Il est admis en deuxième classe le en planchant sur le sujet : « Étude d'éléments analytiques d'architecture : L'entrée d'une orangerie ; Composition d'architecture : Un lavoir ». Il passe en première classe le , et est diplômé le de la 181e promotion, sur le thème « Une école maternelle dans un groupe scolaire » avec la mention bien. Admis aux Hautes Études d’architecture le , il est récipiendaire du premier second Grand Prix de Rome le sur le sujet : « Le grand foyer des équipages de la flotte »[5]. Il est lauréat de la Delano and Aldrich/Emerson Fellowship[note 1],[6] en 1950 et exercera comme architecte à Paris 16e entre 1949 et 1967.
Carrière
Il fait partie de cette génération d’architectes novateurs qui a expérimenté librement de nouvelles formules techniques et artistiques dans les grands chantiers brazzavillois. On compte parmi eux, Henri Chomette qui travaillera plus tard en Guinée Equatoriale et au Gabon, Bernard Berruet, Henri-Jean Calsat et Roger Erell[7]. Ils sont notamment les adeptes d'une architecture climatique adaptée aux tropiques[8].
Jean-Yves Normand part pour Brazzaville en 1947[9],[note 2], sous contrat avec le Ministère des Colonies afin de réaliser le plan d’urbanisme de la ville. C'est là, qu'il rencontre Roger Erell avec qui, il conçoit conjointement de nombreux édifices comme les arcades de l'Avenue Foch. Son plan directeur fut assez suivi à l’époque, conservant assez bien la délimitation des zones. Sa volonté étant de bien séparer les commerces, des industries et des habitats, tout en imposant quelques grands axes comme l'Avenue Foch[10].
Le charme du centre-ville de Brazzaville est en grande partie dû à l'esprit visionnaire de Normand et d'Erell.
En 1949, dans la perspective d'un accroissement de la population à 20 000 habitants, Normand conçoit le nouveau plan directeur de la ville de Pointe-Noire[11].
Jean-Yves Normand a brûlé la totalité de ses archives. En effet, avec le recul, il éprouvait une sorte de honte par rapport à ses oeuvres[12].
La place de la mairie centrale : ensemble architectural particulièrement élégant[7]
Les arcades de l'avenue Foch, perspective remarquable devant l'Hôtel de ville, en tandem avec Erell. Les commerces en rez-de-chaussée sont abrités des pluies tropicales par les arcades. On trouve des appartements aux étages et quelques appartements luxueux sur les terrasses supérieures[7],[13] - 1949 - 1955
L'immeuble La Paternelle, premier édifice à étage de Brazzaville, dépassant la cime des manguiers en tandem avec Erell[7] - 1953
Le palais de Justice[8], incontestablement le chef-d'œuvre de Normand[7]. Les procédés climatiques utilisés sont assez comparables à ceux mis en place en 1948-1950 par les architectes D. Badani et P. Roux-Dorut pour le palais de justice d’Abidjan (Côte d’Ivoire)[14] - 1955 - 1964
L'ancien centre philatélique (actuel SOTELCO - Société des Télecom du Congo)[7] - 1955
Rénovation de la gare centrale - 1962
Église Notre-Dame-du-Rosaire, inspirée de la tradition Kongo pour la façade ornée d’un portail-clocher reprenant la silhouette du Ngongui, instrument traditionnel de musique, qui servait jadis à convoquer les villageois aux palabres officielles[7],[13] - 1963
↑« Depuis 1930, l'American Institute of Architects délivre la bourse de voyage Delano-Aldrich, d'un montant de 15 000 dollars, permettant à un jeune architecte français de découvrir ou mieux connaitre les États-Unis sous les aspects les plus divers : l’urbanisme, le paysagisme, l’architecture, la scénographie, la muséographie, le design, les méthodes de conception des projets ou de construction, les problèmes environnementaux, etc. ».
↑« Fiches de référence individuelles sur les architectes d'Outre-Mer : 1947 19820775/15, n° d'inscription à l'Ordre des architectes : 3317; Normand, Jean-Yves ».
↑ abcdef et gH. Brisset-Guibert (Diplômé d’Etudes Approfondies en Histoire), Brazzaville - Petit Guide Historique, Brazzaville, , 83 p. (lire en ligne [PDF]).
↑ a et b[5. Les colonies, un laboratoire de l’architecture climatique ?] Cité de l'architecture et du patrimoine, « Patrimoines et Territoires : Agir pour le climat au XXIe siècle », Ecole de Chaillot, , p. 16 (lire en ligne).
↑« Urbanisme ; Direction de la construction - Direction de l'habitat et de la construction (1943-1981) : Répertoire (19820775/1-19820775/117) », Archives nationales (France), Pierrefitte-sur-Seine, , p. 12 (lire en ligne).
↑ a et bLionel Sanz, « L’architecture pré-indépendance à Brazzaville – Jean-Yves Normand (1917) », DMCARC, (lire en ligne, consulté le ).
↑Mouélé Kibaya, « Petit historique de la ville de Pointe-Noire », Congopage, (lire en ligne, consulté le ).