L'organisation territoriale et hiérarchique des templiers était structurée en provinces. Ils désignaient un maître pour chaque province et lorsqu'on évoque la Hongrie, il s'agit en fait de l'ancien royaume de Hongrie. La liste ci-dessous recense donc toutes les biens (Châteaux, Commanderies, maisons, villes ) ayant appartenu aux templiers dans la province de Hongrie.
Carte du royaume de Hongrie
Faits marquants et Histoire
L'implantation des templiers dans ce royaume s'est faite principalement dans le sud, ce qui correspond aujourd'hui à la Croatie[1]. Dès le début du XIIIe siècle le maître de cette province était qualifié de maître de Hongrie et d'Esclavonie[2] et le siège de la province se trouvait en Dalmatie. Il s'agissait de la forteresse de Vrána[3] qui se trouvait à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Zadar et qui fut détruite plus tard par les Vénitiens[4].
La Hongrie constituait l'une des sept premières provinces de l'ordre, le premier don connu datant de 1162 et les rois de la dynastie d'Árpád furent les principaux donateurs. Le premier maître attesté dans cette province templière fut le frère Gualterij ((la): Gualterius) qui apparait en 1194 aux côtés d'Azzo (Aczo), commandeur de Vrána[5].
L'invasion de ce royaume en 1241 par les tatars marqua la fin de l'expansion significative des templiers dans les Balkans avec la mort de tous les frères qui accompagnaient le maître de cette province (Raimbaud de caromb)[7] à la bataille de Muhi[6]. Il semblerait qu'après cette déroute, Béla IV de Hongrie favorisa les seigneurs construisant des fortifications sur leurs domaines au détriment des templiers. À partir de 1271, la Hongrie ne semble plus être une province à part entière et dépendait de la province d'Allemagne car le titre que les maîtres portaient mentionnait l'Alémanie et la Slavonie (Per Alemanniam et Slaviam) .
Commanderies et autres biens
Au-delà des commanderies et des terres et autres biens qui en dépendaient (Chapelles, églises, moulins, étangs), on constate que les templiers possédaient également des villes entières et des villages. Ces villes, au nombre de trois, étaient toutes côtières et se trouvent aujourd'hui en Croatie. Ils ont également possédé le diocèse de Dubica à partir de 1269[8] (échangé contre les terres de Gecske et de Zengg) et le château de Clissa[9] qui fut également l'objet d'un échange avec la ville de Sebenico[3].
Béla, mentionnée par Balázs Stossek[11] mais sans source : Il ne s'agit pas de Bela(hu) dans le comitat de Varaždin qui était un château et une commanderie hospitalière avec un commandeur de cet ordre militaire attesté en 1275[19],[20]. À moins que l'auteur fasse référence à la région de la Carniole-Blanche (Bela krajina) où l'hypothèse n'est pas rejetée mais sans preuves historiques[21]. Ce pourrait être Bijela(hr) dans le comitat de Bjelovar-Bilogora d'après la carte publiée par Livia Simmer[22].
(en) Zsolt Hunyadi, « Hospitaller Commanderies in the kingdom of Hungary (c.1150-c.1330) », dans The Military Orders: History and Heritage, vol. 3, (ISBN978-1-3515-4253-1, présentation en ligne), p. 257-269
voir aussi (en) Zsolt Hunyadi, Hospitallers in the medieval kingdom of Hungary c.1150–1387, Central European University, (lire en ligne)
(hr) Lelja Dobronić, Viteški redovi : Templari i Ivanovci u Hrvatskoj [« Ordres militaires: Templiers et Hospitaliers en Croatie »], Kršćanska Sadašnjost, , 200 p. (présentation en ligne)
(hr) Lelja Dobronić, « Templari u Senju » [« Les templiers de Senj »], Senjski zbornik, vol. 30, no 1, , p. 191-200 (lire en ligne)
(hu) Pesty Frigyes, « A Templáriusok Magyarországon » [« Les Templiers en Hongrie »], Magyar Akadémiai Értesítő — Philosophiai, törvény- és történettudományi osztályok közlönye, Csengery Antal(en), vol. 2, no 1, , p. 30-152 (lire en ligne)
(en) Zsolt Hunyadi, « Extra et intra muros. Military-religious Orders and Medieval Hungarian Towns (c. 1150-c. 1350) », dans éd. Damien Carraz, Les ordres militaires dans la ville médiévale(1100-1350), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, , 314 p. (ISBN978-2-8451-6558-8, présentation en ligne)
Balázs Stossek, « Maisons et possessions des templiers en Hongrie », dans Zsolt Hunyadi, József Laszlovszky, The Crusades and the Military Orders : Expanding the Frontiers of Medieval Latin Christianity, Central European University Press, , 606 p. (ISBN978-9-6392-4142-8, présentation en ligne), p. 245-252
↑(hu) Lívia Simmer, « A keresztényi templomos preceptorium „körvonalai” okleveles fórrások és európai párhuzamok tükrében » [« Les "grandes lignes" du preceptorium templier de Keresztény à la lumière de sources cartulaires et de parallèles européens »], Arrabona, Győr, Rómer Flóris Művészeti és Történeti Múzeum, vol. 50, no 1, , p. 49-62 (ISSN0571-1304, lire en ligne)
↑(en) Zsolt Hunyadi, Hospitallers in the medieval kingdom of Hungary c.1150–1387, Central European University, (lire en ligne), p. 162-164
↑(la) Tadija Smičiklas, Codex diplomaticus Regni Croatiae, Dalmatiae et Slavoniae : Diplomata annorum 1272-1290 continens, vol. VI, (lire en ligne), p. 509-510 (doc. 426)
↑On trouve habituellement Orania, Aurana dans les chartes mais cette commanderie apparait également dans une charte relative à Vilmos (Guillaume) de Peymes, maître de la province de Hongrie et de Slavonie en 1284 sous le nom de « Palacii de Auramia in maritimis » avec pour commandeur Johannes de Athys et comme vice-commandeur, Petrus de Beizeyo. On y trouve également le commandeur de Zablata, Johannis de Foys[16].
↑(la) Tadija Smičiklas, Codex diplomaticus Regni Croatiae, Dalmatiae et Slavoniae : Diplomata annorum 1256-1272 continens, vol. V, (lire en ligne), p. 66 (doc. 586)
13 mai 1257: « frater
Gilelmus domus templi de Senia precepit », Senia = Senz, cf. index p. 752
↑(en) Miha Kosi, « Between the Alps and the Adriatic », dans Zsolt Hunyadi, József Laszlovszky, The Crusades and the Military Orders : Expanding the Frontiers of Medieval Latin Christianity, Central European University Press, , 606 p. (ISBN978-9-6392-4142-8, présentation en ligne), p. 137, la source étant : (la) Wenzel Gusztáv, Codex diplomaticus Arpadianus continuatus : Árpádkori új okmánytár, vol. XVII, coll. « Monumenta Hungariae Historica - Diplomataria - Magyar történelmiemlékek », (lire en ligne), p. 128 (doc. 84)