Charles-Eugène Delaunay naît le à Lusigny[2]. Il est le fils de Jacques-Hubert Delaunay, géomètre, et de son épouse Catherine Choiselat[3]. En , la famille s'établit à Ramerupt où le père a acquis un office d'huissier[4]. Delaunay y passe les premières années de son enfance[4]. En , afin de poursuivre sa scolarité à Troyes, il est placé chez son grand-oncle Joseph Cornet, menuisier[4]. En , il entre, comme pensionnaire, au collège de Troyes[5]. En , il prépare à Paris le concours d'entrée à l'École polytechnique et suit le cours de mathématiques spéciales du lycée Charlemagne[6]. En , il est admis à l'École polytechnique[6]. Il en sort major en [6]. À sa sortie de l'École polytechnique, François Arago lui propose d'entrer, comme élève astronome, à l'Observatoire de Paris[7]. Mais il en est dissuadé par Félix Savary et préfère entrer à l'École des Mines[7]. En , il est nommé répétiteur adjoint du cours de géodésie et machines à l'École polytechnique[8] (géométrie descriptive, mécanique analytique, dessin mécanique et physique élémentaire). En , il est reçu docteur ès sciences[9]. En , il est nommé aspirant ingénieur des mines[9]. Fin , Jean-Baptiste Biot le choisit comme son suppléant pour le cours d'astronomie physique qu'il professe à la Sorbonne[9]. En , Delaunay est nommé ingénieur ordinaire des mines de deuxième classe[9]. En , il est chargé du cours de mécanique physique et de géométrie descriptive à l'École des mines[10]. De à , il est professeur de mathématiques spéciales au collège Sainte-Barbe[10]. Fin , il est nommé répétiteur à École polytechnique[11]. Il intègre en 1849 le corps enseignant de la Sorbonne, où il devient professeur de mécanique physique, pour occuper deux années plus tard le même poste à l'École polytechnique. Fin , il est nommé titulaire de la chaire de mécanique et machines à l'École polytechnique[12].
Son travail porte notamment sur la mécanique lunaire en tant que cas particulier du problème des trois corps. Son développement en séries pour calculer la position de la lune converge trop lentement pour être utilisable en pratique, mais fut un catalyseur pour le développement de l'analyse fonctionnelle. En 1866, il émet avec William Ferrel l'hypothèse d'un ralentissement de la rotation terrestre sous l'effet des marées océaniques.
Il meurt noyé lors d'un accident de bateau le , en inspectant la fin des travaux de la récente rade artificielle de Cherbourg.
Travaux
Les éléments de Delaunay[13],[N 1] sont un ensemble de six éléments orbitaux. Ils sont utilisés pour décrire les orbites des satellites[15]. Les éléments , et sont homogènes à un moment cinétique par unité de masse[13]. Les éléments , et sont sans dimension[13]. Ils sont reliés aux éléments képlériens par[16] :
Distinction des maxima et des minima dans les questions qui dépendent de la méthode des variations. Suivi de Mouvement de la Terre autour de son centre de gravité, Paris, Bachelier, (lire en ligne)
[Thévenot 1878] Arsène Thévenot, « Biographie de Charles-Eugène Delaunay », Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, t. XLII, , p. 129-186 (OCLC13973415, BNF31453880, SUDOC030861519, lire en ligne).
Études
[Le Lay 2016] Colette Le Lay, « Introduction à la théorie de la Lune de Delaunay », Bibnum, no 683, , p. 9 p., fig. et portr. (lire en ligne).
[Persson 2016] Anders Persson (trad. de l'anglais par Alexandre Moatti), « Pourquoi la Lune nous abandonne-t-elle ? », Bibnum, no 678, , p. 16 p., fig. et portr. (lire en ligne).
[Ceccaroni, Biscani et Biggs 2014] (en) Marta Ceccaroni, Francesco Biscani et James Biggs, « Analytical method for perturbed frozen orbit around an asteroid in highly inhomogeneous gravitational fields : a first approach » [« Méthode analytique pour l'orbite gelée autour d'un astéroïde dans des champs gravitationnels hautement inhomogènes : une première approche »], Sol. Syst. Res., vol. 48, no 1, , p. 33-47 (DOI10.1134/S0038094614010031, Bibcode2014SoSyR..48...33C, lire en ligne [PDF]).
[Chenciner 1989] Alain Chenciner, « Intégration du problème de Kepler par la méthode de Hamilton-Jacobi : coordonnées « action-angles » de Delaunay », dans Groupe de travail sur la lecture des Méthodes nouvelles de la mécanique céleste (H. Poincaré), Comptes rendus : et – , Paris, Bureau des longitudes, service des calculs et de mécanique céleste, coll. « Notes scientifiques et techniques » (no S026), , [1]-18-[1]-36-[1], 30 cm (OCLC463720229, BNF35576687, Bibcode1989NSTBL..26.....C, lire en ligne [PDF]), p. 1-18.