Maitre d’internat[3] en 1945, il adhère au SNES, syndicat de la Fédération de l'Éducation nationale (FEN), elle-même affiliée à la CGT unitaire de l’époque. À la rentrée 1946, Louis Astre est volontaire pour animer les méthodes d’éducation active lors de la création du lycée Bellevue à Toulouse, l’un des quatre lycées pilotes de la réforme des Classes nouvelles lancée par Gustave Monod dans la perspective du Plan Langevin-Wallon.
En 1949, élu délégué syndical national des maîtres d'internat, il rejoint à Paris le Bureau du Syndicat national de l’enseignement secondaire, le SNES, et la Commission administrative de la Fédération de l'Éducation nationale, la FEN, jusqu’en 1954. À ce titre il est élu vice président du Comité national de la Jeunesse créé en 1950 par l’Unesco, puis élu à la Commission nationale française pour l’Unesco qui le porte à son comité permanent.
Après avoir obtenu le Capet de sciences et techniques économiques en 1956, il est élu secrétaire national du Syndicat national de l'enseignement technique en 1959, puis secrétaire général en 1961. Il continue d'occuper cette fonction au sein du « Nouveau SNES » issu de la fusion du SNES et du SNET en 1966, mais la direction de celui-ci passe en 1967 à Unité et Action. Il revient alors à l'enseignement, tout en restant membre des bureaux du « Nouveau SNES » et de la FEN.
En 1970, il devient secrétaire permanent de la FEN et assume un ensemble de responsabilités au sein de l’exécutif fédéral jusqu'à sa retraite en 1984 et, au-delà, continue à assumer un certain nombre de mandats au nom de la FEN. En 1993, le SNES est exclu définitivement de la FEN. Opposé à la scission de la Fédération, Louis Astre fait le choix de rester adhérent du syndicat qu’il a fondé et qu’il suit à la FSU. Il crée l’Institut de la FSU dont il est le premier président jusqu’en 1998. Il reste néanmoins fidèle à son orientation première et conserve des relations personnelles avec nombre de militants de l’UNSA éducation.
Il meurt à Paris, le 26 octobre 2020, d'un arrêt cardiaque,
Sources - Références bibliographiques et vidéographiques
Archives de la FEN et du Centre Henri-Aigueperse / UNSA Éducation.
Archives personnelles de Louis Astre.
Cahiers du centre fédéral (les), « Louis Astre: engagement militant dans la FEN. La fusion SNES-SNET », présentation de Guy Putfin, éd.Centre Henri-Aigueperse UNSA Éducation, no 35, s.d.(Le témoignage de Louis Astre et le débat qui a suivi remonte au 16 mai 1990 et s'est inscrit dans le cadre d'un séminaire commun au Centre Henri-Aigueperse et au Centre histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme (Paris I).
Cent Ans de syndicalisme, Henri Aigueperse, éd. Martinsart, Paris 1977.
Fédération de l'Éducation nationale (1928-1992) (La) — Histoire et Archives en débat, Laurent Frajerman, Françoise Bosman, Jean-François Chanet, Jacques Girault éditeurs, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, 2010.
Histoire de la FEN par Guy Brucy, préface d'Antoine Prost, avant-propos de Patrick Gonthier, secrétaire général de l'UNSA Éducation, Belin, collection « Histoire de l'éducation », Paris, 2003.
Histoire du SNES par Alain Dalançon:
tome I: « Plus d’un siècle de mûrissement, des années 1840 à 1966/67 », IRHSES, 2003, 272 p.
tome II: « Les années tournant (1967-1973)», IRHSES, 2007, 516 p.
Grève enseignante en quête d'efficacité (la), dir. Laurent Frajerman, avant-propos de Gérard Aschieri et Alain Dalançon, éd. Syllepse, Paris, [4].
Indépendance et Démocratie, bulletin de la tendance UID du SNES.
Le Travailleur de l'enseignement technique, bulletin mensuel du SNET.
Témoignages de Louis Astre (Histoire et archives orales de l'enseignement [texte non accessible]; entretiens avec Guy Brucy; témoignages et entretiens au Centre Henri-Aigueperse FEN / UNSA Éducation, notamment dans les Cahiers du centre fédéral no 37).
[vidéo] Archives INA: « libre expression » de la FEN[5] diffusée sur la télévision publique. La FEN avait consacrée cette émission à son congrès d'Avignon de 1982. La majorité du reportage est consacrée à une interview (présentée en deux parties) de Louis Astre par la journaliste Annette Ardisson.
↑(Notice établie par l'historien Jacques Girault dans le Dictionnaire Maitron« Louis Astre, élevé dans le monde des instituteurs de la République laïque, apparaît comme un socialiste d’esprit libertaire, marqué par le Front populaire et la guerre, formé dans le creuset enthousiasmant de la Libération, alliant démarches syndicales et politiques dans la perspective d’une émancipation des peuples. Ancrées dans la majorité autonome et les valeurs fondatrices de la FEN, ses analyses se réclamaient de l’indépendance et de l’unité du syndicalisme enseignant dans une perspective de réunification du mouvement syndical des travailleurs. »
↑Deux catégories de « pions », comme on les nommait en argot scolaire, existaient depuis la fin des années trente et jusqu'en 2003 : les « maîtres d'internat » qui étaient, comme leur nom l'indique, chargés des études du soir et du service de surveillance dans les internats des lycées, et les surveillants d'externat qui assuraient le service de jour (entrées/sorties des externes; « permanences »). Le recrutement s'effectuait essentiellement parmi les étudiants d'origine modeste, en particulier ceux qui se destinaient aux métiers de l'enseignement.
↑Cet ouvrage restitue les travaux du colloque du 11 octobre 2012 organisé avec le même titre par l'Institut de la FSU et l'IRSHES (SNES) en partenariat avec le CURAPP/Amiens et le CRH/Paris 8.
↑Cette émission correspond à ce qu'est aujourd'hui Expression directe. Elle était diffusée au titre des libres expressions des syndicats de salariés.