Laurent de NormandieLaurent de Normandie Portrait de Laurent de Normandie, attribué à Corneille de Lyon, 1552, 12.6 x 9.3 cm, huile sur bois, MAH Musée d'Art et d'Histoire de Genève.
Honoré-Laurent de Normandie, né vers à Noyon et mort le à Genève, est un juriste français devenu citoyen de la République de Genève. BiographieIl est reçu docteur en droit à Orléans. Avocat à Noyon, il est nommé lieutenant civil au bailliage de Vermandois pour le roi de France François Ier. En 1545 il devient secrétaire du roi de Navarre Henri II puis lieutenant à La Fère pour Antoine de Bourbon et maître des requêtes pour Jeanne d'Albret. Il est élu maire de Noyon en 1546 et sera réélu en 1547. De nombreuses profanations intervenues provoquent des manifestations contre les hérétiques qui l'obligent à fuir avec sa femme et ses enfants pour Genève où ils s'installent en . Il en devient bourgeois en 1555 et membre du Conseil des Deux-Cents de 1559 à 1569. Le , le Parlement de Paris condamne Laurent de Normandie avec huit autres protestants de Noyon retirés à Genève, à être traîné sur la claie et brûlé sur la place du marché de Noyon, arrêt exécuté en effigie, et à la confiscation de ses biens « religionis causa ». L'ami de CalvinC'est probablement lors de ses études à Orléans qu'il se lie avec Calvin. À Genève, Laurent fait partie rapidement du cercle des intimes de Calvin. En 1550, Calvin dédie à Laurent le Traité des scandales. Il écrit dans la préface : « À Maître Laurent de Normandie, Monsieur et bien aimé frère…». Calvin désigne dans son testament comme exécuteurs son frère Antoine et Laurent de Normandie. L'avocatÀ Genève, il rédige des consultations dans différents procès d’opposants à Calvin : procès d'Antoine Darbey (-), procès de Claude de Genève dit le Bâtard (-), procès de 20 des complices de Perrin, dits les Libertins (- ) les deux dernières concluant à la peine de mort. Il est admis comme avocat le par le Petit Conseil, mais ne semble pas avoir exercé cette profession après cette date. L'éditeur, diffuseur du calvinismeLaurent peut grâce à de puissantes protections à diverses reprises rentrer en France et y obtenir la restitution de ses biens. Il a pu organiser le transfert d’une partie de sa fortune à Genève. Grâce à cet argent, dès son arrivée à Genève, il se lance dans la librairie[1]. À partir de 1554, Laurent se lance aussi dans l’édition et fonde une compagnie avec deux associés. Bien qu’il ne dirige pas personnellement une imprimerie, Laurent possède des presses et des fontes de caractères qu’il confie à des maîtres imprimeurs comme Conrad Bade, François Perrin et Robert Estienne. Il édite entre autres les commentaires de Calvin sur les Évangélistes, sur les épîtres de Saint-Paul ainsi que les sermons de Calvin sur la nativité de Jésus-Christ et sur les épîtres de Timothée et de Tite. Entre 1549 et 1569, Laurent de Normandie organisa tout un réseau de colporteurs clandestins qui risquent leur vie, dans toute la France en leur consentant des avances. À sa mort, l'inventaire de ses biens comprenait une partie importante investie dans la librairie. FamilleIl est le fils de Jean de Normandie, seigneur de la Motte, et de Jaqueline Moreau. Il épouse en 1540 Anne de La Vacquerie (parente de Jean de la Vacquerie, premier président du parlement de Paris[2],[3]) fille d’Éloi et de Marie Blatur. Elle meurt le à Genève et c’est Calvin lui-même qui en informera son père. Laurent se remarie le avec Anne, sœur de Germain Colladon[4]. Le mariage est célébré par Calvin lui-même à la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Il est le père de Jean de Normandie. Le dictionnaire historique de la Suisse indique que Laurent est la souche de la branche genevoise de la famille de Normandie. La descendance masculine de Laurent de Normandie, encore florissante aux États-Unis, s'est éteinte à Genève au XVIIIe siècle[5]. Gustave Chaix d'Est-Ange ne fait pas de liens entre Laurent de Normandie et l'actuelle famille française Denormandie[6] (toutefois, ce lien est directement établi dans la base généalogique de la Banque de France : Laurent de Normandie est le frère de Martin de Normandie, ascendant de la branche française de la famille Denormandie[7]). Armoiries
PortraitLe musée de Genève détient le portrait[8] de Laurent peint par Corneille de Lyon en 1552. C'est à cette époque que Laurent se rendit à Lyon pour intervenir en faveur de cinq jeunes Français formés à l’École de théologie de Lausanne, arrêtés et condamnés à être brûlés vifs. Malgré de nombreuses interventions, la sentence fut exécutée le sur la place des Terreaux à Lyon. Sources
Notes et références
Voir aussiLiens externes
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