Luc-François Lalande
Luc-François Lalande, né le à Saint-Lô, mort le à Paris, est un ecclésiastique et homme politique français, d'abord prêtre de la congrégation de l'Oratoire, puis évêque constitutionnel de la Meurthe et député à la Convention et au Conseil des Cinq-Cents. BiographieEntré à l'Oratoire très jeune (vers 1750), il fut régent des humanités au collège de Juilly, puis enseigna dans les années 1760 au collège de la congrégation à Lyon (où il fit la connaissance de Jacques-André Émery, qui professait alors au séminaire Saint-Irénée de la compagnie de Saint-Sulpice[1]). Il fut nommé ensuite professeur de théologie au collège de Montmorency, où il demeura près de quinze ans, jusqu'au début de la Révolution. Il y enseignait l'hébreu, et publia en 1781 une quatrième édition, abrégée et améliorée, de la Grammaire hébraïque de François Masclef. Connu pour ses idées gallicanes, il accueille avec enthousiasme (comme beaucoup d'autres oratoriens) les changements révolutionnaires. Résidant à l'Oratoire de la rue Saint-Honoré, il devient conseiller du Comité ecclésiastique nommé par l'Assemblée constituante pour préparer la Constitution civile du clergé, et particulièrement d'Armand-Gaston Camus. La Constitution civile, votée le , lui apparaît comme un retour aux sources du christianisme primitif, où les évêques et les prêtres étaient choisis par les fidèles. En janvier 1791 (en réaction à l'Exposition des principes signée le par trente évêques opposants), il publie une Apologie des décrets de l'Assemblée nationale sur la constitution civile du clergé, ou Lettres à M. le curé de..., qui suscite une violente polémique (notamment avec l'abbé Jabineau) et le fait connaître. Jean-Baptiste Gobel, évêque constitutionnel de Paris (sacré le ) le nomme vicaire épiscopal, mais le il est élu lui-même évêque de la Meurthe, charge vacante du fait de l'émigration d'Anne Louis Henri de La Fare (et de la défection du chanoine Chatelin, de la collégiale Saint-Gengoult de Toul, élu le , démissionnaire le sans avoir été sacré). Acceptant après beaucoup d'hésitations, il est sacré le à Paris par Gobel assisté de Saurine et Grégoire, et fait son entrée à Nancy le . Son épiscopat est marqué par des polémiques avec le clergé du département en majorité réfractaire et fidèle au pape et à Anne Louis Henri de La Fare. Soutenu par la Société des Amis de la Constitution de Nancy et par les autorités constituées, il finit cependant par jeter l'éponge, regagne Paris le , et le adresse sa démission au procureur général-syndic de la Meurthe. Mais il se laisse convaincre de la reprendre et regagne Nancy. Il est aussi président du conseil général du département. Ayant gagné l'estime des républicains, il est élu député de la Meurthe à la Convention le . Il fait partie des modérés : le , il refuse de se prononcer sur la culpabilité de Louis XVI, vote l'appel au peuple, le 16 il demande la réclusion, puis le bannissement, le 19 le sursis. Le 17 brumaire an II (), il adresse à la Convention, avec son anneau et sa croix pectorale, une lettre de démission de ses fonctions d'évêque avec ces mots : « J'abdique pour toujours les fonctions du ministère ecclésiastique, et je ne veux plus que propager les dogmes éternels de la nature et de la raison ». Aux élections de vendémiaire an IV (octobre 1795), il est élu au Conseil des Cinq-Cents par le département de l'Eure. Il en fait partie jusqu'au 1er prairial an VI (), date à laquelle le Directoire le nomme archiviste du département de la police. En 1801, sa vieille connaissance Jacques-André Émery l'engage à adresser une lettre de soumission au pape. Réconcilié avec l'Église, il meurt quatre ans plus tard, accablé d'infirmités, veillé par le Père Émery. Le théologien, le philologue, l'écrivainEn tant que prêtre de la congrégation de l'Oratoire, Lalande a notamment enseigné la théologie et l'hébreu ; à ce titre, on lui doit la 4e édition, assez remarquable[2] de la Grammaire hébraïque de François Masclef, parue en 1781. Il a procuré, sous forme épistolaire, une Apologie des décrets de l’Assemblée nationale ayant trait à la constitution civile du clergé. Il a également publié des lettres pastorales, ainsi que des ouvrages de controverse à l’encontre des quatre évêques qu'il avait dépossédés de leurs attributions, œuvres que la critique contemporaine s'accorde à considérer comme éloquents et solides, Lalande restant réputé comme écrivain et comme philologue[2]. Publications
BibliographieDictionnaires biographiques et encyclopédies spécialisées de référence
Essais et ouvrages historiques
Notes et références
Liens externes
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