Jessica Meir
Jessica Meir, née le à Caribou dans l'État du Maine, est une astronaute de double nationalité américaine et suédoise. Elle a été sélectionnée par la NASA en dans le Groupe d'astronautes 21. Elle a effectué un séjour dans la Station spatiale internationale (ISS) du au dans le cadre des expéditions 61 et 62. C'est la quinzième femme à s'être rendue dans l'ISS et la première qui a participé à une sortie extravéhiculaire entièrement féminine, avec Christina Koch. BiographieOriginesSon père Josef, né à Bagdad (Irak) en , a suivi sa famille en Palestine en , avant la création de l'Etat d'Israël. Il étudie la médecine à l'Université américaine de Beyrouth, au Liban, avant de rentrer chez lui tandis qu'éclate la guerre israélo-arabe de 1948. Durant le conflit, il est ambulancier. Au terme de la guerre, il part à Genève, en Suisse, pour terminer sa formation. C'est là qu'il rencontre Ulla-Britt, la future mère de Jessica Meir, une infirmière suédoise, originaire de la ville de Västerås[1],[2],[3]. D'où la double nationalité suédoise et américaine de Jessica Meir. Ils partent peu après s'installer aux États-Unis. Son père travaille d'abord à l'université Johns-Hopkins comme interne, puis dans le Maine où un poste lui a été proposé[4],[5],[6]. De l'espace, Jessica Meir postera des photos d'Israël qu'elle dédie à la trajectoire de son père, « une source d'inspiration pour [sa] famille proche et plus éloignée »[7]. EnfanceJessica Meir est née le à Caribou, dans le Maine, ville de près de 8 000 habitants. C'est alors la plus jeune d'une fratrie de cinq enfants — quatre sœurs et un frère[8],[9]. Elle a grandi dans une famille de confession juive peu pratiquante. Caribou ne possédant pas de synagogue, elle a fait sa Bat Mitsvah à Presque Isle[10]. Selon sa mère, Jessica aurait exprimé le désir d'être astronaute dès l'âge de 5 ans[11]. Enfant, elle passait beaucoup de temps à l'extérieur, fascinée par les sciences et la nature[12]. Le jour de l'accident de la navette spatiale Challenger, elle était devant la télévision à l'école dans sa classe primaire[13]. À 13 ans, elle participe à des colonies de vacances en lien avec l'espace et organisées par l'université Purdue, qui a formé une vingtaine d'astronautes[14]. FormationEn , Jessica Meir sort diplômée en biologie à l'université Brown, où elle a rencontré le scientifique Kenneth Miller, qui l'a confortée dans son désir de suivre cette discipline. Son mémoire, intitulé Blood oxygen transport and depletion: The key of consummate divers, a été reçu avec mention[15]. A l'université, elle s'était inscrite dans plusieurs clubs, notamment de vol et de plongée[16]. Des compétences en pilotage et en plongée, qui ont, selon elle, plus tard favorisé sa candidature comme astronaute[17]. La veille de sa remise de diplôme, elle rencontre l'astronaute John Glenn durant des festivités à l'université[16]. A l'université Brown, elle poursuit un semestre d'études en Suède[18]. Souhaitant appliquer la biologie au domaine spatial, elle poursuit ses études en pendant un an en France, à Strasbourg, à l'International Space University. En , elle est membre d’équipage dans la base sous-marine Aquarius Reef Base, au large de Key Largo, pour la quatrième mission de la NASA Extreme Environment Mission Operations (NEEMO). Ce programme de la NASA est destiné à isoler des groupes de scientifiques dans un milieu clos dans le but d'étudier leurs comportements dans des conditions similaires à celles que rencontrerait un équipage d'un vaisseau spatial au cours d'un long séjour[19],[20]. De à , elle travaille au sein du laboratoire "Lockheed Martin’s Human Research Facility" au centre spatial Johnson de la NASA[21]. Entre et , Jessica Meir est doctorante à l'Institut d'océanographie Scripps où elle étudie le comportement de plongée et la physiologie des manchots empereur en Antarctique[22],[23],[24]. Elle obtient son doctorat à l'Institut d'océanographie Scripps en [25]. En et , elle poursuit son activité au département de zoologie de l'université de la Colombie-Britannique à Vancouver[26],[27]. Durant cette période, où elle s'intéresse à la physiologie des animaux vivant dans des environnements extrêmes, elle étudie aussi les éléphants de mer en Californie et les oies à tête barrée en Mongolie[28]. Ses années de recherches lui ont permis de relever des « défis physiques et mentaux dont elle a toujours été en en quête », comme la plongée sous une surface d'eau gelée ou l'observation d'animaux depuis un tube suspendu dans la glace[17]. AstronauteJessica Meir est professeure assistante (Assistant Professor (en)) d'anesthésie à la Harvard Medical School au Massachusetts General Hospital de Boston en lorsqu'elle est sélectionnée par la NASA avec sept autres personnes[8],[29],[30]. Elle avait fait une première candidature pour être astronaute en . Mais celle-ci n'avait pas été acceptée, au grand regret de Jessica Meir[31]. En , à 35 ans, elle fait officiellement partie du Groupe d'astronautes 21 : huit personnes que la NASA a recrutées parmi plus de 6 000 candidatures. L'annonce que ce groupe a été constitué est faite publiquement le par l'administrateur de la NASA Charles F. Bolden[32]. Le , Jessica Meir est présentée pour la première fois avec son groupe lors d'une conférence de presse de la NASA, succédant au micro à Anne McClain, qui partira dans l'espace avant elle[33]. EntraînementLa formation de Jessica Meir commence fin pour s'achever en [34]. Son entraînement a consisté à prendre des cours de russe, à apprendre à piloter un avion militaire Northrop T-38 Talon, à manier un bras mécanique comme le Canadarm, à faire des grandes randonnées, à se rendre au Japon et en Allemagne pour connaître les modules de l'ISS[17]. Après les deux années d'entraînement commun à tout le groupe d'astronautes 21, Jessica Meir occupe plusieurs fonctions au sein du Corps des astronautes de la NASA : Capsule Communicator, notamment pour l'Expédition 47 (ISS), les missions BEAM et un HTV, le véhicule cargo de l'Agence spatiale japonaise, ainsi que communicateur de contrôle de mission pour deux sorties extravéhiculaires de la Station spatiale internationale. En , elle a été membre d'équipage de la mission de spéléologie spatiale CAVES de l'Agence spatiale européenne (ESA) en Sardaigne, en Italie[25],[35]. En , elle est sélectionnée pour faire partie des expéditions 61 et 62[36]. Elle réalise sa dernière interview avant de partir dans l'espace . Il est prévu qu'elle réalise avec ses coéquipiers près de 250 expériences scientifiquement uniquement réalisables dans l'ISS[37]. Dans ses bagages personnels, elle emporte un piccolo, un drapeau israélien et une paire de chaussettes imprimée de menorahs[38]. Expéditions 61/62Décollage et voyage vers l'ISSJessica Meir s'envole comme ingénieure de vol vers l'ISS le à bord du Soyouz MS-15, avec l'astronaute russe Oleg Skripotchka (commandant) et l'Emirati Hazza Al Mansouri (ingénieur de vol), pour participer aux expéditions 61 et 62[39]. La fusée décolle du cosmodrome de Baïkonour à 18h57 et s'arrime à la station après six heures de vol et quatre tours d'orbite[40]. Jessica Meir rentre sur Terre, comme prévu, le [41]. Entre-temps, elle aura passé 205 jours dans l'espace, fait 3280 fois le tour de la Terre et parcouru la distance de près de 140 millions de kilomètres[42]. DéroulementParmi ses travaux, elle étudie la poussée de mizuna pour étudier les effets de la lumière et de l'engrais en apesanteur sur cette plante[43]. Quand elle a du temps libre, elle aime se rendre dans la coupole d'observation panoramique pour admirer la Terre[9]. Entre son arrivée dans l'ISS et son retour sur Terre, une pandémie de Covid-19 s'est répandue sur la planète. De l'ISS, elle fournit des conseils sur la manière de rester rester sain de corps et d'esprit en étant confiné[44]. Le , elle célèbre la Hanoucca en postant sur Twitter une photo de la Terre avec en premier ses chaussettes imprimées de chandelier et d'étoile de David. Le cliché est accompagnée du message « Joyeux Hanoucca à tous ceux qui le fêtent sur Terre »[45]. Sorties extravéhiculairesLe , Jessica Meir est devenue la quinzième femme à sortir dans l'espace depuis le début de l'assemblage de l’ISS en [46]. Mais, surtout, elle participe avec Christina Koch à la première sortie extravéhiculaire dans l'espace entièrement féminine, après un demi-siècle de sorties uniquement masculines ou mixtes[47]. La sortie, qui a duré 7 heures et 29 minutes (90 minutes de plus que prévu), avait pour but de remplacer une batterie de l'un des panneaux solaires de la station[48],[49]. Durant la sortie, elles ont échangé quelques mots avec Donald Trump, qui les a félicitées[50]. Le président américain s'est alors trompé en disant : « C'est la première fois qu'une femme sort de la station spatiale ». Une erreur poliment relevée par Jessica Meir : « Nous ne voulons pas prendre tous les honneurs pour nous puisqu'il y a déjà eu tant de femmes qui ont réalisé des sorties extravéhiculaires. C'est la première fois que deux femmes sont ensemble dehors »[51]. Christina Koch et Jessica Meir ont effectué deux autres sorties ensemble, les et [52],[53]. Jessica Meir se dit enthousiaste par cette féminisation de l'exploration spatiale[9]. Retour sur TerrePure coïncidence, son retour sur Terre a lieu le , soit cinquante ans jour pour jour après la rentrée en catastrophe de la mission Apollo 13. Jessica Meir atterrit dans les steppes du Kazakhstan, à bord d'une capsule avec Andrew Morgan et Oleg Skripotchka[54]. Plus précisément au sud-est de la ville de Jezqazğan à 11h17 (heure locale)[55]. De là, elle est transportée à Baïkonur, avant de rejoindre la ville de Kyzylorda, puis de prendre un vol pour Houston[42]. A son arrivée sur Terre, elle doit être maintenue en quarantaine pendant sept mois pour protéger son système immunitaire[56],[57]. ArtemisLe 9 décembre 2020, Jessica Meir est sélectionnée pour faire partie des dix-huit membres de l'équipe Artemis[58],[59]. Elle fait ainsi partie des neuf astronautes qui sont susceptibles de devenir la première femme à marcher sur la Lune. Vie privéeJessica Meir déclare qu'elle n'est pas « vraiment une personne religieuse », mais estime que son « origine culturelle juive » constitue « évidemment une grande partie de [sa] culture et surtout de [ses] traditions »[38]. Notes et références
Voir aussiArticles connexes
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