Le canal du Midi a été construit de 1666 à 1681 par Pierre-Paul Riquet pour disposer d'une voie fluviale intérieure dans le Sud de la France, entre l'océan Atlantique à Bordeaux et la Méditerranée à Sète via la Garonne. Le premier plan pour les écluses du canal prévoyait une forme rectangulaire mais à la suite de l'effondrement d'un mur latéral au début du chantier (on ne sait pas précisément quelle écluse était concernée), Riquet modifia ses plans et reconstruisit les écluses déjà en place et équipa les nouvelles écluses avec un bassin ovale. Elles faisaient typiquement 11 m de large au point central et 6 m aux portes pour une longueur totale de 30,5 m[3]. Riquet limita également la hauteur maximum à 2,9 m de telle sorte que là où il aurait auparavant construit une écluse avec un profond radier, il eut recours à la place à des portes intermédiaires, créant ainsi des chambres doubles, triples et parfois quadruples. Durant le programme de modernisation du canal du Midi dans les années 1970, plusieurs de ces chambres multiples ont été converties en écluses profondes simples avec des murs latéraux en béton.
Les portes des écluses étaient originellement faites en chêne avec des bras d'écartement et chaque porte avait un seul grand vantail en bois relevé par un mécanisme à vis vertical[3]. L'introduction des systèmes électriques et hydrauliques à la fois pour relever les vannes et pour ouvrir les portes a entraîné la disparition des bras et les portes modernes sont faites en métal.
Chaque écluse est pourvue d'une maison à deux façades et deux étages pour héberger l'éclusier. Une plaque en fonte ou en maçonnerie est fixée sur le bâtiment, informant du nom de l'écluse et de la distance qui la sépare des écluses adjacentes dans les deux directions. Les écluses sont toujours manœuvrées par des éclusiers et le passage n'est possible qu'en leur présence. Sur l'embranchement de la Nouvelle cependant, les écluses sont automatisées et les plaisanciers effectuent les manœuvres seuls[2].
À 190 m, le bief de Naurouze est le point culminant du canal. Le dénivelé est de 57,18 m jusqu'à Toulouse et 189,43 m jusqu'à l'embouchure dans l'étang de Thau. Le bief le plus long, 53,87 km, se situe entre l'écluse d'Argens (Aude) et les écluses de Fonseranes (Hérault) tandis que le plus court, 105 m, se trouve entre les deux écluses du Fresquel[5].
Liste des écluses
La liste ci-dessous énumère les écluses d'ouest en est, c'est-à-dire de Toulouse vers Sète. Les écluses numérotées de 1 à 18 sont montantes et de 19 à 86 sont descendantes[B]. Les écluses multiples sont comptées comme écluses simples mais le nombre de sas est indiqué.
À noter également qu'il existe aussi deux anciennes écluses sur le canal du Midi et une troisième écluse n'existe plus.
À Toulouse, l'écluse Matabiau qui se situait entre l'écluse des Minimes et l'écluse Bayard n'est plus en service. À la suite du réaménagement paysager en 1976, et au remaniement de l'écluse des Minimes, le niveau du canal a été modifié. Le bâtiment et les quais existent toujours mais les portes éclusières, devenues inutiles, ont disparu.
Toujours sur Toulouse, l'écluse de Garonne, permettant la liaison entre le bassin de l'Embouchure et le fleuve, a été détruite lors de travaux en 1976. Elle n'était plus guère empruntée depuis la construction du canal de Garonne.
À Béziers, l'écluse Notre-Dame, située sur le tracé originel du canal avant que le pont-canal de l'Orb ne soit construit en 1857, débouchait sur ce fleuve capricieux aux crues dévastatrices. Elle n'est plus en service.
↑René Gast, Le canal du Midi et les voies navigables de l'Atlantique à la Méditerranée, éditions Ouest-France, 2000, (ISBN2-7373-2475-0), p. 22
A Les numéros sont ceux indiqués dans l’appendice de l'édition 1994 de From Sea to Sea de L.T.C. Rolt
B Les écluses de Fonserannes ont été doublées par une pente d'eau en 1984 d'où le numéro de sas unique. Mais le nouveau système n'a que rarement fonctionné et l'ensemble de 6 sas reste le seul moyen de passer l'écluse.
C Le sas a trois jeux de portes, le troisième formant la jonction avec la branche « descente dans l'Hérault ».