Licorne rose invisibleLa Licorne rose invisible (LRI, en anglais Invisible Pink Unicorn, IPU) est la déesse d'une parodie de religion utilisée pour la satire des croyances théistes. L'effet parodique repose entre autres sur l'affirmation paradoxale que la Licorne est à la fois rose et invisible[1]. Elle est une illustration rhétorique utilisée par les athées et les autres sceptiques religieux comme une version contemporaine de la théière de Russell, parfois mentionnée en liaison avec le Monstre en Spaghetti volant[2]. La LRI est utilisée comme exemple afin de mettre en évidence l'aspect arbitraire des croyances surnaturelles ; par exemple, remplacer le mot « Dieu » dans n'importe quelle déclaration théiste par « Licorne rose invisible »[3]. Les attributs de couleur rose et d'invisibilité qui s'excluent mutuellement, conjugués à l'incapacité de réfuter l'existence de la LRI, constituent une satire des propriétés que certains théistes attribuent à leur divinité[4]. HistoriqueL'idée de la Licorne rose invisible est apparue sur Usenet, notamment sur alt.atheism, au début des années 1990[5] — ce qui explique que la quasi-totalité des références à son sujet soient en anglais. Petit à petit, ses « adeptes » créèrent une série de sites web, consacrés à la pseudo-divinité. Cependant, d'autres sources rapportent avoir entendu parler d'elle ailleurs, avant sa première apparition sur Usenet, et il est possible que la Licorne rose invisible ait fait partie de la culture orale quelque temps avant 1990. Cette idée a ensuite été développée principalement entre 1994 et 1995 par un groupe d'étudiants de l'Université de l'Iowa. Ils ont créé un manifeste (à présent considéré comme perdu) qui détaillait de façon absurde mais cohérente, une religion basée sur une multitude de licornes roses invisibles. C'est de ce document que la plupart des fameuses citations sur la Licorne rose invisible seraient originaires[6].
— Serah Eley, Manifeste Le manifeste de Serah Eley a déclenché des articles encore plus farfelus sur la croyance en la Licorne rose invisible, tels que sur son penchant pour le pain aux raisins (qui symboliserait l'univers en expansion) ou sur son association avec le fameux mystère des chaussettes perdues. Serah Eley (à l'époque sous son identité masculine, Steve Eley[7]) s'est elle-même intronisée « l'Avocat en Chef et Porte-parole » (en anglais : Chief Advocate and Spokesguy) de la religion[8], nommant à sa suite toute une succession de Grands Prêtres et Grandes Prêtresses, en accord avec une théorie établissant que, dans une religion, c'est celui qui écrit les évangiles qui accapare vraiment tout le pouvoir, jamais celui qui en devient le martyr. La première d'entre eux fut la Grande Prêtresse Natalie Overstreet. Elle fut également la première à populariser les références à la Licorne rose invisible en les utilisant comme signatures dans ses messages sur Usenet. Un autre membre du Bulletin board system (BBS, littéralement « système de bulletins électroniques ») de l'Université de l'Iowa, Wes Schrader, a tenté un schisme religieux en fondant le culte du Très Furtif Pégase bordeaux (en anglais : the Very Stealthy Maroon Pegasus). Cette tentative de révolution fut un échec pratiquement total. ObjectifLa Licorne rose invisible est invoquée pour mettre en lumière les failles que les sceptiques voient dans les arguments sur l'existence de Dieu, par exemple en insérant « la Licorne rose invisible » à la place de « Dieu » dans un énoncé religieux (monothéiste en ce cas). L'effet recherché est (entre autres) que l'interlocuteur objecte que les propriétés de la Licorne sont contradictoires, ce à quoi le sceptique répondra que bien des propriétés attribuées aux divinités le sont aussi (par exemple le fait que Dieu soit un être surpuissant jailli du vide ou le mystère de la Trinité). Le sceptique pourra également arguer que son énoncé n'est pas plus absurde que l'original, et que c'est au croyant de démontrer que la version de sa religion est plus plausible que celle faisant référence à la Licorne[9]. Une autre tactique consiste à faire remarquer qu'il est impossible de démontrer son inexistence et à en déduire qu'elle existe bel et bien, ce qui est une satire de l'argument par ignorance. Il est admis que personne ne croit réellement en cette divinité fantaisiste, mais c'est maintenant chose courante, particulièrement sur les sites web et sur les forums de discussion traitant de l'athéisme et de la religion de feindre la croyance en la Licorne rose invisible, de façon humoristique ou dans le but de faire la satire des croyances théistes. Pour autant, les fidèles pratiquent parfois un certain prosélytisme dans le but de populariser cette croyance. Ce genre de profession de foi est mis en avant pour tenter de faire comprendre qu'il est difficile de réfuter des croyances fondées sur des phénomènes en dehors de toute perception humaine naturelle. Dogmes et ritesUne série de « dogmes » et « rites » tous délibérément absurdes et farfelus gravitent autour de la Licorne rose invisible. Par exemple :
Tout ceci donne lieu à de véhémentes disputes alambiquées à souhait, qui peuvent être vues comme des parodies de querelles théologiques vaines. IconographieLes représentations les plus fréquentes sont une licorne d'un rose évanescent ou, plus simplement, rien du tout. Il existe aussi des photographies des « apparitions » de la Licorne rose invisible : elles représentent toutes des lieux où l'on ne peut rien distinguer de remarquable, dans la droite ligne du mythe. Le présent logo peut également, subtilement, évoquer un narval, aussi appelé licorne de mer. Tim Ahrentløvpar a également créé un logo qui a été adopté par les habitués de alt.atheism. Ce logo est construit sur le symbole « Ø » (l'ensemble vide) signifiant « pas de croyance ». Dans la culture populaire
Notes et références
Sources bibliographiques
Liens externes servant de source
Voir aussiArticles connexes
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