Lois du jeuLes lois du jeu (en anglais : Laws of the Game), ou lois du football, sont les règles du football régies par l'International Football Association Board (IFAB), un organisme indépendant composé des quatre fédérations du Royaume-Uni (les fédérations anglaise, écossaise, galloise et nord-irlandaise) ainsi que de la Fédération internationale de football association (FIFA), à parité de voix, et qui veille à leur application uniforme dans le monde lors des différentes compétitions. Depuis l'origine elles comprennent les mêmes 17 lois. Des annexes s'étaient rajoutées au fil du temps (surface technique, épreuve des tirs au but...), mais elles sont intégrées dans diverses parties des 17 lois en 2017. Les règles actuellesLes règles sont au nombre de dix-sept, et concernent chacune un aspect spécifique du jeu. On fait parfois référence, de manière badine, à une 18e loi concernant le « sens commun ou esprit du jeu »[1]. Il s'agit en fait de souligner qu'un arbitre doit interpréter les 17 lois de manière à conserver l'esprit du jeu, celui-ci étant plus important que la lettre. De fait, les lois laissent place à une certaine interprétation[2]. Les coutumes font qu'un certain nombre d'actions ou sanctions sont communément considérées comme admises alors qu'elles ne sont pas pour autant décrites dans les lois du jeu[3]. TerrainLe terrain de jeu est rectangulaire et délimité par des lignes continues. Sa longueur (« ligne de touche ») est comprise entre 90 et 120 mètres, sa largeur (« ligne de but ») entre 45 et 90 mètres. Pour un match international, il mesure 105 sur 68 mètres environ. Le terrain de jeu est séparé en deux par une ligne médiane et il y a un cercle au milieu du terrain. Les buts sont placés au centre de chaque ligne de but. La distance séparant l’intérieur des deux poteaux est de 7,32 m et le bord inférieur de la barre transversale se situe à 2,44 m du sol. Chacun des buts est entouré par une « surface de réparation », située à 16,5 m de l’intérieur de chaque montant du but et de la ligne de but. Un point de réparation est marqué à 11 m en face du but. Le ballonLe ballon de football est sphérique, en cuir ou dans une autre matière adéquate, a une circonférence comprise entre 68 et 70 cm et une masse comprise entre 410 et 450 g. Ces dimensions ont été fixées en 1937. Il existe d'autres tailles de ballon, plus petits, pour les matchs opposant des équipes de jeunes. Joueurs et équipements des joueursChaque équipe commence le match avec onze joueurs maximum, dont un gardien, et doit toujours disposer d'au moins sept joueurs sur le terrain (voire plus, en fonction du règlement de la compétition). Depuis 1967, les joueurs peuvent être remplacés sans motif en compétition officielle. Le nombre de remplacements en match officiel est passé progressivement de un à trois, quatre en cas de prolongations. Il est temporairement porté à cinq (six en cas de prolongations) en raison de la pandémie de Covid-19 depuis mai 2020. Lors des matchs amicaux, il est de coutume de ne pas fixer de limite au nombre de remplacements. L’équipement de base du joueur de champ comprend un maillot d'équipe, un short, des bas (toute l'équipe doit avoir la même couleur d'équipement sauf le gardien de but qui a une couleur spéciale), des protège-tibias (sous les bas) et des chaussures. Le gardien de but doit porter une tenue aux couleurs le distinguant des autres joueurs et des arbitres. Il peut porter des gants. L'équipement doit préserver la sécurité des joueurs : les lunettes et les masques de protection sont autorisés, mais pas les bijoux, et les crampons doivent être adaptés. Les arbitres contrôlent l'équipement avant le début du match. ArbitresChaque match de football se dispute sous le contrôle d’un arbitre disposant de toute l’autorité nécessaire pour veiller à l’application des lois dans le cadre du match qu’il est appelé à diriger. Les décisions de l’arbitre sur les faits en relation avec le jeu sont sans appel. Cependant, sous réserve que le jeu n’ait pas repris, l’arbitre peut revenir sur sa décision. D’autres arbitres (deux arbitres assistants, un quatrième arbitre, deux arbitres assistants supplémentaires, un arbitre assistant de réserve, un arbitre assistant vidéo et au moins un adjoint à l’arbitre assistant vidéo) peuvent être désignés pour officier lors d’un match. Ils aident l’arbitre à contrôler le match en accord avec les lois du jeu. Ils lui apportent leur assistance dans un certain nombre de domaines de la gestion du match, à sa demande et selon ses instructions. La décision définitive est toujours prise par l’arbitre. La durée du matchLe match se joue en deux périodes de 45 minutes chacune. Les compétitions de jeunes (jusqu'aux moins de 16 ans) prévoient des durées plus courtes. La pause entre les deux périodes ne doit pas excéder 15 minutes. Chaque période doit être prolongée pour récupérer tout le temps perdu occasionné par les remplacements, les conséquences des blessures, etc. La durée de la récupération des arrêts de jeu est à la discrétion de l’arbitre. Le règlement des compétitions peut prévoir de jouer une prolongation en cas d'égalité, uniquement pour les compétitions séniors. La prolongation se joue en deux mi-temps de 15 minutes maximum. Un match commencé peut être définitivement arrêté à la discrétion de l'arbitre, en cas de circonstance particulière (intempéries, bagarres), ou après 45 minutes d'interruption ou bien lorsqu’une équipe ne dispose plus d'assez de joueurs (par expulsion ou blessures), moins de huit pour les matchs internationaux par exemple. Coup d'envoi et reprise du jeu et ballon en jeu et hors du jeuAvant match, le choix des camps est déterminé par un tirage au sort, traditionnellement effectué au moyen d’une pièce de monnaie. L’équipe favorisée par le sort choisit le but contre lequel elle attaquera durant la première mi-temps, l'autre équipe donnant le coup d'envoi. En seconde période, les équipes changent de camp. Le coup d’envoi est la procédure pour commencer la partie, au début du match, ou reprendre le jeu, après qu’un but a été marqué, au début de la seconde période du match, ou au début de chaque période de la prolongation le cas échéant. Au coup d’envoi, tous les joueurs doivent se trouver dans leur propre moitié de terrain (sauf celui qui donne le coup d'envoi). Le ballon, posé à terre sur le point central, est considéré comme étant en jeu dès qu’il est botté dans n'importe quelle direction. Après une interruption temporaire du match provoquée par une cause non prévue par les lois du jeu, le match doit être repris par une « balle à terre » : l’arbitre laisse tomber le ballon à terre à l’endroit où il se trouvait au moment où le jeu a été arrêté, et le jeu reprend dès que le ballon touche le sol. Le ballon reste en jeu tant qu'il n'a pas entièrement franchi la ligne de but ou la ligne de touche, que ce soit à terre ou en l’air, ou que le jeu n'a pas été arrêté par l’arbitre. Déterminer le résultat d'un matchUn but est marqué quand le ballon a entièrement franchi la ligne de but, entre les montants du but et sous la barre transversale, sous réserve qu’aucune infraction aux lois du jeu n’ait été préalablement commise par l’équipe en faveur de laquelle un but aura été marqué, et quel que soit le dernier joueur à avoir touché le ballon. Un but peut être marqué directement après un coup de pied arrêté (coup d'envoi, « six mètres », penalty, coup franc direct, corner), à l'exception des coups francs indirects. L’équipe qui aura marqué le plus grand nombre de buts pendant le match remporte la victoire. Quand les deux équipes marquent le même nombre de buts ou ne marquent aucun but, le match est déclaré nul, et peut être suivi de prolongations et de tirs au but s'il s'agit d'un match à élimination directe. Hors-jeuUn joueur se trouve en position de hors-jeu quand il est dans la moitié de terrain adverse et plus près de la ligne de but adverse que le ballon et l’avant-dernier adversaire (le dernier adversaire étant généralement le gardien de but), les bras et les mains ne comptant pas. Un joueur qui prend une part active au jeu alors qu'il était en position de hors-jeu au moment où le ballon a été touché par un de ses partenaires est sanctionné d'un coup franc indirect. Fautes et incorrectionsLes fautes et incorrections sont sanctionnées de façon à lutter contre l'antijeu : il s'agit de manière générale de toutes les brutalités ou actes d'antijeu exercés contre un adversaire, par exemple le fait de toucher délibérément le ballon avec les bras (à l'exception du gardien de but dans sa surface de réparation). Elles donnent lieu à un coup franc, à exécuter à l’endroit où la faute a été commise. Le joueur sanctionné peut recevoir un carton jaune ou un carton rouge, synonymes d'avertissement ou d'exclusion du terrain. Selon les règlements de chaque compétition, les joueurs avertis ou exclus sont passibles de suspensions pour les matchs suivants. Coups francs, penalty, rentrée de touche, coup de pied de but et cornerLes coups francs sont accordés pour sanctionner les fautes et comportements antisportifs définis par la loi 12. Ils peuvent être directs (fautes avec contact physique ou manque de respect envers d'autres joueurs) ou indirects (fautes sans contact physique, notamment celles des gardiens), selon qu'ils peuvent donner lieu, ou pas, à un but sur une frappe directe. Pour le coup franc direct comme pour le coup franc indirect, le ballon doit être immobile au moment de la frappe, et l’exécutant ne doit pas toucher le ballon une seconde fois avant que celui-ci n’ait été touché par un autre joueur (de la même équipe ou non). Si l’équipe qui commet l’une des dix fautes pour lesquelles un coup franc direct doit être accordé le fait dans sa propre surface de réparation, elle est pénalisée d'un coup de pied de réparation, ou « penalty » (de l'anglais : penalty kick), décrit dans la loi 14. Le coup franc est alors tiré du point du coup de pied de réparation. Le gardien de but de l’équipe défendant reste sur sa propre ligne de but, face à l’exécutant. Tous les joueurs autres que l’exécutant doivent se trouver en dehors de la surface de réparation. Dans le cas du coup franc indirect, celui-ci reste joué à l'interieur de la surface à l'endroit de la faute. La loi 15 décrit la rentrée de touche. Elle est accordée quand le ballon a entièrement franchi la ligne de touche, à l’équipe adverse du joueur qui a touché en dernier le ballon. L’exécutant doit tenir le ballon avec ses deux mains et le lancer depuis la nuque et par-dessus la tête sans décoller les pieds du terrain, depuis l'endroit où le ballon est sorti. Le hors-jeu n'existe pas lors d'une rentrée de touche. Enfin, quand le ballon a entièrement franchi une ligne de but sans qu’un but ait été marqué, il peut être remis en jeu de deux manières, selon l'équipe du dernier joueur à avoir touché le ballon.
AnnexesDes annexes décrivaient en sus la procédure pour déterminer un vainqueur (tirs au but), la possibilité dans certaines compétitions de modifier le règlement (plus de trois remplacements dans les divisions pour amateurs par exemple) et sur la surface technique. Elles sont intégrées aux lois concernées (respectivement lois 10, 3, et 1) lors de la réecriture de 2016. HistoireOrigines du footballDes jeux proches du football sont pratiqués en Grande-Bretagne depuis le Moyen Âge, sans pour autant être encadrés par des règles communes et partagées. En 1848, Henry de Winton et John Charles Thring, de l'Université de Cambridge, rédigent une première liste de règles du « football », connues comme les règles de Cambridge (Cambridge Rules). Le sport décrit est alors un mélange de football et de rugby moderne. En 1858 les règles de Sheffield (Sheffield Rules) sont à leur tour publiées par le premier club non scolaire, le Sheffield Football Club et connaissent un certain succès dans le nord de l'Angleterre. Aucun de ces différents règlements n'est adopté de façon majoritaire. Cadre institutionnel de 1863La Fédération anglaise de football (F.A.) est créée le par onze clubs « fondateurs » dans le but de préciser les règles de football, qui diffèrent toujours d'un établissement scolaire ou d'une association sportive à l'autre. L'uniformisation de ces règlements devient urgente pour permettre le développement d'un sport qui ne ressemble alors en rien au football actuel. L'adoption de lois du jeu communes n'est pas facile et certains clubs quittent la table des négociations, posant les bases de la Rugby Football Union (RFU). Finalement, sous la houlette de Ebenezer Cobb Morley, treize lois du jeu sont édictées et adoptées le 8 décembre par la fédération, qui peut dès lors s'atteler à l'organisation de compétitions et la promotion de son sport. Elles sont publiées dans le magazine Bell's Life in London (en)[4] :
Développement des règles du jeuL’International Football Association Board (IFAB) est créé le sur entente des fédérations écossaise, galloise, nord-irlandaise et anglaise afin d’unifier les lois du jeu. Lors de la création de la Fédération internationale de football association (FIFA) à Paris en 1904, il est aussitôt stipulé que l’association internationale adhérerait aux règles édictées par l’IFAB ; depuis 1913, en raison de la popularité internationale croissante du sport, l’IFAB admet en son sein des représentants de la FIFA. Aujourd’hui l’IFAB est ainsi composé de huit membres, quatre de la FIFA et quatre du Royaume-Uni, à savoir un par fédération. Depuis leur édition de 1863, les lois du jeu ont été modifiées de nombreuses fois par l'IFAB[5]. Il faut pour cela que l'évolution soit votée par au moins six des huit membres du Conseil[6] :
ArbitrageAux débuts du football, le fair-play stipulait que les joueurs commettant une faute le signalent eux-mêmes ; le match se déroulait en l'absence d'arbitre sur le terrain et les décisions se prenaient par accord conjoint des capitaines des équipes. En 1872, il fut décidé que chacune des équipes pourraient faire appel à un umpire situé sur le terrain, prenant conjointement des décisions en cas de désaccord entre les joueurs. Ils gagnent rapidement le droit d'octroyer des coups francs puis d'expulser un joueur. Vers 1880 un arbitre situé en tribune commence à être employé en cas de désaccord entre umpires[8]. L'application du règlement fut ensuite confiée à un corps arbitral situé sur le terrain en 1891. Aujourd'hui, ce corps arbitral est constitué d'un arbitre de champ ainsi que de deux arbitres de touche. Dans le milieu professionnel, un quatrième arbitre est généralement présent pour assurer un remplacement en cas de blessure de l'un des trois autres ; il est également celui qui vérifie les changements de joueur. Après avoir étudié la possibilité d'ajouter un deuxième arbitre de champ à la fin des années 1990[9], l'IFAB autorise en 2012 les fédérations qui le souhaitent à mettre en place un arbitrage à cinq, dont quatre arbitres assistants (un arbitre de champ, deux arbitres de touche et deux arbitres de surface situés derrière les buts). L'UEFA, qui testait cette solution depuis plusieurs années, l'applique depuis pour toutes les compétitions européennes[10]. Hors-jeuÀ l'origine, un joueur était hors-jeu lorsqu'il était situé plus en avant que le ballon. En 1866, la règle du hors-jeu évolue, un joueur est désormais hors-jeu s'il y a moins de trois joueurs entre lui et la ligne de but adverse[5]. Cette contrainte est abaissée à deux arrières adverses en 1925[5]. En 1873, le hors-jeu sera signalé au départ de la balle, et pas à l'arrivée comme c'était généralement le cas jusque-là. Un joueur est en position hors-jeu s'il se trouve plus près de la ligne de but que le ballon au moment où il est joué. Exception : si deux joueurs adverses se trouvent entre lui et la ligne de but. Un joueur n'est jamais hors-jeu sur une rentrée de touche, un coup de pied de but (un « 6 mètres »), un coup de pied de coin (corner) et lorsqu'il se trouve dans sa moitié de terrain, au départ du ballon. Buts en or et argentEntre 1993 et 2004, l'IFAB autorise l'application des buts en or. Le but en or sert alors à départager deux équipes lors de la prolongation : la première équipe marquant durant les prolongations remporte la partie, mettant fin aux prolongations. La règle du but en or est appliquée pour la première fois lors de la Coupe du monde de football des moins de 20 ans 1993. L'Allemagne puis la France remportent les finales 1996 et 2000 du Championnat d'Europe de football sur un but en or. En 2002 est proposée la règle du but en argent, qui est notamment appliquée pour l'Euro 2004 : au terme de la première mi-temps de la prolongation, l'équipe qui mène remporte la partie. L'IFAB supprime ces deux règles en 2004[11]. Contrôle des buts litigieuxL'IFAB s'est réunie en 2007 pour étudier les solutions permettant de fiabiliser la validation des buts. Dans certains championnats européens et lors de compétitions internationales, les arbitres peuvent désormais se servir de la Goal Line Technologie (un système de contrôle électronique de franchissement de la ligne de but (technologie sur la ligne de but)[6]) ou peuvent faire appel au VAR (oreillettes par laquelle des arbitres assistants devant des écrans peuvent signaler à l'arbitre un fait de jeu sur lequel il se serait trompé ou aurait un doute, avant que ce dernier arrête le jeu et aille vérifier sur un écran au bord de la pelouse). Les lois du jeu sont publiées par la FIFA chaque année à destination des fédérations nationales chargées de l'organisation des compétitions. En France, la Fédération française de football et la Direction technique de l'arbitrage complètent et précisent ces lois afin d’homogénéiser leur application sur les terrains du pays[12]. Notes et références
Voir aussiLiens externes
Travaux universitaires
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