Jean-Miguel Garrigues est un prêtre et théologiendominicain franco-espagnol né le . Prédicateur, il a notamment donné les Conférences de Carême à Notre-Dame de Paris de 1992 à 1994. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de théologie et de spiritualité.
Biographie
Issu d'une famille de diplomates espagnols[1], il naît le 12 juin 1944 à Istanbul en Turquie. Il entre dans l'Ordre dominicain en 1963 à Lille. Il fait profession solennelle au Saulchoir d'Étiolles en 1967 et est ordonné prêtre en 1969[2].
L'expérience de la fraternité de Saint-Nizier prend fin en 1996[4]. Il entre en 1997 dans la Congrégation Saint-Jean où il enseigne la théologie au studium de Rimont. Après quelques années, il dénonce auprès de Raymond Séguy, évêque d'Autun dont dépend la communauté, le culte de la personnalité qui règne autour du fondateur, le père Marie-Dominique Philippe. Sur son conseil, l'évêque adresse en 2000 une sévère monition canonique à la Congrégation Saint-Jean. Avec d'autres frères, il quitte la congrégation en 2001 et réintègre au couvent de Bordeaux[1] la Province dominicaine de Toulouse. Il continue néanmoins d'alerter sur les dérives de la communauté, grâce à ses réseaux qui comprennent notamment le cardinal Georges Cottier, alors théologien de la Maison pontificale. Bien qu'il ne soit pas le seul lanceur d'alerte, il est perçu par Marie-Dominique Philippe comme le fer de lance de la contestation[6].
En 2006, il refait profession pour la Province de Toulouse[2]. Il enseigne la patristique au couvent de Rangueil et est professeur à l'Institut Saint-Thomas d'Aquin (ISTA)[7] au sein de l'Institut catholique de Toulouse et au séminaire d'Ars[8]. Il est assistant de la fraternité sacerdotale Sainte-Marie-Madeleine qui accueille au couvent des prêtres diocésains[9].
De ce parcours complexe, il rend compte dans son livre de mémoires, Par des chemins resserrés - Itinéraire d'un religieux en des temps incertains publié en 2007[10],[3].
Il est envoyé en 2019 au couvent des dominicains de Montpellier[11].
Ses travaux portent également sur la question des relations judéo-chrétiennes et du supersessionisme dont rend compte un ouvrage collectif dont il a assuré la direction : L'Unique Israël de Dieu. Approches chrétiennes du mystère d'Israël[1].
En novembre 2023 paraît son livre, L'impossible substitution. Juifs et chrétiens (Ier – IIIe siècles), dans lequel il analyse la séparation progressive entre l’Église primitive et le judaïsme[15],[22].
Il est membre correspondant de l'Académie pontificale de théologie[8],[23].
Maxime le Confesseur: la charité avenir divin de l'homme, éd. Beauchesne, Paris, 1976.
L'Esprit qui dit « Père ! » et le problème du filioque, col. Croire et Savoir, Téqui, Paris, 1982.
L'unique Israël de Dieu (comme directeur et principal auteur), éd. Critérion, Paris, 1987.
L'Église, la société libre et le communisme, Julliard, 1989.
Dieu sans idée du mal, Critérion, 1982. Rééd. Desclée, 1990. Rééd. Ad Solem, 2016.
Ce Dieu qui passe par des hommes. Conférences de carême, 3 vol, Mame, 1994.
La politique du meilleur possible, éd. Mame, Paris, 1994.
Avec Jean Legrez, Moines dans l'assemblée des fidèles à l'époque des Pères - IVe – VIIIe siècle, Beauchesne, 1997.
L'Épouse du Dieu vivant: Marie, plénitude trinitaire de l'Église, éd. Parole et Silence, Paris, 2000.
A l'heure de notre mort. Accueillir la vie éternelle, Ed. de l'Emmanuel, 2002.
Le dessein bienveillant de Dieu à travers ses alliances. Catéchèses pour adultes, Ed. de l'Emmanuel, 2003.
Le monde invisible des anges et leur mission dans le plan de Dieu, Ed. de l'Emmanuel, 2004.
Par des sentiers resserrés - Itinéraire d'un religieux en des temps incertains, Presses de la Renaissance, 2007.
Deux martyrs de l'Église indivise, saint Maxime le Confesseur et le pape saint Martin : Le récit de leurs procès et de leur mort par des témoins oculaires, Cerf, 2011.
Le dessein divin d'adoption et le Christ rédempteur à la lumière de Maxime de Confesseur et de Thomas d'Aquin, Cerf, 2011.
Le Peuple de la première Alliance, approches chrétiennes du mystère d'Israël, Cerf, 2011.
Le Saint Esprit, sceau de la Trinité. Le « Filioque » et l'originalité trinitaire de l'Esprit dans sa personne et dans sa mission, Cerf, 2011.
Avec Alain Thomasset, Une morale souple mais non sans boussole, Cerf, 2017.
L'impossible substitution. Juifs et chrétiens (Ier – IIIe siècles), Les Belles Lettres, 2023
Notes et références
↑ abcdef et gMartine de Sauto, « Le P. Jean-Miguel Garrigues, intellectuel atypique. », La Croix, (lire en ligne)
↑ ab et c« GARRIGUES Jean-Miguel », sur Dictionnaire biographique des frères prêcheurs, (consulté le )
↑Tangi Cavalin, L'affaire : les dominicains face au scandale des frères Philippe, Paris/58-Clamecy, Éditions du Cerf, , 766 p. (ISBN9782204153539), p. 128-131, 160-164
↑ ab et cChristophe Chaland, « Synode : le théologien Jean-Miguel Garrigues livre une analyse « autorisée » des orientations du pape François », La Croix, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bCyprien Mycinski, « Jean-Miguel Garrigues, théologien : « Une doctrine de l’Eglise primitive a généré des siècles de souffrances pour les juifs dans le monde chrétien » », Le Monde, (lire en ligne)
↑Jean-Marie Heidinger, « Divorcés-remariés : « Cœur tendre et esprit mou » », Famille chrétienne, (lire en ligne)
↑Christophe Chaland, « Divorcés-remariés : le P. Jean-Miguel Garrigues répond à ses détracteurs », La Croix, (lire en ligne)
↑Christophe Chaland, « Synode : suite du débat entre Thibaud Collin et le P. Garrigues », La Croix, (lire en ligne)
↑Fr. Jean-Miguel Garrigues o.p., « Vœux du père Jean-Miguel Garrigues », France catholique, (lire en ligne)
↑Christian Gouyaud, « Amoris laetitia : une réponse aux dubia », La Nef, (lire en ligne)
↑Céline Hoyeau, « Une réponse française aux « doutes » des cardinaux sur « Amoris laetitia » », La Croix, (lire en ligne)
↑Sébastien Lapaque, « L’impossible substitution, de Jean-Michel Garrigues: juifs et chrétiens dans le plan de Dieu », Le Figaro, (lire en ligne)