurs mois des planches. Faisant trop confiance à sa beauté pour travailler ses rôles à fond, mais également touchée par un certain embonpoint, elle ne peut plus obtenir les rôles de jeunes premières, qui reviennent plus à ses concurrentes plus jeunes comme Sophie Croizette, et n'a pas le talent pour obtenir des créations spécifiques, comme le peut Jeanne Plessy[5].
Elle est la maîtresse du prince de Joinville, et a ensuite une longue relation avec le jeune Paul Déroulède[8] dont elle a en 1866 un enfant, Paul Langély, que le poète (mineur au moment de leur relation) fait passer pour son filleul.
Le chroniqueur, Auguste Villemot reporte lors de ses rencontres, « ce qui fait que j'aime mieux l'esprit de Madeleine que celui de sa sœur, […], quoiqu'elle passe, à tort, pour en avoir beaucoup moins, c'est qu'elle ne vous enlève pas le vôtre et vous permet la riposte »[9], peut-on lire dans les Lettres d'une voyageuse, publiées en 1897[10].
1922 : Dans On passe dans huit jours, comédie en un acte de Sacha Guitry, l'auteur dit : « C'est arrivé à Frédérick Lemaître… et à Madeleine Brohan »[13].
2003 : Dans l'ouvrage La terre et le ciel de Jacques Dorme d'Andreï Makine, le nom de l'actrice est orthographié « Madeleine Brohant ».
↑Adrien Dansette, Les amours de Napoléon III, A. Fayard, 1938
↑Valentina Ponzetto (Select Essays from Women in French International Conference 2012), Women in French Studies : Augustine Brohan, reine des soubrettes et auteur de proverbes, s.l., Mark Cruse, , 158-170 p. (lire en ligne), p. 162.
« Brohan (Emilie-Madeleine) », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions].
Georges d'Heylli, Madeleine Brohan: sociétaire retirée de la Comédie-française, 1886.