Jules SylvestreJules Sylvestre
Jules Sylvestre, né le à Lyon et mort le dans cette même commune, est un photographe français. BiographieFils de Françoise Sylvestre, tailleuse, et de père inconnu[N 1],[1], Jules Sylvestre naît dans le 2e arrondissement de Lyon le 12 octobre 1859[2]. Il intègre l'Hôpital de l'Hôtel-Dieu à l'âge de quatorze ans en 1873, vraisemblablement en tant que garçon de laboratoire ou opérateur auprès des professeurs Ollier, Etiévant et Molière. Il se familiarise à la photographie – qu'il doit apprendre en autodidacte[3] – et réalise ses premiers clichés de pièces anatomiques[1]. Il est ensuite engagé durant quelques années au service photo de l'hôpital de la Salpêtrière à Paris, créé par Charcot[1]. Il travaille, à son retour à Lyon, au service anthropométrique de la faculté de médecine[4]. En 1880, Jules Sylvestre est définitivement réformé par le médecin major en raison d'une "cicatrice adhérente au poignet droit"[2], résultant d'une section de tendons[1]. Il épouse la filleule de sa mère, Catherine Colin, couturière, le 31 mai 1884[5]. Abandonnant la faculté, il prend alors un poste d'employé lithographique[1]. Le jeune ménage s'installe dans un appartement hérité du père de Catherine Colin, au 23 cours de la Liberté (aujourd'hui le n° 39)[1]. La mère de Jules Sylvestre décède en 1891. Grâce à son héritage[1], il ouvre en 1892 – à la même adresse du 23 cours de la Liberté – son premier atelier, "Photographie Sylvestre"[6], où il effectue des portraits, réalise des tirages, et vend du matériel photographique[7]. Son épouse, Catherine, tient la boutique[1]. En 1894, son activité prend réellement de l'essor avec l'Exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon, qui se tient dans l'enceinte du Parc de la Tête d'Or. À l'instar des photographes Victoire et Boulade, il reçoit plusieurs commandes permettant d'immortaliser cet évènement[8]. Le 24 juin de la même année, le président Sadi Carnot visite l'Exposition. À la sortie d'un dîner offert par la chambre de commerce, il est poignardé par l'anarchiste italien Sante Geronimo Caserio. Transporté jusqu'à la préfecture, on appelle Jules Sylvestre, dont l'atelier est installé à 200 mètres de là, afin d'en faire le reportage. Les photographies qu'il prend de la mort de l'homme politique seront rendues à la postérité par la peinture[9] et la gravure, et participeront de la renommée de Jules Sylvestre. Malheureusement, les originaux sont aujourd'hui perdus[4],[N 2]. Cette reconnaissance nouvelle participe de l'afflux de commandes, notamment par des éditeurs d'ouvrages artistiques de luxe. Vers 1895, à la demande de ses éditeurs qui lui demandent des clichés plus anciens de monuments lyonnais disparus, il rachète le fonds de Philippe-Fortuné Durand à son gendre, le photographe Benjamin Escudié[3]. Plusieurs fonds de photographes primitifs viendront également s'y ajouter, comme celui de Louis Froissard. Sylvestre reproduit sur plaque de verre leurs clichés réalisés selon des procédés anciens, à l'origine des daguerréotypes ou des calotypes[6]. En 1897, Jules Sylvestre dépose un brevet de 15 ans pour un obturateur central qui est fabriqué en petites séries[4]. En 1898, son affaire est si prospère qu'il a besoin de s'installer dans de nouveaux locaux plus grands, aux 2 rue de Bonnel et 7 quai de la Guillotière[10]. C'est ici qu'il réalise des clichés de toutes les peintures exposées lors du Salon. Il obtient par la suite une commande consistant à reproduire les tableaux du musée des Beaux-Arts de Lyon, qui seront plus tard éditées en carte postale[3]. Il effectue également des photographies industrielles et des portraits artistiques[4]. À son activité de photographe s'ajoute bientôt celle de fabrication d'appareils afin de répondre aux demandes de ses clients, tous n'obtenant pas satisfaction des modèles notamment commercialisés par Kodak. Cette production doit sans doute s'opérer grâce à une sous-traitance de la part d'usines spécialisées et dans l'atelier annexe du 6 rue Servient[1], Sylvestre se contente alors de monter et régler sur des boîtiers les objectifs choisis par ses clients[3]. Compte tenu de l'étendue de son activité, son entreprise compte environ une trentaine d'employés, opérateurs en studio et en extérieur, ainsi que "subalternes" chargés de tâches considérées comme mineures bien qu'essentielles, telle que la retouche qui prend une place importante dans la qualité de la production. L'atelier de Jules Sylvestre joue alors un rôle majeur dans le développement de la photographie professionnelle dans la région lyonnaise, en raison de la formation dispensée à son personnel[3]. Le développement de l'automobile occupe une place importante dans sa production dès l'année 1900. Détenteur d'une Rochet-Schneider, il entreprend avec sa femme, un de ses amis, et son chien un tour de France qu'il documente par la photographie[1]. Il attire en outre une clientèle de férus d'automobile venant faire photographier leurs bolides en tout genre ainsi que leurs tenues de voyage. Se multiplient en parallèle les photos d'accidents de la route, de plus en plus nombreux. En 1910, il obtient des palmes académiques sur proposition de la Chambre syndicale de la photographie – qu'il avait rejointe en 1902[6] – alors qu'il participe à la commission d'études pour préparer le congrès national de la photographie professionnelle[4],[11]. Cette institution dont il est membre de 1902 à 1912 lui permet d'être en lien avec Georges Giraudon, directeur de la Bibliothèque photographique – l'une des plus importantes agences de photographie françaises –, à laquelle il fournit des images prises dans les musées lyonnais qu'il facture entre 5 et 10 francs[6]. En 1911, il est nommé trésorier de la Fédération des photographes professionnels de France et des colonies. En 1928, âgé de 70 ans, Jules Sylvestre prend sa retraite et vend son affaire à Blanche Savoye — son ancienne assistante photographe et comptable[1] – qui continue de l'exploiter une quinzaine d'années durant, avec le même personnel et les mêmes méthodes de travail[3]. Il décède le 21 janvier 1936 à son domicile lyonnais, 2 rue de Bonnel[12], et est inhumé au cimetière de Loyasse le 24 janvier 1936[13],[N 3]. Matériel photographique et techniquesProduction photographique
En 1901, Jules Sylvestre a mené une campagne photographique dans le cadre d'une commande de la Commission municipale du Vieux Lyon[14]. Ces clichés de rues et édifices anciens sont réunis au sein de trois albums, conservés au musée Gadagne :
Galerie d'œuvres
Vie du fonds et de l'atelier "Jules Sylvestre"Aujourd'hui, un important fonds de plus de 4000 photographies négatives et positives produites par Jules Sylvestre et son atelier est conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon. Ayant fait l'objet d'une campagne de numérisation, ces clichés sont consultables en ligne sur la bibliothèque numérique Numelyo dans la catégorie "photographes en Rhône-Alpes"[15]. Notes et référencesNotes
Références
Bibliographie
Liens externes
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