Jean Restout, dit Jean II Restout ou Jean Restout le jeune, né à Rouen le et mort à Paris le , est un peintrerococofrançais.
Il appartient à l’illustre famille des peintres normands Restout. Lui-même était le fils du peintre Jean Ier Restout et de Marie Jouvenet, sœur et élève de Jean Jouvenet.
Une formation familiale
Initié à la peinture par sa famille, son père, sa mère et ses oncles paternels, Eustache Restout et Jacques Restout, il devient l’élève de son oncle maternel et parrain, Jean Jouvenet, chef de file de la peinture religieuse en France à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Il aurait aussi étudié auprès de Nicolas de Largillierre.
Une carrière académique
Agréé de l’Académie royale en 1717 pour son œuvre pour le Grand Prix (Vénus demandant à Vulcain des armes pour Énée et sa suite Vénus présentant ses armes à Énée), il reste à Paris au lieu de se rendre en Italie pour le traditionnel voyage d’étude de tout peintre classique, et expose dans tous les salons. Il remplit successivement tous les postes de distinction académique, devenant membre de l’Académie en 1720, professeur-adjoint en 1730, professeur en 1734, recteur-adjoint en 1746, recteur en 1752, directeur en 1760[1].
Il est élu aussi associé des académies de Rouen en 1748 et de Caen en 1749.
Œuvres
Ses œuvres, principalement des retables (musée du Louvre), des plafonds et des dessins pour les tapisseries des Gobelins, qui ont été gravées par Cochin et Pierre Drevet, sont souvent religieuses et d’inspiration janséniste. Jean Restout est aussi l’auteur de plusieurs portraits de personnalités jansénistes de son temps.
Il est également l'auteur des illustrations du livre de Louis-Basile Carré de Montgeron, La vérité des miracles de M. François de Pâris, publié en 1737 pour présenter au roi les dossiers des miracles des Convulsionnaires qui auraient eu lieu dans le cimetière de l'église Saint-Médard dans les faubourgs de Paris[2].
On trouve aussi dans sa carrière des sujets mythologiques, dont un épisode tiré de l’Énéide de Virgile qui lui valut le Grand Prix de l’Académie en 1717.
Il avait installé à partir de 1730 un atelier à Paris. Il recommandait à ses élèves d'accentuer les angles et les pointes, si bien que l'atelier fut surnommé « l'école des pointus[4] ».
Il y forma, outre son beau-frère, d’autres artistes comme :
↑Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN9 788836 651320), n°53
↑Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN9 788836 651320), n°54
Bibliographie et sources
Paul Lacroix, « Nécrologie des artistes et des curieux 1765 à 1782 : Restout, peintre », Revue universelle des arts, t. 12, 1860-1861, p. 182-186 (lire en ligne)
Essai sur les principes de la peinture, éd. Arthur-Richard Rouxelin de Formigny de La Londe, Caen, Hardel, 1863
Jean Messelet, « Jean Restout (1692-1768) », Revue de l'art français ancien et moderne, t. 19, 1935-1937, p. 99-137 (lire en ligne sur Gallica).
« Catalogue de l'œuvre de Jean Restout », Revue de l'art français ancien et moderne, t. 19, 1935-1937, p. 138-181 (lire en ligne sur Gallica).
« Chronologie des œuvres de Jean Restout », Revue de l'art français ancien et moderne, t. 19, 1935-1937, p. 182-188 (lire en ligne sur Gallica).
Pierre Rosenberg et Antoine Schnapper, Jean Restout (1692-1768) : Musée des beaux-arts de Rouen, juin-septembre 1970, Rouen, musée des beaux-arts de Rouen, , 232 p.