Bellay reçut d'abord les leçons de Jean-Michel Grobon, qui lui apprit à dessiner et à graver, puis entra dans classe de Pierre Révoil à l'École des Beaux-Arts où il obtint en 1810 le 1er prix de peinture, alors appelé Couronne d'or. Grobon lui a communiqué son amour de la précision et de l'anecdote vivante.
Sa première œuvre paraît être la grande vue de Lyon, prise du quai Saint-Antoine, gravée d'après un dessin de Jean-Jacques de Boissieu et datée de 1812. Le peintre lyonnais a débuté en 1817 au Salon de Paris avec une peinture de l'intérieur de l'église des Jacobins transformée en écurie. À Lyon ou à Paris, Jean-François Bellay a exposé des intérieurs de remises et d'écuries, des relais de poste, des animaux — plus spécialement des chevaux — des voitures attelées, des paysages et des portraits. Parmi ses peintures, citons Le Marché de la place des Minimes à Lyon, La Voiture publique, Une halte, le Portrait de sa femme aujourd'hui au musée des Beaux-Arts de Lyon. En tant que dessinateur et lithographe, il est l'auteur du Portrait de Talma d'après Achille Devéria, du sien et de celui de Bertel Thorvaldsen d'après Horace Vernet, du Retour de la ferme, du Conducteur de mulets, de Quatre batailles d'après Horace Vernet et des Sibylles d'après la fresque de Raphaël[4].
Collaborations auprès des Cours de France et d'Espagne
Son séjour à Madrid dut être assez court puisqu'on le retrouve avec des sujets militaires au Salon de 1831. À part ses lithographies d'après les Téniers du musée du Prado, on ne connaît d'autres traces de son séjour en Espagne que les portraits de Ferdinand VII et de la reine Maria Cristina, lithographiés d'après Vicente Lopez.
Analyse de son art
Le Lyonnais Jean-François Bellay se plaisait à restituer la figure des gens d'humble condition, les menus faits de leur existence, leur cadre de vie familier. Ses dessins, sobres et fidèles comme ses tableautins, offrent aux curieux du passé d'utiles glanes. Il peint des scènes de genre et d'intérieur d'inspiration hollandaise. Que ce soit Grobon et surtout Bellay, les peintres lyonnais ont donc pratiqué la peinture de genre, qui se caractérise également par la représentation de scènes de la rue ou de la vie des métiers, mais ils ont su aussi révéler une sensibilité spirituelle et une « saveur provinciale » au travers de leurs paysages[5].
Son Marché de la place des Minimes, toile conservée au musée des Beaux-Arts de Lyon, témoigne d'une remarquable maîtrise et d'un grand sens de la composition. Cette œuvre témoigne de sa précision et de son travail de l'anecdote vivante. Ses griffonnis à l'eau-forte montrent sa très grande sûreté de graveur, qui sait fixer en quelques tailles un visage aperçu sous un chapeau ou un chien savant.
↑Ce Salon témoigne de l'émergence de l'École lyonnaise avec des tableaux de Bellay, Bonnefond, Duclaux, Genod, Jacomin, Thierrat, Trimolet, et une lithographie de Chometon, ainsi que cinq bustes de Legendre-Hérald, élève de Chinard (cf. Marie-Claude Chaudonneret, Le temps de la peinture Lyon 1800-1914, Lyon, Fage éditions, 2007, p. 29-35).
Marie-Claude Chaudonneret, Le temps de la peinture Lyon 1800-1914, Lyon, Fage éditions, 2007, p. 29-35. — Catalogue de l'exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon du au .