La Chute d'A.
La Chute d'A. (Der Sturz) est un récit[1] de l'écrivain suisse allemand Friedrich Dürrenmatt paru en 1971 à Zurich. PersonnagesTous les personnages du roman sont identifiés par une simple lettre majuscule ou un sobriquet sarcastique, voire insultant[2]. Chacun occupe un poste officiel dans le gouvernement ou le parti.
RésuméAprès le somptueux banquet froid qui précède toutes ses réunions, le bureau politique (en réalité l'autorité politique suprême du pays) est convoqué. Alors que ses treize membres (plus deux suppléants) entrent un à un dans la salle de réunion. Une rumeur inquiétante accompagne leur arrivée : O, le ministre de l'Atome est absent, sans qu'on sache s'il est simplement malade ou arrêté. Cette absence inexpliquée va faire totalement basculer une séance tout à fait ordinaire en véritable révolution de palais. Présidée par A, chef incontesté de la Révolution, la réunion plonge les délégués dans la plus grande inquiétude, et révèle les turpitudes, la corruption et les bassesses de ses membres.
— Friedrich Dürrenmatt, La Chute d'A[3]. Tout le récit se concentre sur le déroulement de la séance. Chacun essayant de sauver sa peau et interprète les allusions des autres ou les sourires pour déterminer de quel côté il doit se ranger. À l'inquiétude provoquée par l'absence inexpliquée d'O s'ajoute un discours fleuve de A sur la Révolution, préambule à son idée principale : la démocratisation de la Révolution. Chacun comprend qu'il cherche à justifier la liquidation le bureau politique, reliquat de la période dictatoriale du Parti. A ne veut plus d'intermédiaire en lui et le peuple.
— Friedrich Dürrenmatt, La Chute d'A[4]. Un incroyable coup de théâtre se déroule alors. L, passablement éméché, se lève alors et déclare que la séance ne peut avoir lieu puisque le bureau politique n'est pas au complet, comme l'exigent les statuts. Les délégués présents sont horrifiés par l'absurdité des déclarations de L et le considèrent comme un mort en sursis. La réponse de A n'est pas tout à fait satisfaisante. De toute façon, O n'ayant pas de voix délibérative, son absence est sans importance. La séance n'avait eu d'autre objet que la dissolution du bureau politique. Dissolution qui venait d'être acceptée à l'unanimité, car aucune opposition ne s'était manifestée. C'est la seule faille du système de domination absolue établi par A. Partout ailleurs, sa seule parole suffit pour être aveuglément obéi, mais à l'intérieur du bureau politique, il est à peine un primus inter pares. InspirationsDürrenmatt aurait eu l'idée du roman après deux voyages en URSS, caricaturant le politburo du PCUS[5],[6]. Notes et références
Édition en français
Adaptations
|
Portal di Ensiklopedia Dunia