Il appartient à la branche cadette de la maison des Barres ; cette branche a pour origine Guillaume Ier des Barres marié en secondes noces avec Hélissende de Joigny, Chaumont (-sur-Yonne) (alias de Saint-Bris). Leur descendance constitue cette branche des seigneurs de Chaumont dont les premiers membres sont sommairement[N 1],[1] :
- Eudes Ier , demi-frère de Guillaume II des Barres, de la branche ainée, qui s'illustra à la bataille de Bouvines. Eudes est le premier membre de cette branche cadette. Il épouse Héloïse, autre dame de Chaumont. Elle lui donnera un seul fils ;
- Pierre Ier, fils unique des précédents, chevalier, qui héritera des titres de ses parents. Il épouse en premières noces, Marie Le Bouteiller de Senlis, qui lui donnera quatre enfants dont Guillaume, seigneur de Diant. Sa seconde épouse, Alix de Saint-Vérain, est mère de trois enfants dont Eudes II, seigneur de Chaumont, père de Jean II.
Jean II des Barres est nommé Johannet en 1291 et, plus tard, il est surnommé « le Borgne » (Strabo)[2].
Il épouse en premières noces Agnès de Saint-Phalle[3] puis Hélissande de Prunoy dont il aura un fils, Jean (pouvant être confondu avec son père)[4].
Il est supposé être décédé au siège de La Réole en 1324.
Sa descendance est complexe et incomplète. La dernière de la lignée des Barres de Chaumont sera Claude des Barres. Elle épousera vers 1490 Louis de Buffevent.
Titres et armes
Dès 1224, Héloïse est dame de Chaumont. Eudes et Héloïse ont à gérer un ensemble de domaines constitué de vingt-quatre villages. Les terres vont de Malay-le-Vicomte au sud-est de Sens à Villeneuve-la-Guyard et Diant plus au nord-ouest de Chaumont[N 2].
Leur fils unique, Pierre Ier héritera de tous leurs biens ; il est seigneur de Chaumont dès 1255[5]. Du fait de sa nombreuse progéniture, la seigneurie initiale sera morcelée.
Les armes des Barres de Chaumont portent le plus souvent un écu losangé d'or et de gueules[6], comme la branche ainée des Barres d'Oissery. Chaque membre y ajoute sa marque personnelle, marque qui peut d'ailleurs varier au cours du temps[7]. Les auteurs ont aussi, parfois, des affirmations discordantes sur le sujet.
Seuls seront présentés ici les sceaux recensés à ce jour[8]. Parmi ces sceaux, celui de Jean II dont la généalogie n'est pas précisée. Il peut y avoir confusion entre le père (dit ici Jean II) et son fils Jean, mais comme le fils est l'héritier direct de son père, on supposera qu'ils ont armes communes[N 3].
le sceau d'Eudes Ier représente un écu avec « une bande sur un champ fretté et dans chaque espace une étoile à huit branches. » ;
celui de Pierre Ier porte « un écu losangé brisé d'un lambel de cinq pendants » ;
Guillaume, fils de Pierre Ier et de Marie porte « un écu losangé au lambel à cinq pendants », comme son père ;
Jean II, père plutôt que fils, dont le sceau est présenté dans l'infobox de l'en-tête[N 4], comporte un contre-sceau représentant « un écu losangé au lambel à trois pendants ».
Le chevalier
Jean II des Barres épouse la carrière militaire sur laquelle on sait peu de choses.
Sous Philippe le Bel, roi de 1285 à 1314 :
En 1302, il reçoit des quittances de gages, émis à Arras, pour l'ost de Flandres ; à ce parchemin est appendu un sceau (des secrets) à son nom[9].
Il est « Conseiller du Roi au Conseil étroit » et, à ce titre :
au mois de , il représente le Roi auprès de l'évêque d'Auxerre. Il lui fait hommage lorsque Philippe le Bel est mis en possession de la terre de Donzy, confisquée par le comte de Flandre.
en 1319, il est envoyé comme ambassadeur auprès de Robert IIIcomte de Flandre. Le , avec Pierre de Galard, grand maître des arbalétriers, ils somment le comte de Flandre de comparaître en personne devant le roi de France au jour de Noël suivant (qui aura lieu, en fait, le 5 mai 1320) [11].
En 1316, en exécution du testament du roi Louis X, roi de 1314 à 1316, il reçoit vingt livres[2].
Philippe V lui assure, par lettres patentes du 19/01/1320, une rente de cinq-cents livres parisis à prendre tant qu'il tient l'office de maréchal de France sur la terre et les hommes taillables de Pont-Belin. Cette rente lui est assise sur celle d'Évry et d'autres au bailliage de Troyes. Le receveur de Champagne refuse de l'en laisser jouir. Jean II des Barres obtient un arrêt de la chambre des comptes en sa faveur le .
Une lettre du roi, Charles IV de France, de janvier 1322, confirme cette rente de cinq-cents livres parisis.
Toujours en 1322, le premier juillet, le surnommé « Le Borgne » perçoit une somme de cent sols[2].
Une lettre du roi, du , le gratifie d'une somme de mille-deux-cent-cinquante livres[12].
Notes et références
Notes
↑Les essais des auteurs sur la branche des seigneurs de Chaumont sont souvent imprécis sur l'analyse des prersonnages, à cause des nombreuses homonymies dans les sources. Les références (parfois contradictoires) prises en compte ici sont d'abord celles d'Étienne Meunier, puis celles d'Étienne Pattou, cités en bibliographie.
↑Étienne Meunier cite, en page 10 de son étude, ces vingt-six implantations foncières se trouvant toutes, sauf une, dans le Sénonais
↑Eugène Grésy (1850) donne des références sérieuses pour attribuer ce sceau à Jean II (p. 48 de l'étude). Voir Grésy, sur catalogue BnF : accès en ligne.
Étienne Pattou, Maison des Barres, 2006-2016 (lire en ligne)..
Étienne Meunier, Recueil de quarante-deux familles appartenant à la chevalerie Sénonaise au Moyen Âge : Les chevaliers DES BARRES, t. XIX, coll. « Cahiers généalogiques de l'Yonne », , p. 166-182..
Paul Quesvers, Essai de généalogie de la famille des Barres, (lire en ligne)..
Jean-Baptiste-Pierre Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des Barres, t. I, Paris, (lire en ligne)..