Lecteur dans son enfance de magazines de bande dessinée tels que Spirou, Le Journal de Tintin ou, plus tard, Pilote (où il découvre ses mentors et ses influences majeures : Albert Uderzo, Gotlib, Jean Mulatier…), il se lance en 1982 dans la bande dessinée et intègre l'équipe du magazine Fluide glacial où emploie un humour basé sur la parodie, les jeux de mots et l'absurde et un style qui mêle un crayonné cartoon avec un graphisme réaliste.
Sa première série, Athanagor Wurlitzer, narre les aventures d'un prétendu « obsédé sexuel » qui se révèle être, en réalité, un gentleman timide et romantique.
Sa seconde série, Sœur Marie-Thérèse des Batignolles, est basée sur le même procédé de comique par inversion, puisque son anti-héroïne a le contraire du comportement attendu d'une bonne sœur : vulgaire, ivrogne, droguée, bagarreuse et dragueuse. Cette série remporte un certain succès en raison de ses références à la culture catholique
Il reprend ensuite, en 1997, le personnage de l'inspecteur Charolles, personnage récurrent avec le commissaire Bougret de la Rubrique-à-brac de Gotlib où Charolles apparaît (comme dans la bande dessinée initiale) sous les traits de Gotlib, et se fait assister de l'inspecteur Piggs qui n'est autre que la caricature de Maëster lui-même. Caricaturiste très influencé par Les Grandes Gueules (Patrice Ricord, Jean-Claude Morchoisne et Mulatier), il aborde dans certaines de ses histoires la parodie policière et y dessine les stars du cinéma et de la télé à la manière des auteurs du magazine Mad[1].
Il quitte Fluide glacial après vingt-deux ans de présence et il rejoint L'Écho des savanes, qui prépublie le sixième tome des aventures de Sœur Marie-Thérèse des Batignolles. Glénat ayant racheté le catalogue de bande dessinée d'Albin Michel, c'est désormais chez cet éditeur qu'il publie l'essentiel de son travail. Les dessins de son blog ont été publiés chez Le Lombard et dans leur journal Le Strip, puis chez Drugstore (Le Premier An Pire).
En 2011, Maëster crée les éditions Valentine pour y publier d'autres travaux
Peu productif, Maëster est un dessinateur très lent en raison d'une technique personnelle particulièrement minutieuse[4] qui lui permet de partir d'un crayonné cartoon nerveux, pour finir avec une exécution proche du dessin réaliste. Son style est ainsi qualifié de « comico-réaliste ».
Le premier jet est fait avec des crayons de couleur et un encrage au stylo. L'exécution finale est reprise sur table lumineuse au crayon bleu et encrée à la plume, en improvisant des gags de détail en arrière-plan. Enfin il colorie (ou grise) les dessins en mélangeant l'encre et l'aquarelle pour jouer sur les effets de matière, avec un souci du détail proche du photo-réalisme.