Le Maître de Luçon ou Maître d’Étienne Loypeau est un maître anonymeenlumineur actif à Paris entre 1390 et 1417. Il doit son nom au pontifical-missel commandé par Étienne Loypeau, évêque de Luçon à l'attention de son protecteur Jean Ier de Berry (BNF, Lat.8886).
Éléments biographiques et stylistiques
Le style et le corpus du maître a été défini pour la première fois par l'historien de l'art américain Millard Meiss. Il est appelé Maître d’Étienne Loypeau par Charles Sterling. Son style est marqué pendant longtemps par des caractéristiques de l'enluminure de la fin du XIVe siècle : les fonds en mosaïque, des compositions sobres, des sols nus. Ses personnages sont décorés de couleurs sobres, mais possède des drapés amples et chantournés, avec des arabesques en arrière-plan[1],[2].
L'atelier du Maître de Luçon s'est spécialisé dans les livres d'heures dont on compte au moins 21 manuscrits conservés dans des collections publiques, mais à partir de 1406, sa production se diversifie lorsqu'il commence à travailler pour de les familles aristocrates (Berry, Bourgogne) : il réalise la décoration de traités de moral, mais aussi des textes profanes[2].
L'un des premiers manuscrits attribués, conservé à Barcelone, porte la signature de Colin (ou Nicolas) Le Besc, écrivain-libraire parisien. D'après les archives, le même libraire se voit rémunéré par Louis Ier d'Orléans pour la fabrication d'un psautier à destination de ses fils Charles et Philippe et qui a été identifié à un psautier conservé à la BNF (Lat.1082) enluminé aussi par le Maître de Luçon. Colin Le Besc est encore au service de Charles d'Orléans en 1415. S'il n'est pas l'enlumineur lui-même, il pourrait être son libraire associé[1],[3].
Livre d'heures à l'usage de Bourges pour un commanditaire proche du duc de Berry, vers 1405-1410 (collaboration avec le Pseudo-Jacquemart pour l'office de la Vierge), British Library, Yates Thompson 37[8]
Livre de bonnes meurs de Jacques Legrand, destiné à Jean de Berry, en collaboration avec le Maître du Bréviaire de Jean sans Peur, vers 1410, BNF, Lat.1023
Trésors de Brunetto Lattini et autres textes, en collaboration avec l'atelier Maître de l'Apocalypse de Berry (1 miniature attribuée à un suiveur), BNF, Fr.573[11]
Voir aussi
Bibliographie
(en) Millard Meiss, French painting in the time of Jean de Berry. The Limbourgs and their Contemporaries, Londres, Thames and Hudson, coll. « The Franklin Jasper Walls Lectures 2 », , p. 351-352
Charles Sterling, La peinture médiévale à Paris : 1300-1500, t. 1, La Bibliothèque des Arts, , p. 325