Jean-Pierre Péroncel-HugozJean-Pierre Péroncel-Hugoz
Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, né le à Marseille, est un journaliste et essayiste français, spécialiste notamment du monde arabo-musulman. BiographieJeunesse et étudesJean-Pierre Péroncel-Hugoz est né le à Marseille. Sa famille, catholique, est composée de juristes et de minotiers. Il est l'arrière-petit-fils du peintre de l'École provençale Pierre Marius Poujol (1858-1925). À Marseille, la maison familiale des Péroncel-Hugoz, 312 bis boulevard Chave, rachetée par la ville, est devenue une crèche verte en 1987. Il effectue ses études secondaires au collège Mélizan et au Sacré-Cœur, puis aux lycées Thiers et Périer. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1962, puis de la faculté des lettres d'Alger en 1965. Il est diplômé de l'Institut de hautes études internationales, puis de l'Institut international des langues du Caire en 1975. Il épouse Hélène Albertine Cywinska, rencontrée à Alger lors de son service militaire effectué, après l'indépendance du pays, en tant qu'administrateur civil au ministère algérien des Finances et du Plan. Parcours professionnelIndépendamment de sa carrière dans la presse, essentiellement dans les colonnes du quotidien Le Monde, quotidien auquel il a collaboré à partir de 1969, notamment comme correspondant au Caire, à Alger, puis au Liban à partir de 1976, lors de la guerre du Liban et envoyé spécial dans une centaine de pays des cinq continents, Péroncel-Hugoz est également essayiste, spécialisé dans les récits de voyages et le monde arabo-musulman. En 2004, il a démissionné de son poste au Monde, tout en restant statutairement membre à vie de la Société des rédacteurs du Monde et donc actionnaire dudit quotidien. En 1983, Péroncel-Hugoz publie un essai, Le Radeau de Mahomet, dans lequel il dénonce ce qui, selon ses vues, constituerait un « danger islamiste », dont les manifestations les plus visibles auraient été, à l'époque, la révolution islamique en Iran et l'expansion des Frères musulmans en Égypte[1],[2]. Auparavant, en 1981, peu après avoir publié dans Le Monde daté du un reportage révélant le danger pour Anouar el-Sadate représenté par la présence d’islamistes dans l’armée égyptienne (ils devaient le tuer le ), Péroncel-Hugoz fut expulsé du Caire manu militari. À d’autres époques à cause de ses articles, il encourut les foudres, avec expulsion ou interdiction d’entrée, de la part des régimes soudanais, syrien, algérien, etc. Le , le Monde avait publié un article de Péroncel-Hugoz, alors correspondant du journal au Caire, intitulé : « Promoteurs contre Pharaons. Osera-t-on construire au pied des Pyramides ? », dans lequel le journaliste décrivait le mégaprojet immobilier de la Southern Pacific Properties de Hongkong, dirigée par l’hungaro-canadien Peter Munk, ancien financier failli mais enrichi dans le tourisme océanien. Ce reportage déclencha une campagne internationale, UNESCO compris, visant à faire échapper à ce projet dévastateur la seule encore debout des Sept Merveilles du monde antique. Harcelées, les autorités égyptiennes, sur ordre personnel du président Sadate, finirent par suspendre les gigantesques travaux déjà engagés par la SPP sur le célébrissime site. Du coup, Peter Munk attaqua en justice le directeur du Monde et son correspondant en Égypte, pour « diffamation » devant la justice parisienne. La loi française relative à la diffamation est si exigeante sur les preuves à fournir par l’accusé que l’avocat du Monde, maitre Yves Baudelot, eut toutes les peines possibles à prouver la bonne foi du journal. Le témoignage très favorable, devant la cour de Paris, d’une érudite égyptienne, madame Namet Fouad, animatrice au Caire du mouvement d’opinion hostile au projet, emporta finalement la décision de la XVIIe Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, le , relaxant Péroncel-Hugoz et son journal. Peter Munk ayant fait appel de cette décision, il fallut attendre un second jugement du tribunal de Paris, le , pour confirmer la relaxe. Le Monde et son correspondant cairote furent alors l’objet de tous les éloges, notamment de la part de l’UNESCO, du ministre d’État égyptien aux Affaires étrangères, Boutros Boutros-Ghali ou de l’égyptologue française Christiane Desroches-Noblecourt. Dans le numéro été 1999 de la revue parisienne Panoramiques, Péroncel-Hugoz, grâce à l’ex-ministre d’État français Michel Jobert (natif du Maroc), publia des extraits d’un texte sur les relations euro-marocaines dû au prince héritier chérifien qui devait la même année devenir le roi Mohamed VI. Selon ses dires, Péroncel-Hugoz a reçu de ce monarque deux lettres, en 2010 et 2012, lui exprimant sa satisfaction à propos de son travail éditorial au Maroc. En 2007, dans un entretien accordé au mensuel Le Choc du mois[3], il estime notamment que, dans certaines villes et banlieues européennes, se manifesteraient, de la part de populations européennes des « comportements extérieurs » de « dhimmis de l’esprit », et regrette que ceux qu’il qualifie de « dhimmis politiques » n’aient pas répliqué aux propos du colonel Kadhafi, dictateur libyen, qui, selon lui, aurait indiqué que « sans épée, sans fusil, sans conquêtes, 50 millions de musulmans en Europe la transformeront bientôt en continent musulman »[4]. Kadhafi prenait en compte aussi les musulmans de Russie. La Revue universelle, fondée en 1920 par l’historien royaliste Jacques Bainville, a publié dans ses livraisons de l’été 2012 et de l'été 2014 des extraits du Journal arabe, encore inédit, que l'essayiste a commencé à tenir en 2005. Il a collaboré à d’autres médias dont l’Idiot international de Jean-Edern Hallier, Historia, la Nouvelle Revue du Caire, Radio-Canada, Al Bayane (Maroc), Radio Courtoisie, France-Culture, Arabies, Radio-Rabat, le Figaro-Histoire, Point de Vue, etc. De 2003 à 2017, Péroncel-Hugoz a donné une chronique au bimensuel La Nouvelle Revue d'histoire. Il a également participé, aux côtés de Charlotte Guigue, à l'écriture du scénario du film Le Soleil assassiné, réalisé par le cinéaste algérien Albdelkrim Bahloul, film sorti en 2004, qui retrace la vie du poète pied-noir Jean Sénac entre l'indépendance de l'Algérie en 1962 et son assassinat à Alger le . Péroncel-Hugoz avait précédemment consacré un livre à Jean Sénac, en 1983 : Assassinat d'un poète. De à , Péroncel-Hugoz a tenu une chronique hebdomadaire d'actualité dite Coup de dent sur le média numérique marocain généraliste le 360, crée et dirigé par le journaliste Aziz Daki. En 2022, les 139 chroniques de Péroncel-Hugoz parues sur le360 ont fait l'objet à Rabat, au Centre al-Irfane, d'une " édition privée " illustrée, intitulée Maroc 2014-2017, les coups de dents de Péroncel-Hugoz. De 2016 à 2019, le quotidien royaliste provençal en ligne lafautearousseau.fr a publié chaque jeudi des extraits inédits du Journal de Péroncel-Hugoz. Depuis janvier 2023, Péroncel-Hugoz donne chaque semaine un " coup de poing " relatif à l'actualité dans le quotidien nationaliste en ligne jesuisfrancais.blog. Activités éditorialesÉtabli à mi-temps au Maroc depuis 2005, Péroncel-Hugoz, qui se définit comme « islamophile à la Napoléon III, à la Lyautey, à la de Gaulle », y mène une activité éditoriale, dirigeant, de 1995 à 2010 la collection « Bibliothèque arabo-berbère (BAB) » aux éditions Eddif-la-Croisée-des-Chemins, à Casablanca. Il dirigea auparavant en France « Islamie » et « Nadir ». Péroncel-Hugoz a réédité en 2012, dans sa nouvelle collection « Maroc » (Ed. Afrique-Orient, Casablanca), un texte oublié d’Alexandre Dumas Père, Escale à Tanger (1846), avec photographies inédites du XIXe siècle, fournies par la Maison de la photographie à Marrakech ; en 2013, Une ambassade marocaine à la cour de Louis XIV (1682), d’après la gazette Le Mercure galant. De 1987 à 2014, en tant que directeur de collections éditoriales, Péroncel-Hugoz a publié, en Europe et au Maghreb, quelque soixante volumes (voir liste complète infra). L’un des derniers en date parus est un essai politique de celui qui était alors chef de l’État tunisien, le docteur Moncef Marzouki, Arabes, si vous parliez… (Ed. Afrique-Orient, 2012). Il a réédité en 2017, toujours chez Afrique-Orient, à Casablanca, Rois de France, un essai historique de 1837, dû au grand écrivain Honoré de Balzac, et introuvable depuis 1950. Cette réédition, dédiée au prince héritier du Maroc, est enrichi d'un texte de Balzac sur Napoléon, datant de 1833. En 2003 il écrit un texte sur la guerre du Liban (1975-1990) pour servir de préface au livre Je ne suis plus Frère musulman : Confession d'un ancien terroriste. Ce texte est mis à jour en 2014 et traduit en anglais et en arabe[5]. En 2017, à la demande de l'écrivain Jean Raspail (auteur notamment, en 1973, du Camp des Saints), Péroncel-Hugoz a rédigé la préface de la réédition de son récit de voyage au Proche-Orient, Terres saintes et profanes (première parution, Société d'édition géographique, 1960; seconde parution, éditions Via Romana, Versailles, 2017). PseudonymesPéroncel-Hugoz a parfois utilisé pour ses articles, notamment dans Le Monde et La Nouvelle Revue d'histoire, le pseudonyme de Jean Grondin, et cela à la demande de la police, à la suite des menaces de mort écrites reçues au journal Le Monde pour le journaliste, au printemps 1989, de la part de terroristes anonymes utilisant des formules arabophones. Décorations et titres honorifiquesLe , le ministre de la Culture et de la Francophonie a pris l'initiative d’inviter Péroncel-Hugoz à entrer dans l'ordre de la Légion d'honneur, en qualité de chevalier, pour « 28 ans d'activités professionnelles et de services militaires » ; cette décoration a été remise à l'intéressé à l'Élysée par le président François Mitterrand qui a opiné à cette occasion : « Vos articles, qui sont plus que des articles, donnent motifs à réflexion, articles dont l'ensemble constitue une œuvre »[réf. nécessaire]. Auparavant, à l'initiative du président Léopold Senghor du Sénégal et de l'académicien Maurice Druon, l'essayiste avait été intronisé dans la l'ordre de la Pléiade, pour « services rendus à La Francophonie ».
Œuvres
Textes publiés sous sa direction
Notes et références
Liens externes
|
Portal di Ensiklopedia Dunia