Jean-Victor Poncelet naît le , à Metz[2], une place-forte des Trois-Évêchés. Après ses humanités au Lycée Fabert de Metz, il choisit naturellement la carrière des armes. Après avoir réussi le concours d'entrée à l’École polytechnique (promotion X 1807), il en sort diplômé le .
Le lieutenant Poncelet est conduit à Saratov, sur la Volga, à près de 1 500 kilomètres qu'il parcourt à pied de novembre 1812 à février 1813, en plein hiver russe. Privé de tout livre, il reprend pourtant les fondements des mathématiques[4]. Il pose alors les principes fondamentaux de la géométrie projective, qui avaient été déjà abordés par Pappus (IVe siècle), puis par Girard Desargues et enfin par Pascal.
Libéré peu après, en 1814, son retour en France prend quatre mois. La même année, dans un but éducatif, Poncelet favorise l'introduction du boulier dans les écoles françaises[5], peut-être influencé par l'utilisation du Stchoty, par les Russes.
Jean-Victor Poncelet s'intéresse plus tard à la mécanique et présente en 1824 son invention de la « roue hydraulique à aubes courbes », qui sera distinguée par le Prix Montyon de l'Académie des sciences l'année suivante. C'est une des raisons pour lesquelles il est chargé, en 1825, sur la suggestion d'Arago, des cours de mécanique à l'École d'Artillerie et du Génie de Metz.
Admis à l'Académie des sciences de Paris en 1834, en remplacement de Jean Nicolas Pierre Hachette, Poncelet est ensuite chargé de créer le cours de mécanique appliquée, à la Faculté des sciences. Poncelet est nommé général en 1848 et prend ses fonction à la tête de l'École polytechnique. Poncelet était par ailleurs « membre étranger » de la Royal Society, depuis le .
Le , Poncelet prend la tête des élèves de l'École polytechnique en arme et en uniforme pour se mettre à la disposition du gouvernement. En juin 1848, le général Poncelet peut alors engager des réformes salutaires pour l'enseignement de cette école. Le , le général Poncelet est fait commandeur de la légion d'honneur. Pour couronner sa carrière militaire, le général Poncelet est élevé à la dignité de Grand officier de la légion d'honneur, le [2].
Jean-Victor Poncelet meurt à Paris, dans le 6e arrondissement, le [2]. Il est l'auteur[6] de plusieurs publications scientifiques.
Travaux publiés
Traité des propriétés projectives des figures, Bachelier, Paris, 1822 (en ligne).
Expériences hydrauliques sur les lois de l'écoulement de l'eau, Imprimerie Royale, Paris, 1832.
Théorie des effets mécaniques de la turbine Fourneyron, Bachelier, Paris, 1838.
Mémoire sur la stabilité des revêtements et de leurs fondations, Bachelier, Paris, 1840.
Note sur les expériences de M. Pecqueur, relatives à l'écoulement de l'air dans les tubes, et sur d'autres expériences avec orifices en minces parois, Bachelier, Paris, 1845.
Applications d’analyse et de géométrie, 1862-1864.
Notes de cours
Cours de Mécanique industrielle, rédigé par le capitaine Gosselin.
Une unité de mesure de puissance (aujourd'hui inusitée) portait son nom à la fin du XIXe siècle : le poncelet, destiné à remplacer le désuet cheval-vapeur. L'équivalence est : 1 p = 980,665 W
Le sous-marin Q 141, de la marine française, lancé en 1932 baptisé de son nom. Appartenant aux forces de Vichy, il fut coulé le par le HMS Milford lors de la campagne du Gabon.
Traité des propriétés projectives des figures : ouvrage utile à ceux qui s'occupent des applications de la géométrie descriptive et d'opérations géométriques sur le terrain, tome 1 , Gauthier-Villars, Paris, 1865 (lire en ligne)
Traité des propriétés projectives des figures : ouvrage utile à ceux qui s'occupent des applications de la géométrie descriptive et d'opérations géométriques sur le terrain, tome 2, Gauthier-Villars, Paris, 1866 (lire en ligne)
↑Irina Gouzévitch et Dmitri Gouzévitch, « La guerre, la captivité et les mathématiques », Bulletin de la Sabix. Société des amis de la Bibliothèque et de l’Histoire de l'École polytechnique, no 19, , p. 30–68 (ISSN0989-3059, DOI10.4000/sabix.855, lire en ligne, consulté le )
Joseph Bertrand, Éloge historique de Jean-Victor Poncelet, lu dans la séance publique annuelle de l'Académie des sciences le lundi , dans Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1879, tome 41, p. I-XXV(lire en ligne)
Konstantinos Chatzis, Jean-Victor Poncelet (1788-1867) ou le Newton de la mécanique appliquée, Bulletin de la Sabix, 1998, no 19 (lire en ligne)
Konstantinos Chatzis, Les cours de mécanique appliquée de Jean-Victor Poncelet à l’École de l’Artillerie et du Génie et à la Sorbonne, 1825-1848, Histoire de l'Éducation, 2008, no 120 (lire en ligne)