Les Linguistes atterrées[a] est un collectif de linguistes formé en . D'abord auteurs d'un ouvrage collectif intitulé Le français va très bien, merci publié dans la collection « Tracts » (no 49) de Gallimard, le collectif se structure aussi en une association nommée Tract des linguistes.
Le collectif publie par la suite des tribunes dans la presse et participe à des débats dans les médias et espaces publics.
Membres fondateurs
Le nom du collectif est une référence au collectif des économistes atterrés[1] ; il est explicité sur la 4e de couverture du tract comme faisant référence au fait d'être « proprement atterrées par l'ampleur de la diffusion d'idées fausses sur la langue française »[2]. Ses membres fondateurs, signataires du tract, sont :
Le français n'est pas « massacré » par les jeunes, les provinciaux, les pauvres ou les Belges
Le français n'est pas en « péril » face à l'extension du féminin
Linguiste, c'est un métier
Réception du tract
Le français va très bien, merci reçoit un bon accueil du public et se place dans les meilleures ventes de la collection « Tracts » de Gallimard[6]. Les médias et différentes associations consacrées à la langue ont réagit en saluant ou dépréciant le tract.
Du côté positif, à la parution du tract, l'écrivain et universitaire québécois Benoît Melançon parle d'une « invitation bienvenue à respirer par le nez » qui « prend la forme de propositions brièvement exposées, appuyées sur des recherches récentes, des considérations sur l'évolution normale des langues et des comparaisons avec d'autres langues »[7]. La linguiste Laurence Rosier, dans La Revue nouvelle — revue belge d'analyse sociopolitique —, salue un tract « incisif et inspirant » mais considère que le texte aurait pu à aller plus loin pour tenir compte des discours puristes omniprésents et anciens, pour sortir de ce qu'elle appelle une impasse en enseignant autrement et « rêvant la langue »[1]. Le Café pédagogique se réjouit des « propositions vivifiantes, en particulier pour l'enseignement du français »[8]. Nicolas Ancion dans ActuaLitté en le décrit comme « un plaidoyer qui ravive le plaisir de parler, d'écouter et d'écrire », « stimulant de bout en bout », « plein de bon sens »[9]. Martin Winckler reprend à son compte les arguments du tract en dans Au pays du mépris[10].
Du côté dépréciatif, Jean Pruvost, lexicologue, répond en par une tribune intitulée Le français ne va pas si bien, hélas publiée dans Le Figaro[11]. En , l'association Avenir de la langue française publie sur son site web trois réponses au tract[12]. En , Lionel Meney publie La sociolinguistique entre science et idéologie : une réponse aux Linguistes atterrées[13].
↑Dans sa notice de collectivité[16], la Bibliothèque nationale de France (BnF) retient comme graphie « Les Linguistes atterrées », et rejette la forme « Les Linguistes atterrés ». Dans la presse, on trouve aussi le nom écrit en graphie inclusive, avec des points médians (« Les Linguistes atterré·e·s »[17],[18],[19] ou « Les Linguistes atterré·es »[20]), avec des parenthèses (« Les linguistes atterré(e)s »[21],[22]), avec des points (« Les Linguistes atterré.e.s »[23],[24],[25] ou « Les Linguistes atterré.es »[26],[27]) ou avec des traits d'union (« Les Linguistes atterré-e-s »[28],[29]). Sur la couverture du tract, le « e » indiquant le genre grammatical féminin de « atterrées » n'est séparé du reste du mot par aucun signe typographique, mais est composé dans une couleur plus claire.
↑Lionel Meney, La sociolinguistique entre science et idéologie : une réponse aux Linguistes atterrées, Limoges, Lambert-Lucas, coll. « Linguistique et sociolinguistique », 128 p. (ISBN978-2-35935-445-4, présentation en ligne).
↑Cet article est publié en libre accès sur le blog de l'association.
↑Cet article est publié en libre accès sur le blog de l'association.