Laurent Petit grandit à Bussières-lès-Belmont, village de 700 habitants, où son père est boucher-charcutier. Les odeurs des pâtés en croûte, des saucissons secs, du boudin noir sont ses premières émotions culinaires[2]. Élève dissipé et rebelle[3], il redouble sa sixième[4] et est orienté, sans grande conviction[5], vers l'École hôtelière Saint-Exupéry de Saint-Dizier[6] où il obtient un CAP Cuisine en 1981[7],[8].
Après son service militaire[9], il est engagé en 1984 comme commis dans le quartier des Halles à Paris au Pied de Cochon, puis par Nicolas de Rabaudy, à l'époque restaurateur dans le futur Bistrot du sommelier, où Laurent Petit côtoie Philippe Faure-Brac. Nicolas de Rabaudy l'envoie faire des stages dans des restaurants étoilés. A Pâques 1984, Laurent Petit fait un stage chez le chef trois étoiles Michel Guérard où il a un choc culinaire et se prend de passion pour la gastronomie[10]. Lors de ces stages, il se forme également auprès de Gérard Boyer à Reims (Marne), Charles Barrier à Tours (Indre-et-Loire), Jean-Pierre Billoux à Dijon (Côte-d'Or) et Roger Vergé à Mougins (Alpes-Maritimes).
En juin 1987, à 24 ans, il ouvre son premier restaurant à Briançon, Le Péché Gourmand. Il rencontre à Serre Chevallier Martine Coin[9], titulaire d'un BTS de cuisine, qui tient une crêperie à Serre-Chevalier. Ensemble, ils décident de s'installer définitivement sur les hauteurs d'Annecy, et ils y fondent en 1992le Clos des Sens[7].
En 2000, le Clos des Sens obtient une première étoile au Guide Michelin[11]. En 2005, Laurent Petit crée la brasserie contemporaine ContreSens, près de la gare d'Annecy. En 2007, c'est la confirmation avec une deuxième étoile au Guide Michelin pour le Clos des Sens[12], tandis le ContreSens obtient un « Bib Gourmand »[13].
En 2013, Laurent Petit obtient le Prix Omnivore TerreAzur Master[15].
En 2015, il fait son « cooking-out», terme qu'il emploie[16] pour qualifier la remise en question qu'il fait de sa propre cuisine et qui l'amène à se «mettre à nu» et se réorienter vers le locavorisme et l'abandon de la viande[17],[18],[19], se recentrant sur le «lacustre»[20] et le végétal[2].
En 2016, Laurent Petit rénove et ouvre sa cuisine puis en 2017 ouvre une nouvelle salle du restaurant[21]. En 2018 , il crée un jardin en permaculture de 1 500 m2 aux 200 essences.
Il fait déjà partie des chefs cités pour décrocher une troisième étoile au Guide Michelin en 2018[22] et l'obtient finalement l'année suivante, le [23].
En octobre 2022, il annonce qu'il vend son restaurant triplement étoilé Le Clos des Sens afin de se consacrer à d'autres projets personnels[25],[26],[27]. Début 2023, le restaurant repris par l'ancien chef exécutif Franc Derouet et le chef sommelier et directeur de salle, Thomas Lorival, conserve ses trois étoiles[28].
Bibliographie
Images cuisinées des grands lacs de Savoie, AutreVue, 2007 ;
Laurent Petit, chapitre "Ma vision de la gastronomie en 2021 en France", dans La cuisine de demain vue par 50 étoiles d’aujourd’hui (dirigé par Kilien Stengel), L'Harmattan, 2021
↑Fabienne Boisier. Pour éviter le gaspillage, le lycée hôtelier de Bonneville crée son jardin d'herbes aromatiques. Le Dauphiné, 14 avril 2022. Lire en ligne