Louis-Joseph LebretLouis-Joseph Lebret Louis-Joseph Lebret en Colombie (1958)
Louis-Joseph Lebret, né le au Minihic sur Rance et mort le à Paris, est un économiste et prêtre dominicain français. Il crée en 1942 Économie et humanisme, un centre de recherche et d'action en économie et un grand nombre d'associations pour le développement économique et social à travers le monde, dont l’Irfed à Paris. Il est un de ceux qui introduisent la préoccupation pour le développement global à l'intérieur de l'Église catholique, un développement de la personne et des groupes sociaux. Il fit prendre conscience à l'Église et au monde occidental des enjeux du sous-développement et de la nécessaire solidarité avec les pays pauvres. Il participa à la rédaction des documents conciliaires (Gaudium et Spes) et fut l'inspirateur de l'encyclique Populorum progressio. Il collabora notamment avec Henri Desroche, François Perroux, Roland Colin et Vincent Cosmao. BiographieJeunesse et étudesLouis-Joseph Lebret est né en Bretagne, au Minihic sur Rance, non loin de Saint-Malo sous le nom de Louis-Marie Nicolas Lebret, le , dans une famille de forte tradition maritime. Ses études le conduisent au collège Saint-Charles de Saint-Brieuc, aujourd'hui également lycée et collège, en classe préparatoire à la navigation, puis à entrer à l’École navale. Parcours professionnelIl en sort officier de marine et participe à la Première Guerre mondiale dans les escadres du Liban. Sa vocation religieuse s’affirmant, il quitte la marine en 1923 et devient dominicain. Il s'intéresse tout particulièrement aux pêcheurs bretons. Il va à leur contact et prend de nombreuses photos. Il fait prendre conscience de leurs conditions. Après sa formation théologique, il est affecté en 1929 à Saint-Malo où sa sensibilité aux choses et aux gens de la mer le conduit à organiser une action sociale et syndicale de grande envergure touchant le monde des marins-pêcheurs sur toutes les côtes françaises. Il fonde cette approche sur des enquêtes approfondies auprès de ces marins-pêcheurs exprimant leurs problèmes, leurs besoins, en vue d’en rechercher les solutions. Il inaugure ainsi la voie des « enquêtes-participations », basée sur la méthode de la Recherche-Action. Recherche en économieL'économie humaineEn 1941, il fonde, dans la région lyonnaise, l'association Économie et humanisme, qui a pour but d’étudier les réalités humaines et sociales dans leur complexité et leur globalité, se proposant de « remettre l’économie au service de l'homme ». Henri Desroche fait partie de la direction de l'association, mais il s'en sépare en 1950, sur pressions du Vatican, après s'être rapproché du marxisme. L.-J. Lebret est aussi le pionnier d’une conception et d’une pratique nouvelles d’aménagement du territoire, en compagnie de François Perroux. Tous deux sont à l'origine du concept « d’économie humaine » visant « le développement de tout l’homme et de tous les hommes ». Dès 1947, il est invité au Brésil et est impliqué dans des projets de portée comparable. Il y retourne à de nombreuses reprises et est reconnu par les Nations unies comme expert de premier plan pour ce qui concerne l’inégalité des niveaux de vie dans le monde. Cette vocation d’ouverture internationale le conduit, en mars 1958, à fonder l'Institut international de recherche et de formation éducation et développement (Irfed), devenu le Centre international Développement et civilisations - Lebret-Irfed, afin de promouvoir les méthodes d’un développement global, harmonisé, « autopropulsé », incitant le passage de l’économie humaine à la démocratie économique, en vue du développement des peuples. L’Irfed est également un outil de formation pour les acteurs de développement, s’inscrivant dans la voie de la recherche-action. En 1955, le père Lebret crée avec l'abbé Pierre l'Institut de recherche et d'action sur la misère du monde (IRAMM)[2] qui deviendra l’Institut de recherche et d'applications des méthodes de développement (IRAM) en 1957[3]. Recherches-actions internationalesTout en poursuivant, avec ses équipiers, son action au Brésil et dans différents pays de l’Amérique latine (Chili, Colombie, Uruguay, Pérou, Venezuela…), il est appelé, dès octobre 1958, à conseiller le chef du premier gouvernement sénégalais, Mamadou Dia, pour sa stratégie et sa pratique du développement. Cette mission se poursuivra sur les années suivantes. Il donne également des consultations dans d'autres pays africains. Dans la même période, il devient conseiller de la présidence et du gouvernement libanais, où il s’attache à une définition du développement, respectant la diversité culturelle dans un contexte de pluralité religieuse. Entre janvier 1959 et novembre 1960, il travaille au Sud-Viêt Nam. En 1960, à la demande du président du Liban Fouad Chéhab, il y intervient avec une équipe de l'Irfed et réalise une étude socio-économique dans tout le pays de 1960 à 1964[4]. La revue de l'Irfed, Développement et Civilisations, dont le titre s’accorde aux engagements de l’équipe Lebret, contribue à la capitalisation des idées et des expériences. Inspirateur de la pensée du développement économique dans l’Église catholiqueParallèlement à ces activités, le père Lebret est appelé par le pape Paul VI – auprès duquel il a une audience particulièrement marquante - à être expert du Concile Vatican II. Il sera par la suite l’inspirateur essentiel[5] de l’encyclique sur le développement des peuples (« Populorum progressio », publiée en 1967). Même si ce texte est publié après sa mort, il doit beaucoup aux inspirations de Lebret. Fait rarissime dans une encyclique à l'époque, il est cité par le Pape dans la version finale du texte (§14). Il est aussi appelé à représenter le Saint-Siège à la première CNUCED (Conférence des Nations unies pour le Commerce et le Développement) qui s’est tenue à Genève en 1965. Il meurt à Paris le . Ouvrages[6]
Principaux autres ouvrages de L.-J. Lebret chez Les Éditions ouvrières, Paris,
Principaux autres ouvrages de L.-J. Lebret (en collaboration) chez Les Éditions ouvrières, Paris,
Organismes se situant dans l’héritage de L.-J. Lebret
Hommage
Sources
Notes et références
AnnexesArticles connexesBibliographie
Liens externes
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