Louis Frédéric Fouquier-LongLouis Frédéric Fouquier-Long
Louis Frédéric Gilbert François Fouquier-Long est un manufacturier fabricant d'indiennes et homme politique français né le à Beauvais (Oise) et décédé le à Elbeuf (Seine-Maritime). BiographieVie privéeIssu d'une très ancienne famille de Picardie, il est le fils majeur de Charles François Robert Fouquier, seigneur de La Houssoye, ancien manufacturier, et de Charlotte Sophie Sutaine. Il épouse le à Rouen, Aimée Charles Long, fille de Louis Étienne Long, manufacturier associé d'indiennes à Déville-lès-Rouen. Selon un dictionnaire parlementaire du XIXe siècle[1], citant une biographie royaliste de l'époque, « sa famille fut scandalisée de le voir faire un mariage d'argent ». Il a trois enfants, dont une fille qui épouse à Elbeuf Victor Grandin, manufacturier et futur député de la monarchie de Juillet, le . Fouquier-Long meurt âgé de soixante-deux ans après quelques jours d'une maladie causée par une chute. Mathieu Bourdon, maire d'Elbeuf, est un des déclarants qui signent l'acte de décès. Sa veuve Charles-Aimée née Long, Achille et Frédéric Fouquier ses fils, habitant Paris tous les trois, achètent à la ville une concession perpétuelle au cimetière Saint-Jean, le 12 novembre 1843. Leur tombeau est encore visible. Une rue décidée en 1836, relie la rue du Neubourg à celle du Bout-du-Gard ; après sa mort, elle prendra le nom de rue Fouquier-Long.[réf. nécessaire] Vie publiqueUn grand manufacturierEn 1806, la manufacture de Déville-lès-Rouen qu'il sera appelé à diriger emploie 250 ouvriers ; la production annuelle est de 10 000 pièces (1/5 en siamoises du pays, 1/5 en calicots du pays, 3/5 en toile des Indes). Louis Long meurt en 1801, laissant quelque 200 000 F de biens. En 1809, la maison devient « Manufacture Veuve Louis Long, Boudehan et Fouquier », puis de 1812 à 1813 « Manufacture Veuve Louis Long et Fouquier ». C'est le gendre qui prend la tête de l'entreprise désormais connue sous le nom de Fouquier-Long. D’une valeur estimée de 600 à 700 000 F en 1809, l'établissement est réputé pour la qualité de ses imprimés.[réf. nécessaire] Le Premier Consul s'y attarde lors de son voyage normand en 1802, et l'impératrice Marie-Louise y fait une visite en 1813. En 1829, Marie-Thérèse Charlotte de France, duchesse d’Angoulême (fille de Louis XVI), l'honore à son tour de sa visite ; elle admire les machines d'imprimerie d'indiennes de Fouquier-Long et d'Henri Barbet à Déville et donne une somme de 300 F pour les ouvriers de chaque établissement[2]. Carrière politiqueLouis Frédéric Fouquier-Long est royaliste, fidèle au choix par ses parents de son premier prénom[réf. nécessaire]. Il est maire de Déville-lès-Rouen de à , conseiller général, conseiller d'arrondissement, juge au Tribunal de commerce et membre de la Chambre de commerce de Rouen. Il est élu au Conseil général du commerce après avoir quitté ses fonctions parlementaires, mais « il ne put siéger parce qu'il porta ombrage à un ministre du gouvernement nouveau qui, chose étrange, força la Chambre de commerce de Rouen à révoquer sa nomination »[3]. Il est élu député sous la Restauration aux élections de la « Chambre retrouvée[Note 1] » du par 468 voix sur 802 votants et 909 inscrits ; il siège dans la majorité ministérielle. Le mandat politique de Fouquier-Long se déroule sous Charles X et le ministère de Villèle, « le moins ultra des ultras »[4]. S'il ne fut jamais ministre, Fouquier-Long occupa certaines fonctions au sein de la Chambre des députés. En 1824, il est élu rapporteur de plusieurs commissions[5] :
Les années suivantes, il est membre ou rapporteur d’autres commissions dont celle chargée de rédiger L'Adresse au roi en réponse au discours du trône sur le budget, sur les douanes ; de celle qui est chargée de l'examen préparatoire du Code forestier. Il est également chargé de soumettre au vote des députés le projet de budget (innovation capitale de la Restauration) dans des conditions difficiles. Villèle le charge du rapport de la loi sur « le milliard des émigrés », visant à indemniser les aristocrates dépossédés de leurs biens sous la Révolution, texte passionnément débattu, qui sera promulgué le . Il interviendra à maintes reprises sur le sujet en examinant les propositions visant par exemple à associer les soldats et les domestiques des émigrés à l’indemnisation, ce qu'il refuse. Devant l'hostilité grandissante de l'opinion s'exprimant dans la presse, qui l'attaque, Villèle tente de « reprendre la main » et provoque de nouvelles élections en , qui lui sont défavorables, entraînant entre autres l'éviction de Fouquier-Long. Ce dernier est ensuite administrateur (« bien-pensant » selon Jean Vidalenc[réf. nécessaire]) des Hospices de Rouen. Sous la Restauration, « les sœurs ont peu à peu retrouvé une bonne partie de leurs prérogatives et on observe un retour en force de la religion au sein de l'institution hospitalière ». Significativement, en 1817 l'« Hospice d'Humanité » redevient l'« Hôtel-Dieu » qui avait été débaptisé lors de la Révolution (d'après l'historien Yannick Marec[réf. nécessaire]). Après les Trois Glorieuses, Fouquier-Long est de nouveau candidat aux élections de 1830 puis de 1834 dans l'arrondissement du Havre, mais il ne réunit à Bolbec que 77 voix sur 385 votants[6]. OpinionsD'après ses interventions parlementaires, il semble proche de la pensée de Joseph de Maistre, mais s'exprime rarement sur les théories politiques. Le Journal de Rouen cite parmi ses opposants libéraux, Benjamin Constant, Maximilien-Sébastien Foy, Stanislas de Girardin, Casimir Périer. Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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