Prologue : Au cours d'une cérémonie rituelle qui regroupe cinq doyennes d'un village, Azate, fils issu d'une famille nombreuse, est offert à un couple dont la femme est stérile.
Nous retrouvons Azate en pleine puberté, livré à lui-même comme la plupart des garçons du village. Ses camarades, dont Tekine, Adyr, Bakyt, profitent de leur liberté pour donner libre cours à leurs initiatives: fabriquer des briques de glaise, pister des abeilles pour retrouver l'emplacement de l'essaim, épier une femme obèse qui se soigne avec des sangsues, façonner sur le sol le corps d'une femme nue et mimer la pénétration de son sexe, tenir le rôle de messager pour un jeune homme projectionniste qui emmène Djanyl sur son vélo, aller au cinéma où Azate tente de se rapprocher d'Aïnoura, jeune fille qui lui témoigne de la sympathie. Ce comportement, au milieu du village où tous les adultes au fil des saisons n'ont pas un moment de répit, irrite son père et sa mère Raskan qui ne supportent pas que cet enfant n'ait pas un comportement plus convenable et ne participe pas davantage aux travaux des champs.
Au cours d'un jeu, la complicité entre Azate et Aïnoura éclate et cela provoque chez Tekine, le fils d'Anipa, une crise de jalousie, qui ne pouvant l'égaler tente de rabaisser son rival en lui révélant qu'il est un « beshkempir », c'est-à-dire cinq vieilles qui ont présidé à son adoption.
Azate, anéanti par cette révélation, demande à sa grand-mère des explications qu'il n'obtient pas et sa situation se complique lorsqu'il devient l'objet de moqueries de la part de ses anciens copains. Le décès de la grand-mère va permettre la mise à plat de ses problèmes. Devenu l'exécuteur testamentaire, il va assumer son statut et ses camarades ne pouvant désormais jouer sur ce point sensible, vont se réconcilier avec lui.
Il est maintenant un jeune homme et comme son camarade qui lui demandait d'aller chercher Djanyl pour l'emmener en promenade sur son vélo, il peut, sur la bicyclette que lui prête le projectionniste, emmener Aïnoura en l'installant sur le cadre et non sur le porte-bagages.
Aktan Abdykalykov est sélectionné dans la catégorie du meilleur long métrage asiatique pour le prix de l'écran d'argent
Prix du jeune cinéma décerné à Mirlan Abdykalykov pour la pureté visuelle et la description éloquente de la vie et de l'épanouissement des êtres dans un village reculé
Écran d'argent décerné à Mirlan Abdykalykov pour son interprétation talentueuse du rôle du jeune fils adoptif confronté aux rites de passage de l'enfance à la maturité
Prix FIPRESCI avec mention spéciale décerné à Aktan Abdykalykov pour son approche rafraîchissante d'un caractère qui se construit et sa description de l'éveil sexuel dans un documentaire poétique de la vie d'un village observée avec respect et tendresse grâce à un superbe noir et blanc
Festroia ou Festival international du film à Troia au Portugal
Mention spéciale dans la catégorie «Premières œuvres» décernée à Aktan Abdykalykov
Bafici ou Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires
Akyan Arym Kubat est sélectionné pour le prix du meilleur film
Premiers plans au premier festival du film européen à Angers
Prix du public au meilleur long métrage décerné à Aktan Abdykalykov
Prix du jury européen décerné à Aktan Abdykalykov
Prix Procirep décerné à Aktan Abdykalykov
Autour du film
Le tournage a eu lieu à Bar-Boulak, un petit village kirghiz avec des comédiens non professionnels ; d'ailleurs les prénoms de certains interprètes ont été conservés pour désigner les personnages du film.
Tout au long du film les travaux saisonniers, les métamorphoses de la nature au fil des saisons sont en contrepoint de la vie des jeunes du village. Cela a été rendu possible par l'étalement du tournage : un an.
Le noir et blanc laisse place par instants à des séquences en couleur : si l'on en croit le réalisateur, qui est aussi peintre de formation, c'est parce que ses souvenirs lui reviennent tantôt en couleur tantôt en noir et blanc.
Ce film est d'inspiration autobiographique : le réalisateur a été lui-même « beshkempir ». Il a plus tard choisi un pseudonyme utilisant à la fois le prénom de son père adoptif et celui de son père biologique.
Entre autres séquences sur la vie du village, on voit une vieille femme qui pétrit du fumier de vache pour en faire des boules qu'elle plaque contre un mur. Ainsi exposées, ces boules vont sécher et servir comme combustible pour le chauffage.
Ce film a ensuite été diffusé en France sur la chaîne Arte le .
L'année indiquée est celle de la cérémonie. Les films sont ceux qui sont proposés à la nomination par le Kirghizistan ; tous ne figurent pas dans la liste finale des films nommés.