Joseph Donzé-VerteuilJoseph Donzé de Verteuil
Joseph-François-Ignace Donzé, dit l'Abbé de Verteuil, puis Donzé-Verteuil, né le à Belfort et mort le à Nancy[1], est un ecclésiastique catholique, un homme de lettres et un révolutionnaire français, membre du Tribunal révolutionnaire. Famille et éducationIssu d'une famille distinguée de la région de Belfort, il est le fils aîné de Jean-Nicolas Donzé, marchand, puis conseiller du roi et maître régent de la ville de Belfort, et d'Anne-Barbe Montagne[2], mariés en 1725 à Belfort. Son grand-père Nicolas Donzé et son oncle Jean-François sont maires héréditaires de Vézelois, tandis que son autre oncle Jean-Paul Donzé est grand-maire de l'assise du Comté de Belfort. Il entre au noviciat de Nancy le et devient jésuite, suivi de peu par son frère cadet François-Xavier Donzé qui deviendra vicaire de son oncle Claude-François Verteuil, curé de Bermont auquel il succède en 1776[3]. Abbé de cour à Paris: l'Abbé de VerteuilLa suppression de la Compagnie de Jésus, qui n'eut lieu qu'en 1768 dans le duché de Lorraine, le rendit à la vie séculière. Joseph Donzé se rendit à Paris, attiré par l'abbé Joseph Delaporte[1], ancien jésuite, Belfortain lui aussi, et entra, peut-être grâce à l'aide de ce dernier, comme chapelain au service de l'abbesse de Montmartre. Il collabore sous le pseudonyme d'abbé de Verteuil, qui était, à la particule près, le nom de son oncle[4], à l'Année littéraire d'Élie Fréron de 1774 à 1776[1] et traduit du latin Les Nuits attiques d'Aulu-Gelle en 1776. Le révolutionnaireFavorable à la Révolution, il prête le serment constitutionnel le et prit le pseudonyme d'Armand Verteuil. Il est nommé par la Convention nationale à la séance du , en même temps que Jean-Baptiste Fleuriot-Lescot, un des deux substituts de l'accusateur public, autrement dit, de Fouquier-Tinville, près le tribunal criminel extraordinaire créé par la loi du . Avant même l'entrée en vigueur de la loi du 22 prairial an II (), il est envoyé à Brest en qualité d'accusateur public. Il y arrive le en compagnie de Pierre-Louis Ragmey. Leur arrivée suscite de l'émoi dans la population puis lors du procès des 26 administrateurs du Finistère[5]. Le soir du 18 nivôse an III, à la suite d'une plaisanterie, le comité de surveillance révolutionnaire du district de Brest le fait arrêter « comme prévenu de propos contre-révolutionnaires » et interner à la maison d'arrêt. Les envoyés en mission Villers et Desrues profitent de l'affaire pour le faire conduire à Paris. S'emparant de ces faits, le 5 pluviôse an III (), les députés brestois le dénoncent à la Convention, qui décréte immédiatement son renvoi et celui des autres membres du tribunal devant le comité de sûreté générale. Le 22 pluviôse (10 février), les députés brestois complétent leurs dénonciations en déposant un rapport intitulé Les Crimes de l'ex-tribunal révolutionnaire de Brest, dénoncés au peuple français et à la Convention nationale, par les députés extraordinaires de cette commune[6]. Tandis qu'il était dirigé sur Paris, en vertu d'un arrêté des envoyés en mission du 29 pluviôse (17 février), la Convention, qui l'ignorait, vote le 16 prairial an III (), sur un rapport de Génissieu, le renvoi des membres du tribunal révolutionnaire devant le tribunal de Brest[7]. Retenu à Évreux, il bénéficie des mesures d'amnistie votées par la Convention avant sa séparation, le 4 brumaire an IV (). Le 1er brumaire (), il écrit, de sa prison, au comité de législation: « Citoïens représentants, du fond de ma prison, je viens d'apprendre qu'un mouvement de bienfaisance a engagé le commissaire des guerres de cette commune à vous écrire pour réclamer en ma faveur le bénéfice de la loi du 23 vendémiaire concernant les détenus. Libéré, il vécut obscurément, par la suite, pendant près d'un quart d'un siècle. Il mourut au séminaire de Nancy après s'être réconcilié avec l'Église[1]. Il est inhumé au cimetière Saint-Pierre[9]. Charles-Jean Barbaroux, qui le considère comme un ami de Robespierre dans ses Mémoires, le décrit « couvert de guenilles »[10]. Apparence physiqueEn 1795, Donzé est décrit ainsi : « 59 ans, 5 pieds 2 pouces, cheveux et sourcils grisonnés, front haut, yeux gris, nez ordinaire, bouche petite, menton court, visage rond et plein »[11]. Œuvres
Notes et références
Bibliographie
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