Un ballon de football est un ballon sphérique de 68 à 70 cm de circonférence, pesant entre 410 et 450 grammes et ayant une pression se situant entre 0,6 et 1,5 bar. Ses caractéristiques sont fixées par la loi 2 du football.
Ballon de l'Argentine, utilisé en première mi-temps.
Ballon de l'Uruguay, utilisé en seconde mi-temps.
Le ballon de football puise ses origines dans les jeux de balleantiqueschinois (cuju, exercice militaire avec une balle en peau d'animal remplie de cheveux ou de plumes) et mésoaméricains (« tlachtli » des Aztèques avec une pierre recouverte d'une épaisse couche de gomme)[2].
Les jeux de ballon au Moyen Âge se pratiquent avec des boules de bois, des vessies naturelles (de porc ou de mouton), des bourses en peau, pleines de son, de foin, de paille, de sable, de poils, de crin, de plumes ou d'autres ingrédients. La soule médiévale et le calcio florentin à la Renaissance sont souvent l'objet d'affrontements ludiques et violents entre participants mais également entre spectateurs qui profitent de cette occasion pour régler différends et conflits. D'où l'évolution de leur support matériel : ballon creux pour l'aspect ludique (air emprisonné à l'intérieur de la vessie, assurant le rebondissement), mais résistant aux chocs pour la pratique de cette violence (vessie de porc protégée dans une enveloppe de cuir qui évite l'éclatement du ballon)[3]. La quasi rotondité du ballon n'est définitivement assurée — et la méprise avec le ballon ovale de rugby dorénavant interdite avec la mise en place des règles de la Football Association — que vers 1870, en même temps que se généralisent les vessies de caoutchouc grâce au procédé de vulcanisation mis au point par Charles Goodyear qui conçoit les premiers ballons en caoutchouc en 1855[4].
Les dimensions des ballons modernes répondent à des critères stricts de circonférence (68 à 71 cm), de poids (396 à 453 g) et de pression (600 à 700 g/cm2) fixés par la loi 2 du football en 1937[3]. Les premiers ballons à valve apparaissent en Belgique vers les années 1930[5].
Faits de quatre, six, douze ou le plus souvent dix-huit panneaux cousus, de couleur rouge, orange ou fauve (« couleur cuir »), ils deviennent intégralement blancs à partir des années 1950 avec le développement des matchs nocturnes, la peinture blanche sur l'enveloppe de cuir marron maintenant la visibilité des ballons lorsqu'ils quittent le champ des projecteurs puis, avec le développement de la télévision en « noir et blanc », assurant un contraste avec la pelouse sombre[N 1]. La société d'équipements sportifs Select Sport fondée par Eigil Nielsen, ancien gardien de l'équipe du Danemark de football, met au point en 1951 le premier ballon sans le lacet de couture de la valve[N 2] (source de mauvais rebonds et d'inconfort lors d'une tête par exemple) et le ballon de football moderne à 32 panneaux à partir de 1962, l'augmentation du nombre de panneaux permettant de s'approcher plus facilement de la sphéricité, de réduire le pression de gonflage et de préserver les coutures entre les panneaux, désormais moins visibles. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les progrès technologiques se poursuivent et voient la plastification systématique de l'enveloppe (matériau moins cher que le cuir[N 3] et qui fait barrage à l'humidité), rendant la métaphore du « rond de cuir » obsolète[3].
En 1970, lors du passage de la télévision à la couleur, Adidas conçoit le Telstar pour la Coupe du monde (premier Mondial retransmis en couleur), ballon en noir et blanc pour le rendre plus visible à l'écran[1]. Ce modèle bicolore s'impose rapidement. Fabriqués à très grande échelle (dans les pays du tiers monde pour la plupart)[3], les ballons sont désormais le résultat de l'assemblage de pentagones et d'hexagones colorés car paver la sphère uniquement par des hexagones réguliers n'est pas possible. Promu objet technologique, les innovations actuelles (panneaux non plus assemblés par des coutures mais par une colle chaude favorisant une plus grande dureté ; chambre à air en latex naturel ou caoutchouc butyle, recouverte d'un tricot à trois fils[6], d'une mousse syntactique[7], de couches supérieures en polyuréthane, et d'un vernis de protection) permettent d'augmenter l'expérience utilisateur[3].
Ses caractéristiques sont définies par la Loi 2 du football de l'International Football Association Board. Elles ont été arrêtées en 1937. Le ballon doit être sphérique, en cuir ou dans une autre matière adéquate, avoir une circonférence de 70 cm au plus et de 68 cm au moins (soit un diamètre de 22 cm), une masse de 450 g au plus et de 400 g au moins au début du match et une pression relative se situant entre 0,6 (pour les ballons de futsal) et 1,1 atmosphère (600–1 100 g/cm2).
Des ballons de plus petites tailles sont utilisés pour les compétitions de jeunes[8]
taille no 5 à partir de 12 ans
taille no 4 pour 9 ans à 12 ans ;
taille no 3 pour les débutants, 6 à 9 ans.
taille no 2 pour les petits de 3 à 6 ans
taille no 1 pour les petits de 1 à 3 ans
Forme
La forme idéale et théorique est sphérique. Mais les essais de moulage comme pour le ballon de basket-ball n'en faisaient pas un objet assez souple. Les techniciens ont donc choisi l'assemblage de pièces de cuir.
Au départ, certains ballons comportaient 18 panneaux de cuir assemblés et cousus. Ils étaient fermés par un lacet, qui, une fois desserré, assemblait les derniers panneaux et renfermait le système de gonflage (un tuyau relié à la vessie, replié sur lui-même).
Ces ballons faits de 18 bandes de cuir, qui sont encore longtemps restés en service dans les matches non retransmis en télévision, étaient (hors le système de gonflage) à symétrie cubique, équivalents à la projection centrale, sur une sphère circonscrite, d'un cube dont chaque face aurait été divisée en trois bandes parallèles de manière telle que la longueur des bandes de chaque face soit perpendiculaire à celle des bandes des faces adjacentes : par exemple (selon la manière dont on tournait le ballon) verticales sur les faces latérales, horizontales sur les faces avant et arrière, et de bout sur les faces supérieure et inférieure.
Eigil Nielsen, ancien gardien de but de l'équipe du Danemark et fondateur de la marque danoise Select Sport introduit le premier le principe d'une valve intégrée dans l'enveloppe des ballons, à partir de 1951 : il veut remplacer le lacet de couture qui refermait le ballon. Pour fermer et coudre les derniers panneaux, il décide donc d'utiliser une longue aiguille incurvée, pour terminer la couture à l'intérieur de la balle. Ce principe nouveau fait disparaître progressivement les ballons à lacets.
Nielsen met au point à partir de 1962 le premier un ballon à 32 panneaux de coton pour rendre le ballon plus circulaire. Géométriquement, le ballon à 32 panneaux peut être décrit comme un icosaèdre tronqué soit un polyèdre semi-régulier possédant 60 sommets et 32 faces, 20 hexagonales et 12 pentagonales, dont les arêtes ont toutes la même longueur. L'enveloppe extérieure est alors constituée de 32 pièces de cuir (naturel ou synthétique), cousues entre elles, contenant une vessie de caoutchouc gonflable.
L'enveloppe intérieure de la balle est en cuir synthétique appelé polyuréthane. L'introduction du cuir synthétique dans les ballons date de 1965, quand la marque Select a lancé son premier ballon étanche, dont le cuir était recouvert de polyuréthane. En 1974, Select invente le premier ballon totalement synthétique, fabriqué en polyuréthane.
Depuis, le cuir a totalement disparu des ballons de football et a été remplacé par de la mousse syntactique, du PVC, et du polyuréthane, dont la qualité et l'épaisseur garantissent la solidité, le rebond et la souplesse de la balle.
La forme de ballon à 32 panneaux, non totalement ronde peut avoir un effet lors des tirs.
Pour la coupe du monde 2006 en Allemagne, Adidas, équipementier de la FIFA, a fourni un nouveau ballon pour la compétition, Teamgeist ("esprit d'équipe"), n'a que 14 découpages et donc une surface plus lisse et plus sphérique, permettant au joueur une meilleure précision de frappe.
Couleur
Couleur cuir à l'origine, il eut le droit d'être blanc en 1951 pour être plus visible sur l'écran de télévision. En 1970, avec les exigences visuelles de la retransmission en couleur de la Coupe du monde au Mexique, l'objet, fait jusqu'alors de bandes de cuir cousues, prend sa forme et son apparence bicolore actuelles. Depuis la Coupe du monde de 1978 en Argentine, la structure est moins visible car les couleurs, toujours noir et blanc, n'épousent plus forcément le tracé des faces.
Sur les terrains enneigés, on utilise plutôt des ballons de couleur jaune ou orange.
Vitesse
La vitesse moyenne d'une balle destinée au football varie entre 80 et 100 km/h.
La vitesse maximale dépasse les 100 km/h, et peut atteindre les 150 km/h.
Le record du monde est de 175 km/h[9]. Il a eu lieu lors d'un coup franc surpuissant.
Ballons de football officiels
Depuis 1996, les ballons avec les mentions officielles Fifa Approved (approuvé par la FIFA), Fifa inspected (contrôlé par la FIFA) ou International Matchball Standard (norme internationale pour ballon de match), signes qu'ils ont été testés, et répondent à des critères de qualité très précis, sont autorisés pour les compétitions de la FIFA et des six Confédérations. .
La mention Fifa Approved est ainsi présente sur tous les ballons utilisés lors des Coupes du monde de football, mais aussi lors des Championnat d'Europe (ou Euro), et de la Copa América.
Jeux Olympiques
Aux Jeux Olympiques, en 1952 à Helsinki (Finlande) et en 1956 à Melbourne (Australie), c'est un ballon de la marque SELECT, le SELECT Super, premier ballon avec valve et sans lacet, qui est le ballon officiel des matchs de football.
Introduction d'un nouveau design avec des "triades" donnant l'illusion qu'il est composé de 12 cercles. Ce design durera une vingtaine d'années. Un des ballons les plus populaires.
Amélioration annoncée de sa résistance à l'eau par un assemblage caoutchouté mais connaitra des problèmes de résistance et devra être changé quelquefois plusieurs fois pendant les matches Dernier ballon en cuir véritable.
Le Teamgeist est un ballon à "seulement" 14 faces. Chaque match de la phase finale a ses propres ballons, avec date du match, stade et équipe imprimés sur les ballons.
Pour la finale, des ballons nommés "Teamgeist Berlin" sont de couleur doré.
Le ballon est habillé de quatre triangles colorés, inspirés de la culture sud-africaine, qui reposent sur un fond blanc. Critiqué par certains gardiens pour sa trajectoire flottante et fluctuante.
Ballon utilisé pour les phases à élimination directe. Il est de couleur rouge vif, rappelant les couleurs de la Sbornaya, l'équipe nationale de Russie, pays hôte de la compétition.
Ballon utilisé pour le carré final de la compétition. Proposant un design où prédominent des teintes dorées et des motifs triangulaires, il s’inspire des étendues désertiques de la région de Doha, de la couleur du Trophée de la Coupe du Monde de la FIFA et du drapeau qatarien.
Ballon utilisé pour les phases à élimination directe. Directement inspiré du Tricolore utilisé pendant le Mondial masculin 1998, ce ballon reprend le graphisme de Conext19 avec les flammes bleues, blanches et rouges, rappelant le drapeau français.
Ballon utilisé pour le carré final de la compétition (demi-finales, match pour la 3e place et finale). Dérivé du "Oceaunz" utilisé jusqu'aux quarts de finale, ce ballon reprend le graphisme de ce dernier avec une couleur principale terre-or qui est représentative des paysages distincts de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Selon son concepteur et fabricant, l'équipementier sportif Adidas, l'Europass « la texture doit assurer une meilleure transmission de la force de frappe des joueurs et, grâce à une vitesse de rotation accrue, permettre de donner plus d'effet au ballon. »[13] Il doit en outre offrir une meilleure prise aux gardiens de but[14]. Il semble être dérivé du Teamgeist, il en reprend la conception (la technique d'assemblage et le collage thermique sont identiques[14]) et dont seule la texture de surface aurait été modifiée. Il est de couleur blanche et noire avec des éléments rouges et argentés[14].
Une version du ballon baptisée Europass Gloria utilisée pour la finale, se distingue par la couleur argentée au lieu du blanc.
Ballon utilisant les couleurs bleu blanc rouge, du drapeau français (pays hôte de la compétition) avec une superposition des mots EURO et 2016. Sa solidité fut remise en cause lorsqu'un ballon explosa durant le match France-Suisse.
Ballon utilisé pour les phases à élimination directe. Il reprend le design de Beau Jeu avec un effet de projection symbolisant le mouvement et le jeu explosif. Les couleurs dominantes sont plus agressives : rouge et noir.
Ballon utilisé pour les demi-finales et la finale disputées à Londres. Il reprend le design d'Uniforia avec des graphismes simplifiées de vert, rouge, cyan et rose, inspirés des symboles londoniens et de couleurs traditionnelles, sur un fond sombre représentant le ciel nocturne de Londres. Il est également composé d'une représentation en filigrane du stade de Wembley, ainsi que les coordonnées GPS de la capitale britannique.
Ballon décoré de motifs en forme d’ailes noires aux bords colorés. Elles sont mises en valeur par des points de couleur, qui symbolisent le « mouvement du ballon » et « l’énergie qui imprègne le football »
Ballon utilisé pour les demi-finales et la finale. Sur une base argentée, il reprend le design de Fussballliebe avec des motifs ailés noirs mis en valeur par des contours, des courbes et des points vifs qui reprennent les couleurs noires, rouges et or caractéristiques de l’Allemagne, pays hôte.
Représentation du ballon de football en informatique
L'Unicode contient un casseau représentant un ballon de football, au code U+26BD ⚽.
Notes et références
Notes
↑La première utilisation de ce type de ballon a lieu dans les années 1920 sous l'impulsion de Severino Rômulo Graggiani, président du S. E. Linhas e Cabos, un club de l'usine Light & Powers de São Paulo dont les ouvriers ont pris l'habitude de jouer au football, le soir, après le travail et à la lumière de l'éclairage des entrepôts. Louis Nore, Histoires insolites et curieuses du sport, City Edition, , p. 37
↑Une des coutures, inachevée pour permettre de regonfler ou réparer la vessie crevée, est fermée par un lacet de cuir qui emprisonne la valve de la chambre à air.
↑Les ballons fabriqués avec du cuir ne glissent pas des mains du gardien de but et ne posent pas de problème d’adhérence. Matériau assez résistant, il est également très souple à condition de le cirer et le graisser régulièrement, sinon il sèche et devient beaucoup plus cassant. Mais c'est un matériau plus cher que le plastique et qui ne fait pas barrage à l'humidité, l'eau l'alourdissant jusqu'à 25 % de son poids.
Références
↑ a et bHubert Artus, Donqui Foot, Don Quichotte, , p. 19
↑(en) Tom Macdonald, The World Encyclopedia of Socce, Anness Publishing, , p. 8